Citation
SCTIP Nanterre, le 29/06/1994
OBJET : Relation des énénements survenus lors de l’attentat contre le
président Juvénal Habyarimana.
Par une source habituelle du service, et sans que ces
informations aient pu être vérifiées, il a été permis d'apprendre certaines
précisions sur le mode opératoire du déclenchement des hostilités à
l'initiative du Front patriotique rwandais (FPR) lors de l'attentat contre le
président Juvénal Habyarimana,
Cet informateur a déclaré en premier lieu que des unités du
FPR stationnées à la frontière entre le RWANDA et l’OUGANDA attendaient
l’ordre d'intervenir sitôt l’attentat contre l’avion présidentiel réussi. Dans
le même temps, d’autres unités étaient en attente aux abords immédiats de la
capitale rwandaise. Celles-ci auraient lancé leur assaut aussitôt après -le
crash de l'avion.
Ce dispositif aurait été complété par une équipe de
surveillance de l’approche du Falcon-présidentiel, en zone frontalière, sur
un point baptisé Nigara.
Paul KAGAME, chef militaire du FPR et ancien n°2 des services
de renseignements ougandais, formé aux Etats-Unis, aurait supervisé
directement les actes préparatoires de l’opération. Il aurait bénéficié de
l'appui de. (il s’agit vraisemblablement d’un pseudonyme) dont la
position lui permettait d’être particulièrement bien informé des actions de
l’armée régulière.
Par ailleurs, le FPR aurait profité d’un appui important de
l'OUGANDA, simple retour des choses, le gouvernement ougandais ayant reçu le
soutien du FPR lors de son installation au pouvoir. Toujours selon notre
source, l'OUGANDA aurait été jusqu’à fournir des identités de militaires
ougandais à des Tutsis du FPR, afin de leur permettre de bénéficier en toute
discrétion d'une formation à l’utilisation de missiles anti-aériens aux ETATS-
UNIS (Phoenix, Arizona). Cette instruction leur aurait été dispensée en même
temps qu’un militaire belge (photo en annexe), ancien sous-officier, se
faisant appeler [censuré], Il semble que ce militaire belge soit
toujours en activité. Sa présence a été signalée au RWANDA en décembre 1993,
parmi les effectifs de la MINUAR. Il s’agirait d’un spécialiste en missiles
portables.
