Fiche du document numéro 83

Num
83
Date
janvier 2005
Amj
Taille
295125
Titre
Résumé des déclarations de Bagaragaza Michel devant le TPIR
Nom cité
Nom cité
Nom cité
Cote
ICTR-2005-86
Source
Type
Audition judiciaire
Langue
FR
Citation
Résumé des déclarations de Bagaragaza Michel devant le
TPIR

N.B : Les interviews de Bagaragaza
Michel ont commencé en mai 2002 et se
sont poursuivies jusqu’en janvier
2005. Ses déclarations couvrent 448
pages au total.

1.Sur son emploi du temps, ses
activités et son implication dans des actes criminels
• Tout au long de ses interviews, Bagaragaza Michel répète continuellement qu’il était membre
de l’AKAZU, un militant convaincu du MRND et un Interahamwe za MRND.
• Bagaragaza Michel déclare qu’il a tenté de fuir le pays en 1992 suite à la pratique de
Kubohoza mais qu’il en a été dissuadé par le Président Habyarimana lui-même.
• Bagaragaza Michel dit qu’en date du 06/04/94 il était dans commune Giciye en compagnie de
sa famille et son escorte militaire. Il dit qu’il n’avait pas de téléphone chez lui mais qu’il y avait
un téléphone chez Zigiranyirazo et au Bureau communal de Giciye. Il dit que son escorte lui
avait été fournie par le Général Nsabimana.
• Bagaragaza Michel s’est rendu une seule fois à Kigali pour récupérer ses affaires
personnelles.
• Bagaragaza Michel a effectué une mission à l’étranger pour le compte du gouvernement
intérimaire du 28/05/94 au 09/07/94.
• Bagaragaza Michel confesse qu’il était en contact avec le nommé Kuradusenge, Assistant
Bourgmestre de la commune Giciye et chef des Interahamwe de la commune Giciye qui lui

donnait des rapports sur les massacres. Il confirme qu’il lui a donné de l’argent en récompense et
encouragé de continuer à venger le Président.
• A la question de savoir si les membres de sa famille étaient au courant qu’il remettait de
l’argent aux Interahamwe, Bagaragaza Michel a répondu que sa femme et ses enfants savaient
qu’il donnaient de l’argent aux Interahamwe pour le travail accompli et également pour assurer
sa sécurité et celle de sa famille.
• Dans l’après-midi du 07/04/94, étant avec probablement le Directeur de l’usine à thé de
Nyabihu, il s’est mis d’accord avec lui de ne pas entraver le « travail » des Interahamwe. Au
cours de leur conversation, ils ont conclu que la situation qui prévalait n’était que
l’aboutissement de ce qui s’était passé depuis le début de la guerre.
• Bagaragaza Michel confesse qu’il a rencontré le 08/04/94 le Bourgmestre de Giciye, M.
Gahinjori au bureau communal et que celui-ci lui a informé qu son adjoint avait conduit les
Interahamwe en renfort dans la commune Gaseke et à Muramba oú l’abbé Nkezabera d’ethnie
hutu a été tué.
• Bagaragaza Michel prétend que Zigiranyirazo était fou furieux. Il dit qu’il lui a fait rapport
sur la situation dans la région et que les Interahamwe était à l œuvre dans la préfecture de
Gisenyi. A son tour lui aussi lui a dit qu’à Kigali les Interahamwe et les militaires continuaient à
venger le président.
• Bagaragaza Michel confesse que l’ambiance était à la vengeance et que tout le monde avait
confiance en ce que disait la radio RTLM.
• Bagaragaza Michel confesse qu’il a approvisionné les Interahamwe de carburant et qu’il les
payait pour le « travail » accompli.
• Bagaragaza Michel confesse avoir assuré le transport aux Interahamwe pour les attaques et
qu’il les payait pour le « travail » accompli.
• Bagaragaza Michel soutient qu’il savait que Nyundo était ciblé. Il confesse qu’il a fourni une
aide (transport) aux Interahamwe de Karago en renfort pour l’attaque de Nyundo vers le
08/04/94. Il confirme que cette aide se manifestait avant et après les attaques.
• Bagaragaza Michel confirme qu’il a conclu l’entente avec le bourgmestre de Giciye le
08/0494.

• Bagaragaza Michel confesse qu’il a permis aux autorités communales et Interahamwe
d’utiliser le carburant des usines à thé de sa région.
• Bagaragaza Michel nie son implication dans les massacres de la cour d’appel de Ruhengeri.
• Bagaragaza Michel nie avoir détourner des fonds du gouvernement intérimaire et des
commissions de connivence avec Ntirugirimbazi Denis et l’Ambassadeur Habimana Cyprien.
Par contre il accrédite les allégations que ses deux complices sont allés déposer de l’argent dans
un pays dont le nom est caviardé.
• Bagaragaza Michel admet qu’il était membre du groupe de jeunes qui conseillaient le
Président Habyarimana et qui comprenait également Pasteur Musabe, Juvénal Uwilingiyimana,
Charles Nzabagerageza.
• Bagaragaza Michel soutient qu’il n’a jamais cherché à faire arrêter les attaques dans sa région
parce que tout le monde voulait venger la mort du Président et qu’il était d’accord avec cette
idée. Il admet que c’est pour cette raison qu’il n’a jamais cherché à faire appel aux autorités
administratives et militaires pour faire cesser les massacres.
• Dans son commentaire final, Bagaragaza Michel dit qu’il a pris la décision de faire l’aveu
pour l’intérêt de sa famille et de son peuple. Mais curieusement, il ne dit rien sur la réconciliation
de son peuple et ne dit pas comment son aveu pourrait contribuer à cette réconciliation. Il ne dit
rien non plus sur le rétablissement de la vérité et sur la poursuite sélective contre les Hutu alors
qu’il admet que le FPR est également responsable de la tragédie notamment quand il dit que le
FPR a fait du tort à tout le pays.
2. Sur AKAZU
Sur la composition de l’AKAZU, Bagaragaza Michel dit :
• L’AKAZU restreint est composé de: Zigiranyirazo Protais, Elie Sagatwa. Séraphin
Rwabukumba et Agathe.
- « Je vous remets un document qui représente la petite et la grande AKAZU ». Pour lui, il
existait l’AKAZU restreint et l’AKAZU élargi.
• L’AKAZU au sens large était également représenté dans tous les rouages de l’économie
rwandaise.

Sur Zigiranyirazo, Bagaragaza Michel dit que:
• Zigiranyirazo, Sagatwa, Rwabukumba et Kanziga contrôlaient le pouvoir politique au
Rwanda. en maintenant le contrôle sur les personnes qu’ils avaient recrutés pour leurs
compétences à travers tout le pays. Ils pouvaient participer à tout faire et à tout défaire. Tandis
que le pouvoir financier se trouvait principalement entre les mains des Tutsis amis personnels de
l’AKAZU et parmi certains amis Hutu tel que Kabuga.
• Zigiranyirazo avait beaucoup de pouvoir au sein de l’AKAZU.
• Zigiranyirazo s’en est pris à Nahimana Ferdinand, Musabe, Uwiringiyimana, Nzabagerageza
et BM car il était convaincu que ces derniers l’avaient détruit politiquement et même
socialement.
• Bagaragaza Michel soutient que Zigiranyirazo a intenté une poursuite contre Pasteur Musabe.
• En répondant aux questions relatives au document intitulé «Curriculum vitae » attribué à
Zigiranyirazo, Bagaragaza Michel le détruit systématiquement et sans ménagement.
Sur Agathe Kanziga:
• A la proposition des enquêteurs comme quoi Kanziga était la cheftaine de l’AKAZU,
Bagaragaza Michel a déclaré qu’elle avait une influence prépondérant sur l’AKAZU.
• Bagaragaza Michel dit qu’il a la ferme conviction que Kanziga était contre la signature des
accords d’Arusha. D’autre part, Bagaragaza Michel déclare que Kanziga ne s’est pas manifesté
publiquement après la signature des accords d’Arusha.
• Aux questions de savoir si Kanziga n’aurait pas exprimé les sentiments de vengeance après
l’annonce de la mort du Président Habyarimana, Bagaragaza Michel dit que selon Musabe
Pasteur Kanziga était très affectée et qu’elle priait. Il ajoute qu’il ignore comment elle a réagi t
les propos qu’elle a pu tenir.
• Bagaragaza Michel déclare qu’il lui est difficile d’apprécier l’influence que Kanziga pouvait
avoir sur le Major Mpiranya.
• A la question de savoir si Kanziga a fait parvenir des armes aux ex-FAR vers la fin de 1995
dans le camp Mugunga, Bagaragaza Michel déclare qu’il sait bien qu’à cette époque la diaspora

y compris lui-même cotisaient pour attaquer le Rwanda. Quant à l’acheminement de ces armes
par Kanziga, il soutient que tout était possible à cette époque.
3. Les meetings du MRND et le discours politique
Bagaragaza Michel dit :
- « Le discours du MRND, était un discours de propagande, pour contrer les infiltrés et le FPR,
qui regroupaient tous les tutsi. »
- « Notre discours devait cadrer avec la situation politique qui prévalait dans le pays en janvier
1993. On devait parler des idéaux du parti MRND, les louanges au président, dénigrer les partis
de l’opposition et leurs chefs, demeurer fidèles au MRND, dans le cadre de la guerre avec le
FPR, il nous fallait rappeler à la population qui était l’ennemi et les dénoncer à l’autorité
locale.
C'était un discours politique et il fallait séparer les ennemis militaires et politiques. Sur le plan
militaires, il y avaient les infiltrés que nous devions identifier et dénoncer. Quant aux ennemis
politiques, il fallait que les gens sachent que les idéaux du MRND, étaient meilleurs que les
idéaux des autres partis et que par conséquent, il fallait que la population soit motiver à
demeurer fidèle au MRND. Il fallait aussi fustiger les incidents parfois sanglants, que
l’adversaire politique provoquait et exécutait, pour discréditer le MRND. A titre d’exemple, des
gens du MDR avaient tué des tutsi à KIBUYE en 1992 et avait voulu faire porter la
responsabilité au MRND. Il en fut de même pour des évènements similaires qui s’étaient
produits à KABATWA, où le FPR avait tué des BAGOGWE et faire porter le chapeaux au
MRND et à la jeunesse Interahamwe. »
- « C’était un discours politique contre le FPR et les infiltrés. Donc, on devait s ‘adresser à la
population en proclamant les idéaux du parti MRND, en dénonçant les opposants politiques, en
incitant la population à identifier et dénoncer l’ennemi (Tutsi). […] Ce n’est pas pour rien, que
si on avait pas contrôler la population depuis le déclanchement de la guerre avec le FPR en
octobre 1990, elle se serait entre- tuée. A cette époque, on se tendait des pièges mutuellement,
lesquels se soldaient par des tueries. C’était devenu instinctif. Certains propos et messages
transmis à la population pouvaient être tantôt modérateurs et tantôt extrémistes, dépendamment
de la situation militaire et politique qui prévalaient à cette époque là dans le pays. »

- « Le parti MRND avait trois idéaux. L ‘unité, la paix et le progrès. En fait, les idéaux du
MRND, ne nous nuisaient en rien. Les propagandistes du MRND, eux seuls pouvaient dévier des
idéaux du parti. »
4. Interahamwe za MRND et le Comité Central du MRND
• Concernant l’idée de création des Interahamwe, Bagaragaza Michel soutient qu’il y a eu
d’abord création des jeunesses du FPR et ensuite de la JDR. Il poursuit en disant que l’idée de
créer les Interahamwe est venue des autorités du MRND suite aux menaces des JDR qui
voulaient chasser les membres du MRND de la ville de Kigali. C’est ainsi que sur conseils de M.
Anastase Gasana, Ngirumpatse et Nyandwi sont allés chercher M. Murenzi pour concrétiser cette
idée. Il dit que les Interahamwe ont été utilisés pour répliquer aux attaques des partis
d’opposition.
• Bagaragaza Michel soutient que les Interahamwe de Gisenyi ont été créés vers 1992 sur
instructions de Ngirumpatse Matthieu
• Bagaragaza Michel soutient que le Président des Interahamwe à Gisenyi, M. Munyagishari
avait été nommé par Ngirumpatse en 1992.
• Ngirumpatse avait donné plus de moyens à Munyagishari chef des Interahamwe de Gisenyi et
Banzi Wellars se plaignait de cette situation.
• Bagaragaza Michel soutient qu’il a financé les déplacements des Interahamwe pour des
meetings sur demande de Musabe.
• Bagaragaza Michel dit qu’il est faux de dire que les Interahamwe étaient indépendants du
parti
• Bagaragaza Michel dit qu’il a constaté, le 07/04/94, que l’Interahamwe était devenu une
machine à tuer. Il dit également que les Interahamwe za MRND étaient sous l’autorité des
membres du Bureau du Comité central du MRND à savoir Ngirumpatse, Nzirorera, Karemera et
Kabagema.
• Bagaragaza Michel soutient qu’après le 06/0/94, les Interahamwe za MRND ont fusionné
avec les jeunesses des autres partis politiques
• Bagaragaza Michel soutient que les Interahamwe étaient contrôlés par Matthieu Ngirumpatse.

• Au sujet des récompenses offertes aux Interahamwe pendant les massacres, Bagaragaza
Michel déclare ce qui suit : « Quant aux récompenses faites aux Interahamwe Za MRND et
leurs leaders, toutes les autorités du MRND et des autres partis de l’opposition
récompensaient leur jeunesse respective, dans le but de les motiver, incluant
NZIRORERA Joseph, moi-même et les autres, tel que dénoncé précédemment. »
5. Discours de Mugesera à Kabaya le 22/11/92
Bagaragaza Michel revient à tout bout de champ sur ce discours qu’il prend comme le pivot des
discours d’incitation à la haine ethnique et aux massacres prononcés par les responsables
politiques:
• Ce discours a entraîné la mort de beaucoup de Bagogwe.
• Bagaragaza Michel confirme qu’après le discours du Président Habyarimana à Ruhengeri le
15/11/92 et celui de Mugesera à Kabaya le 22/09/93, beaucoup de gens sont morts dans les
préfectures de Gisenyi et Kibuye
• Mugesera a dit tout haut ce que beaucoup pensaient tout bas. Mais BM dit que bien
qu’il était en désaccord avec lui, il n’a pas eu le courage de le désavouer. Il dit que les
discours politiques comme celui de Mugesera ont eu des conséquences.
• Bagaragaza Michel revient longuement sur le discours de Mugesera et en commente certains
passages suivant la théorie du Procureur.
• Bagaragaza Michel soutient que Rwabukumba est intervenu pour faire fuir Mugesera. Il dit
que celui-ci a séjourné à l’usine de Kabaya avant de prendre le chemin de l’exil grâce à
l’intervention de Rwabukumba.
6. Identification de l’ennemi et les listes
• Il était normal d’identifier l’ennemi. L’identification de l’ennemi était l’affaire de tout le
monde et de deux côtés.
• Bagaragaza Michel soutient que l’ennemi était le FPR et les partis d’opposition.

• Bagaragaza Michel prétend que les listes des personnes à éliminer existaient partout dans le
pays.
• Bagaragaza Michel dit qu’il sait « qu’il avait eu un document rédigé par l’État Major des
FAR dirigé par NSANBIMANA Déogratias intitulé « Identification de l’ennemi ». «C’est le
docteur BARANSARITSE, qui m’avait appris dans le bureau de MUSABE Pasteur qu’une
réunion avait eu lieu pour identifier l’ennemi. I n’a pas élaboré davantage sur le contenu de ce
document qu’il qualifiait de Top Secret, mais nous savions que l’ennemi était identifié tel que
vous le décrivez dans votre question. »
• Bagaragaza Michel soutient que le discours de Mugesera s’inscrivait dans le cadre d’une
politique élaborée au sein du comité central du MRND qui consistait à identifier, traquer et tuer
l’ennemi (FPR, opposants politique et Tutsi). Il poursuit en disant que la politique
d’identification de l’ennemi était relayée dans les préfectures, communes, secteurs et cellules. Il
dit cependant qu’il n’y avait pas de fichier et que les informations circulaient de bouche à oreille.
Il ajoute que les services de renseignement de l’armée et de la gendarmerie fournissaient
également les informations.
• BM soutient que pendant les événements de 1994, les Hutu associaient tous les Tutsis au FPR
et à la mort du Président Habyarimana et sa suite.
• Bagaragaza Michel soutient qu’à un certain moment donné, c’est-à-dire lors de la venue des
MDRPower, le FPR équivalait à Tutsi.
• A la proposition que chaque Tutsi était accusé d’être complice du FPR et menaçait le
gouvernement Habyarimana, Bagaragaza Michel répond comme suit : « A cette époque, l’ethnie
tutsi était considérée comme étant des INYENZI, que nous devions identifier, localiser et
éliminer. C’est d’ailleurs ce que je vous répété à maintes reprises depuis le début de nos
rencontres. »
• Bagaragaza Michel prétend que les listes ont été utilisées pour l’extermination de certaines
personnes après la mort du Président le 06/04/94.
7. Discrimination et haine ethnique
• Bagaragaza Michel confesse qu’il avait depuis 1959 entretenu une haine contre l’ethnie Tutsi
qui s’est concrétisée à partir du déclenchement de la guerre en octobre 1990 par l’identification

des Tutsis et des opposants au régime Habyarimana comme Inyenzi. Il poursuit en disant que son
attitude, les propos, les actions, les instructions et les décisions prises l’ont toujours été en
fonction de cette dynamique. Il ajoute aussi qu’il détenait une part du pouvoir qu’il ne voulait
pas perdre.
• Bagaragaza Michel soutient que les Tutsis étaient discriminés.
• Bagaragaza Michel soutient qu’après le déclenchement de la guerre en octobre 1990,
l’AKAZU a exploité la carte ethnique pour récupérer la faveur de la majorité Hutu en présentant
les Tutsi comme des Inyenzi et des infiltrés et que c’est comme ça qu’ils deviendront « ennemis
» jusqu’à la fin de la guerre en juillet 1994. Il ajoute que l’opposition a récupéré la situation
avant la signature des Accords d’Arusha en janvier 1993 [sic] pour abattre l’AKAZU mais que
celui-ci a encore une fois réussit à rétablir l’équation suivante : Tutsi= ennemis des Hutu. Il
poursuit en disant : « Si le FP ne s ’était pas aperçu de ce jeu politique et n ’avait pas planifié et
exécuté l’assassinat du Président Habyarimana, le FPR perdait et les premiers signes étaient
apparus dans les élections « test » organisées dans la zone tampon démilitarisée où le MRND
avait gagné » en septembre 1993.
8. Discours du Président à Ruhengeri le 15/11/92
• Le Président a dit que les Accords d’Arusha était un chiffon de papier, qu’il allait descendre et
se faire aider par les Interahamwe dans les élections
• Le Président a dit : « Au moment venu, je descendrais avec les Interahamwe »
9. Financement des Interahamwe
• Bagaragaza Michel confirme qu’il a financé les Interahamwe sur demande du SG du MRND.
• Bagaragaza Michel soutient que Zigiranyirazo a également financé les Interahamwe pour
achat des armes, uniformes et pour les entraînements.
• Le Bureau exécutif National du MRND finançait les activités des Interahamwe
10. Entraînement des Interahamwe et Distribution des armes aux civils

• Le Colonel Bahufite et le Lt Bizumuremyi étaient impliqués dans l’entraînement des
Interahamwe. Cet entraînement a eu lieu en avril et mai 1994 et ces Interahamwe furent envoyés
à Kigali pour protéger la capitale.
• Bagaragaza Michel prétend que « Il y avait selon les rumeurs des sites comme de camp
militaire de BIGOGWE et dans la forêt GISHWATI. Quant à la durée de ces entraînements
militaires, il m ‘est dificile de vous éclairer à ce sujet. Tout ce que je sais c’est que le Ministre
de la Défense, monsieur GA SA NA James avait fait interrompre ces activités. ».
• Bagaragaza Michel prétend qu’il y a eu entraînement des Interahamwe dans Gishwati par les
militaires du Colonel Bahufite.
• Bagaragaza Michel soutient que les Interahamwe ont été entraîné dans le parc de l’Akagera
sous le couvert des gardes forestiers de l’ORTPN. Il prétend qu’il tient l’information de Juvénal
Uwilingiyimana.
• Bagaragaza Michel dit qu’il n’a pas assisté à la distribution des armes mais n’exclut pas que
les armes utilisées dans les tueries dan la région aient pu provenir des stock de la résidence du
président à Gasiza.
• Bagaragaza Michel que les armes ont été distribuées dans la commune Giciye, Karago,
Mutura, Rwerere sur l’initiative du Colonel Bagosora et que la planification des entraînements a
été faite par le Colonel Bahufite.
• Bagaragaza Michel soutient qu’il a été informé par le Bourgmestre de Giciye qu’il avait reçu
les armes du Ministère de la Défense par l’entremise du Colonel Bahufite. Il ajoute que sur
demande du bourgmestre il est intervenu dans le financement de l’entraînement des personnes
recrutées en les faisant embaucher dans l’usine à thé de la région. Il dit qu’il ne connaît le
nombre des personnes recrutées et entraînées.
• Bagaragaza Michel dit qe le Lieutenant Bizumuremyi est venu recruter les jeunes dans les
communes Karago et Giciye vers fin avril début mai 1994.
• Bagaragaza Michel dit : « Quant aux entraînements militaires dispensés aux Interahamwe
Za MRND, aux stockages des armes dans les diférentes préfectures lesquelles furent
distribuées ultérieurement, tout cela avait été à la demande des autorités du MRND, dans le

but d’identifier, localiser et exterminer « l’ENNEMI » (FPR, Infiltrés, opposants politiques &
Tutsi). »
• Bagaragaza Michel soutient que Nzirorera est l’un des initiateurs des entraînements des
Interahamwe. Il dit que ces entraînements étaient contrôlés par les officiers GP.
11. Sur l’escadron de la mort
• Bagaragaza Michel soutient que cette organisation a réellement existé dans le pays. Il prétend
que premier escadron de la mort a été créé en 1975 par Zigiranyirazo pour éliminer les
politiciens de la 1ère République dans la prison de Ruhengeri. Il soutient que le 2

è me

escadron de la

mort remonte de l’avènement de la guerre et du multipartisme en 1991 et que, « ceux qui en sont
à l’origine sont les responsables de chacun des partis composant l’échiquier politique de cette
époque ».
• Bagaragaza Michel dit que Aloys Ngirabatware était membre de l’escadron de la mort.
• Bagaragaza Michel dit qu’il ne peut pas affirmer que Séraphin Rwabukumba était le
gestionnaire du groupe escadron de la mort. Bagaragaza Michel
• Bagaragaza Michel n’a pas confirmé la suggestion comme quoi les membres de l’escadron de
la mort et Réseau zéro étaient recrutés exclusivement parmi les militaires du camp Kanombe.
12. Sur les violations des droits de l’homme avant et après octobre 90
• Bagaragaza Michel dit que Zigiranyirazo est impliqué dans la mort des politiciens de
Gitarama dans la prison de Ruhengeri et qualifie de bidon le procès de Lizinde sur cette affaire.
• Sur la mort du Colonel Mayuya, Bagaragaza Michel fait état de la rumeur qui a circulé sur sa
mort sans la moindre intention de d’en faire un démenti.
• Bagaragaza Michel prétend que les Interahamwe za MRND et la Garde Présidentielle étaient
impliqués dans les massacres de Bugesera en 1992 mais qu’il ne pouvait pas confirmer ou
infirmer la participation de Rwabukumba Séraphin et Nzirorera dans la préparation et l’exécution
de cette attaque.
• A la suggestion « qu’il était indéniable que le Président HABYARIMANA, la belle-famille
de ce dernier, les membres et les valets de l’AKAZU, les hautes autorités du Comité Central du
MRND, étaient les instigateurs de ces violences destinées à créer des troubles dans le pays »,

Bagaragaza Michel a répondu comme suit : « C’est vrai, car si toutes les personnes que vous
venez de mentionner avaient oeuvré pour l’intérêt supérieur du pays, nous n’aurions jamais
connu ce que nous avons connu. ».
• Bagaragaza Michel admet que les troubles survenus dans la ville de Kigali en 1992-1993 et
même en début de 1994 ont été tous commandités par certains membres de l’AKAZU.
• Au sujet des tueries des Bagogwe, Bagaragaza Michel soutient que « Chaque fois qu’il y avait
une surexcitation parmi la population et que l’autorité prénommée se coalisait et assumait ses
responsabilités, les massacres et tueries s ‘arrêtaient. A cette occasion, ces mêmes autorités n
‘ont pas jugé bon d’intervenir et la hiérarchie des instituions administratives a été passive. »
13. Corruption et trafic d’influence
• Bagaragaza Michel soutient que les membres de l’AKAZU étaient corrompus et pratiquaient
le trafic d’influence. Il dit que le Président Habyarimana a toléré cette situation.
14. 14. L’impunité
Bagaragaza Michel reconnaît l’existence de l’impunité et de ses conséquences notamment dans
les passages suivants :
• Suite au discours de Mugesera à Kabaya le 22/09/92, s’était créé une impunité généralisée.
- « C’est comme ça, qu’à partir de 1992 et 93, les crimes commis lors des afrontements et
confrontations entre jeunesse Za MRND et celles des autres partis de l’opposition demeuraient
dans l’impunité. C’est comme ça d’ailleurs que MUGESERA lui-même a été aidé par les
autorités du MRND, qui lui ont permis de fuir à l’étranger. »
- « Les évènements de 94 ont été le fruit et/ou le produit de ces diférentes actions provoquées et
incontrôlées, soit par le FPR, le MRND, ou les partis de l’opposition. Ces actions qui n’étaient
pas réprimées et/ou décriées par la justice et par l’administration. »
- « Le pays s’enlisait de jours en jours dans l’impunité. Le gouvernement de coalition et les
partis de l’opposition ne faisaient rien pour contrer cette situation; parce que, pour certains,
cela faisait leurs afaires. A titre d’exemple, lorsqu ‘une jeunesse du MRND avait perpétré des
crimes, la hiérarchie du MRND, faisait tout pour couvrir ces exactions. Il en était de même pour
le FPR, le MDR, le PL et les autres partis de

l’opposition. C’était dans le but d’attirer le plus de militants dans leurs rangs au détriment de la
Loi et de l’ordre public. Le pays était tombé dans le désordre, le chaos et l’impunité. »
- « tous les partis politiques favorisaient l’impunité, car ils devaient protéger leurs jeunesses
respectives. Donc, tout le monde profitait de cette impunité quelque soit le crime commis. De
toutes les façons, à cette époque, toutes les institutions avaient été banalisées et réduites à
l’impuissance. »
• Bagaragaza Michel évoque le cas de Twahirwa Séraphin que James Gasana n’a pas pu faire
arrêter suite à la protection dont il a bénéficié de la part du Président Habyarimana. Ceci fut l’un
des raisons qui auraient amené James Gasana à démissionner.
• Bagaragaza Michel évoque comme précédents d’impunité les cas suivants : le cas de
Zigiranyirazo qui n’a pas été poursuivi dans l’affaire d’assassinat des politiciens de Gitarama
morts dans la prison de Ruhengeri. Le cas de Alphonse Ntirivamunda lorsqu’il intervient dans
les grèves des fonctionnaires de l’état.
• Bagaragaza Michel soutient que les membres de l’AKAZU restreint et élargi avaient le
pouvoir d’accorder l’impunité et de protéger les criminels membres de ce cercle.
15. Accord d’Arusha
• Bagaragaza Michel déclare que pour l’AKAZU l’Accord d’Arusha signifiait la perte du
pouvoir.
16. Caches d’armes
• Bagaragaza Michel dit que des armes lourdes avaient été cachées dans les usines de Nyabihu
et Rubaya sur demande du Général Nsabimana pour des raisons stratégiques.
17. Sur les éléments du télé gramme du Général Dallaire du 11 janvier 94
• Bagaragaza Michel admet que les Interahamwe ont été entraînés par les militaires sous
l’autorité du Lieutenant Colonel Nkundiye dans le parc de l’Akagera, dans les forêts de Gishwati
et de Nyungwe. Il nie cependant l’implication des militiares français dans ces entraînements.

• Bagaragaza Michel dit qu’il n’a jamais entendu parler d’un plan d’assassiner les militaires
belges à l’occasion des cérémonies de prestation de serment dans le cadre des institutions de
transition à base élargie vers le 05/01/94.
• Bagaragaza Michel dit que Turatsinze était un Interahamwe za MRND de la ville de Kigali
mais qui avait été congédié parce que soupçonné de travailler pour le FPR. Selon la rumeur,
Turatsinze aurait révélé les caches d’armes et les préparatifs des massacres. On lui reprochait
d’avoir vendu les armes lui confiées par Ngirumpatse au Burundi.
• Bagaragaza Michel poursuit en disant qu’il savait que Turatsinze avait reçu de Ngirumpatse
des armes à distribuer aux Interahamwe admis et qu’il en avait vendu une partie.. Il ajoute qu’il
était de notoriété publique que Turatsinze avait reçu l’ordre de distribuer les armes mais que cela
a fat scandale dans la ville de Kigali.
• Bagaragaza Michel admet que 700 Interahamwe ont été entraîné au camp de Gabiro dans le
Mutara en 1993.
18. La planification, organisation et préparation des massacres
Chaque fois que Bagaragaza Michel doit répondre à la question de planification ou des causes du
génocide, il évoque ces différents thèmes « ingrédients du génocide - destructions des institutions
du pays – le chaos »:
• Bagaragaza Michel soutient que le FPR avait adopté la stratégie consistant à faire du génocide
une arme pour gagner la guerre. Il soutient que le MDR et le FPR tuaient pour provoquer le
MRND et aussi pour sensibiliser l’opinion internationale. Il ajoute que les événements de 1994
ont été le produit des différentes actions provoquées et incontrôlées soit par le FPR, le MRND ou
les partis de l’opposition. « Ces actions qui n ‘étaient pas réprimées et/ou décriées par la justice
et par l’administration. La naissance et la tolérance de l’impunité a beaucoup contribué aux
résultats malheureux de 1994. Les partis politiques ont détruit les institutions et toutes les
valeurs morales de la population et ont poussé le pays au goufre que nous avons connu. Le pays
était bien encadré administrativement; (Président, Préfets, Bourgmestres, Conseillers et Chefs
de cellules). Si les partis politiques n ‘avaient pas détruit les valeurs de cette hiérarchie, ils
auraient pu éviter l’holocauste. »

- « Le multipartisme a diminué la capacité de gérer la guerre, parce que le pouvoir décisionnel
était réparti entre plusieurs personnes qui n ‘avaient pas les mêmes visions sur la conduite de la
guerre. L’UKUBOHOZA a détruit les institutions, les valeurs morales et l’administration du
pays. La guerre du FPR a réveillé les vieux démons de 1 ‘ethnicité et provoqué beaucoup de
soufrances dans le pays. Tous ces éléments mis bout à bout, ont embrasé et mis le pays à feu et à
sang. »
• Bagaragaza Michel soutient que le multipartisme a brisé les valeurs morales et spirituelles et
que plus personne ne respectait. Il soutient que le non respect des institutions a gravement affecté
l’autorité de l’état. Il soutient que le multipartisme a conduit à la fragmentation du pays et au
chaos.
• Bagaragaza Michel soutient que c’est entre 1992 et 1993 que les ingrédients du génocide ont
été mis en place.
• Bagaragaza Michel soutient que « les années 90-92 et 93, furent des années de longue agonie
pour notre pays. Ce sont des années qui ont vu se réunir presque tous les ingrédients préalables
au génocide de 94 ».
Concernant le rôle du Comité Central du MRND :
• A la question de savoir s’il a participé aux réunions avec Ngirumpatse, Nzirorera, Karemera
et ou Rwamakuba dans le cadre du parti MRND afin de planifier et préparer la destruction de la
population tutsi, Bagaragaza Michel a répondu comme suit : « Non, Cependant et je crois vous
l’avoir exprimé antérieurement, comme membre du Comité Préfectoral de GISENYI, nous
avions reçu ordre de monsieur NGIRUMPATSE Mathieu, par le biais de notre Président, BANZI
Wellars, de créer les Interahamwe Za MRND de GISENYI en 1992. Le recrutement avait été
confié à MUNYAGISHARI Bernard et nous avions la responsabilité de les soutenir. »
• A la question concernant les agissements de Nzirorera au niveau national et au niveau de la
préfecture de Ruhengeri dans la planification, la préparation et l’exécution des tueries de la
population tutsie entre janvier et juillet 1994, Bagaragaza Michel semble confirmer que le
MRND a planifié, organisé et préparé l’exécution de toute personne identifiée à l’ennemi et que
cette situation remonte du discours de Mugesera le 22/09/92.
Sur la conspiration :

• A la proposition suivante par les enquêteurs : « Pouvez-vous qualifié le rôle du Président
HABYARIMANA, I’AKAZU restreint et élargi, le Comité National du MRND et ses membres,
comme étant les auteurs, les architectes depuis 1990, d’une vaste conspiration, un complot,
une machination machiavélique à l’échelle nationale, qui recruta et transforma la majorité de
ses acteurs sociaux tels que: le Gouvernement, l’Armée, la Gendarmerie, la Police
communale, les Interahamwe Za MRND, les médias, autant la presse écrite que parler, les
gens d’afaires, les religieux, son élite, ses intellectuels, etc... et malheureusement son propre
peuple à devenir complice d’une vaste machine à tuer dans la haine et la vengeance, dans le
but d’élimination non seulement d’une ethnie mais tout ceux qui ne partageaient pas leurs
opinions et menaçaient leur pouvoir? », Bagaragaza Michel a répondu comme suit : « C’est que
dans cette tragédie rwandaise, il y eu beaucoup d’acteurs. Il y a les autorités du MRND, celles
de l’opposition et le FPR. Tout le monde a apporter une contribution à cette tragédie humaine.
Donc, le rôle de tous les intervenants que vous venez de m ‘identifier, peut être résumé en peu de
mots. Tous ces acteurs on fait des complots, des conspirations. Ils ont construit des plans, pour
s’arracher mutuellement le pouvoir. C’est dans cette dynamique que l’Armée rwandaise, la
Gendarmerie, la Police communale, les Interahamwe, ont tué sans discernment. C’est aussi dans
cette même dynamique, que le FPR, a laissé beaucoup de cadavres sur son passage. Le tout
accompagné de vengeance et de réglements de comptes. Le tout s’est construit dès le début de la
guerre en 1990, pour atteindre son paroxisme en avril 94. »
19. Ordre de venger le Président et liste d personnes à tuer
• Bagaragaza Michel prétend que Musabe lui a dit que les personnes se trouvant à la résidence
du Président à Kanombe après l’attentat ont voulu se venger de la mort du Président et que c’est
suite à cela que Ndasingwa, Uwilingiyimana Agathe, Kavaruganda, Rucogoza, Nzamurambaho
et plusieurs autres ont été tués dans la nuit du 06 au 07/04/94. BM dit qu’il ne sait pas si Musabe
a participé à ces décisions.
• Bagaragaza Michel soutient que selon Musabe, une liste de hauts dignitaires à éliminer a été
rédigée par Zigiranyirazo en présence de Musabe, Maj Mpiranya, Rwabukumba, Nyagasaza, et
d’autres dans la nuit du 06 au 07/04/94 à la résidence du Président. Il soutient que l’ordre de les
éliminer à été donné par Zigiranyirazo au Major Mpiranya. Que par la suite, la situation a
dégénérée et est devenue incontrôlable. Il prétend qu’au cours de la discussion « MUSABE

Pasteur et moi, avions conclu lorsque « Z » et sa vengeance avaient été les éléments
déclencheurs des massacres et le génocide à grande échelle dans le pays. N’eut été de cet appel à
la vengeance, le génocide n ‘aurait pas pris les dimensions qu’il a connu. La décision a créé un
vide constitutionnel de façon à paralyser tout l’appareil de l’Etat et du Gouvernement. Il a
détourné l’attention des militaires, qui dès lors, avec l’aide des Interahamwe, se sont plus
préoccupés à tuer des innocents, au lieu de se battre contre le FPR. »
• Bagaragaza Michel prétend que Musabe lui a révélé ces faits vers mi-mai 1994 et qu’il lui a
répété les mêmes propos à Kinshasa en 1995. Il ajoute que les ordres de Mpiranya à ses unités
ont été entendus par tous les différents opérateurs radio de son unité y compris ceux se trouvant
Gasiza et que c’est suite à cela que les prêtres de Rambura ont été tués.
20. Assassinat des 3 prêtres de Rambura et de 3 belges le matin du 0 7/04/94
Ces prêtres avaient été protégés par le président mais ils étaient haïs par la population locale. La
rumeur a circulé que ce sont les belges qui avaient tué le Président Habyarimana.
Bagaragaza Michel soutient qu’il a été informé par Birikunzira que les 3 prêtres ont assassinés
sur ordre venu de Kigali.
Bagaragaza Michel revient sur l’assassinat des 3 prêtres et des belges en expliquant pourquoi les
prêtres avaient été tués. Il prétend que l’abbé Kageyo avait été aumonier de la prison de
Ruhengeri et que à ce titre il avait des informations sur l’assassinat des politiciens de Gitarama.
D’autre part, il prétend que Kageyo s’était opposé au baptême des enfants de Zigiranyirazo nés
de 4 différentes femmes qui a été accepté et dirigé par l’évêque de Nyundo. Il prétend que les
funérailles religieuse catholiques de Magera, père de Zigiranyirazo qui était polygame ont été
faites sur pression de l’évêque de Nyundo. Il reprend les passages du livre de Kajeguhakwa
comme quoi ce dernier avait utilisé ces prêtres pour introduire les sorciers chez le président pour
influencer ses décisions. Il conclut alors en disant : « Tous ces évènements avaient entraîné et
ruiné la crédibilité des prêtres. Si vous rajoutez à ces éléments le fait que ces trois (3) prêtres
étaient d’ethnie tutsi, malgré le fait que KAGEYO Spiridion était originaire du BUSHIR U, ces
derniers rassemblaient tous les éléments pour être éliminés. »
21. Les tueries et les barrières au Bushiru et dans les régions environnantes

Bagaragaza Michel soutient que les barrières dans sa région ont été mises en place vers le
10/04/94.
Bagaragaza Michel soutient que Zigiranyirazo encourageait les gens sur les barrières.
Bagaragaza Michel soutient que les barrières dans la région ont été installées après l’arrivée de
Zigiranyirazo.
L’escorte de Zigiranyirazo et les GP de Gasiza ont donné renfort aux tueurs vers le 09/04/94
selon l’Assistant Bourgmestre de Giciye.
Bagaragaza Michel confirme que Zigiranyirazo a participé dans l’attaque de Muruhanga.
Bagaragaza Michel soutient que les Interahmwe de Gisenyi ont participé dans les massacres dans
Kingogo et Bushiru.
Bagaragaza Michel soutient que l’escorte de Zigiranyirazo est impliqué dan les massacres de
Gashihe et de Kesho.
Bagaragaza Michel soutient que le fils de Zigiranyirazo est impliqué dans l’assassinat des trois
gendarmes tués sur la barrière près de chez lui. Barrière
22. « La Corniche »
Bagaragaza Michel dit cette barrière est la barrière de Zigiranyirazo.
Bagaragaza Michel dit qu’il ne connaît pas qui a donné l’ordre d’installer cette barrière. Il
soutient que l’installation de barrière était un réflexe.
Bagaragaza Michel prétend que le but de cette barrière était de filtrer, d’empêcher l’ennemi
(Tutsi et opposant) de s’échapper, les arrêter et les éliminer.
23. La mentalité de vengeance – dynamique de vengeance
- « Les Inyenzi attaquaient et les gens à l’intérieur du pays ont contre-attaqués. Dans cette
mentalité rwandaise, il faut se venger. Un régime doit venger et tuer, pour afirmer sa supériorité
et commander son respect. » C’est une très mauvaise mentalité qui perdure malheureusement

encore aujourd’hui, mais qui hélas, existait entre 1990 et 1994. C’est cela qui, en partie, a guidé
le comportement de certaines autorités, tant du côté tutsi que du côté hutu. »
Bagaragaza Michel soutient que pour lui, venger le Président signifiait vaincre le FPR et ses
complices. Il dit qu’il était d’accord avec Zigiranyirazo même s’il ne le lui a pas avoué pour ne
pas tomber sous sa tutelle.
Bagaragaza Michel déclare : « Nous membres de l’AKAZU restreint et élargi, avons tous
persisté dans un système gangrainé, lequel nous a plongé dans un climat de vengeance, haine
ethnique et régionale, et finalement, une guerre qui nous a conduit à une tragédie humaine. Nous
membres de l’AKAZU élargi, avons été maîtres et artisans de notre propre perte, cela en voulant
trop plaire aux membres de la belle-famille, qui composaient le noyau central de « l’AKAZU »,
dit restreint. »
24. Collaboration entre militaires et Interahamwe
Bagaragaza Michel dit qu’il savait que les militaires collaboraient avec les Interahamwe pour
exterminer l’ennemi.
Bagaragaza Michel soutient qu’après le 06/04/94, les jeunesses des partis ont fusionné. Il
soutient que « L ‘Armée, la Gendarmerie et la Police Communale, ne se sont jamais confrontés
avec ces jeunesses nouvellement fusionnées. » […] « l’Armée, la Gendarmerie et les policiers
communaux, sont venus en renforts aux Interahamwe fusionnés, afin d’exterminer tout ce qui
était considéré comme « ENNEMI » et finalement profiter de la situation, pour régler certains
comptes. »
25. Discours du Président Sindikubwabo à Butare
Bagaragaza Michel prétend que la préfecture de Butare a tardé à réagir et que c’est le discours de
Sindikubwabo qui a réveillé les gens de cette région pour commencer à « travailler ».
26. Incitation
Bagaragaza Michel soutient que toutes les autorités qui formaient le gouvernement intérimaire
ont incité à poursuivre « l’ennemi » et à le tuer.

27. L ’auto-défense
Au sujet de la mise sur pied du programme d’auto-défense ciile par le gouvernement intérimaire,
Bagaragaza Michel soutient que l’auto-défense signifiait pour lui rechercher l’ennemi (FPR &
Tutsi) et l’éliminer.
28. Pouvoir d’arrêter les violences


« Si les hauts dirigeants de tous les partis composant le gouvernement intérimaire avaient
unis leurs efforts pour arrêter les exactions des jeunesses des différents partis, ils y
seraient arrivés ».

29. Sur le Directeur de l’usine à thé de Nyabihu
Bagaragaza Michel dit qu’il a discuté avec lui le 07/04/94 dans l’après midi à Nyabihu et qu’ils
se sont mis d’accord pour ne pas entraver le « travail » des Interahamwe et de s’inscrire dans la
dynamique de vengeance de la mort du Président Habyarimana.
30. Sur le Directeur de l’usine à thé de Rubaya
En répondant à la question de savoir s’il était a courant que le Directeur de l’usine à thé de
Rubaya était l’un des planificateurs du génocide dans Gisenyi pour avoir fourni les armes aux
attaquants, Bagaragaza Michel confirme que ce celui-ci était un Interahamwe za MRND et qu’à
ce titre il n’a pas échappé à la règle de suivre l’idéologie du parti MRND. Bagaragaza Michel
ajoute qu’il devait être utile là où il était conformément au discours de Mugesera.
31. Sur le Directeur de l’usine à thé de Gisakura
Bagaragaza Michel accuse ce directeur d’être ségrégationniste. Au sujet du témoignage comme
quoi ce la ce directeur de Gisakura avait été impliqué au massacres dans Cyangugu, Bagaragaza
Michel répond qu’il ne pouvait pas non plus échapper à la règle.
32. Sur Pasteur Musabe
Musabe est le seul informateur de Bagaragaza Michel concernant les prétendus ordres de venger
le Président par Zigiranyirazo.

Bagaragaza Michel dit que Pasteur Musabe a contribué financièrement à la création du journal
Kangura.
33. Sur Charles Nzabagerageza
Bagaragaza Michel dit qu’à l’occasion des meetings, les dirigeants politiques dont lui-même et
Nzabagerageza prenaient soin d’avoir en leur possession des uniformes Kitenge à distribuer aux
Interahamwe za MRND.
Bagaragaza Michel dit que lors d discours de Mugesera à Kabaya, les autorités présentes dont
Nzabagerageza ne se sont pas opposées à ses propos et que donc celui qui ne dit mot consent.
Bagaragaza Michel dit que les membres de l’AKAZU et qui étaient des responsables du pays
dont Nzabagerageza ont participé dans des troubles comme ceux de janvier 1993 qui ont
occasionné des tueries de personnes.
Bagaragaza Michel admet qu’il était membre du groupe de jeunes qui conseillaient le Président
Habyarimana et qui comprenait également Pasteur Musabe, Juvénal Uwilingiyimana, Charles
Nzabagerageza.
34. Sur Juvénal Uwilingiyimana
Bagaragaza Michel dit que Juvénal Uwilingiyimana a participé dans la création des Interahamwe
za MRND de Gisenyi en tant que membre du comité préfectoral du MRND à Gisenyi.
Bagaragaza Michel dit que Uwilingiyimana était en relations directes avec Matthieu
Ngirumpatse.
Bagaragaza Michel dit que Uwilingiyimana a contribué au financement des Interahamwe za
MRND. - Bagaragaza Michel dit que Uwilingiyimana a collaboré avec Ngirumpatse et Nzirorera
pour que les
Interahamwe puissent être entraînés dans le parc Gabiro dont il était responsable en
tant que Directeur de l’ORTPN.

35. Sur J. B Barayagwiza et le parti CDR
Bagaragaza Michel soutient que la CDR était un pseudo parti politique et que Barayagwiza J. B
avait remplacé Bucyana à la tête du parti après la mort de celui-ci.
36. Sur Ferdinand Nahimana et la RTLM
Bagaragaza Michel déclare que les employés de la RTLM se sont servis de carburant pour le
groupe électrogène au mont Muhe sur les pompes de l’usine à thé de sa région en sa présence.
BM soutient que la RTLM faisait passer des messages haineux.
Bagaragaza Michel déclare : « Comme tout le monde, je disais que Ferdinand Nahimana était le
fondateur et Directeur de la RTLM. »
37. Sur Jean Baptiste Ndalihoranye
Bagaragaza Michel prétend que Ndalihoranye soutenait les actions des Interahamwe.
38. Sur Laurent Semanza
Bagaragaza Michel dit que Semanza était présent dans la réunion de création des Interahamwe za
MRND de Kabuga.
Bagaragaza Michel dit que Semanza lui a confié que les Interahamwe za MRND de Kigali
allaient s’entraîner dans le parc de l’Akagera en 1993. Il dit que le responsable de cet
entraînement était le Colonel Muberuka.
39. Sur Hassan Ngeze et Journal Kangura
- « Après le 6/04/94, c’est HASSAN NGEZE, qui représentait la CDR, dans la préfecture de
GISENYI et ce dernier s’était associé aux Interahame Za MRND de GISENYI, pour
exterminer « l’ENNEMI. » Je l’ai vu personnellement portant des grenades à la ceinture,
alors qu ‘il circulait à GISENYI après le 6/04/94. A un moment donné, je m ‘étais rendu à
GISENYI, dans le but de négocier la location d’une maison à GISENYI, afin d’y loger ma
famille. C’est à cette occasion que j’avais fait monter dans ma voiture la femme du Cpt.

BURASA et la femme de BARAYAGWIZA Jean-Bosco. Arrivés à CYANIKA, j’avais rencontré
le Lt. BIZUMUREMYI (dcd), qui m ‘informe que NGEZE, était entrain de tuer beaucoup de
gens à GISENYI. »
Bagaragaza Michel soutient que MUSABE Pasteur avait contribué financièrement à la création
du Journal KANGURA.
Bagaragaza Michel confirme reprend ce qui est repris dans le journal Umurava comme quoi
Hassan Ngeze avait été impliqué dans les massacres de Bugesera en 1992.
A propos de l’article sur les « Dix commandements des Hutu » sorti par le journal Kangura,
Bagaragaza Michel dit « Les Dix Commandements des Hutu « , rédigé en décembre 1990,
tiennent le même language que le discours de MUGESERA Léon, tenu le ou vers le 22/11/92. A
savoir: Prêcher la haine contre les Tutsi et utiliser tous les moyens, pour les exclure de la vie
publiques et privée. »
40. Sur Bikindi
Bagaragaza Michel admet que ses chansons sensibilisaient les gens à la haine ethnique.
41. Sur Justin Mugenzi
Son discours à Nyamirambo : Bazabona ishyano.
42. Sur Colonel Bagosora
Bagaragaza Michel prétend que les relations entre Bagosora et le Ministre James Gasana étaient
tendues parce que Gasana n’avait répondu aux attentes de l’AKAZU. Il ajoute que Musabe lui
avait confié que le Colonel Bagosora devait s’occuper de Gasana et que cela pourrait avoir un
lien avec l’attentat dont Gasana a fait l’objet à Byumba et qui a entraîné son départ.
Bagaragaza Michel prétend que le Colonel Bagosora s’est opposé à la décision de James Gasana
d’exécuter le mandat d’arrêt contre Mugesera. Il ajoute que l’AKAZU y était opposé.
Le groupe de militaires dont Colonel Bagosora et Colonel Rusatira qui n’avaient pas apprécié la
nomination de James Gasana comme Ministre de la Défese ont rendu sa tâche difficile.

Bagaragaza Michel prétend que pendant le vide politique après la mort du Président
Habyarimana, le pays était dirigé par le haut commandement militaire à la tête duquel se trouvait
Bagosora accompagné de Gatsinzi, Ndindiliyimana et secondé par les chefs des grandes unités
militaires de Kigali.
Bagaragaza Michel soutient que le Colonel Bagosora a distribué les armes dans les communes
Giciye, Karago, Mutura Rwerere. Bagaragaza Michel ajoute que la seule distribution qu’il connaît
est celle faite par Bagosora.
Bagaragaza Michel soutient qu’il a été informé par le Bourgmestre de Giciye qu’il avait reçu les
armes du Ministère de la Défense par l’entremise du Colonel Bahufite. Il ajoute que sur demande
du bourgmestre il est intervenu dans le financement de l’entraînement des personnes recrutées en
les faisant embaucher dans l’usine à thé de la région. Il dit qu’il ne connaît le nombre des
personnes recrutées et entraînées.
43. Sur Lieutenant Colonel Anatole Nsengiyumva
Bagaragaza Michel dit qu’il était normal que Nsengiyumva, en tant que responsable des
renseignements militaires, soit en possession des listes de personnes identifiées comme ennemi.
Bagaragaza Michel soutient que les relations entre Nsengiyumva et Munyagishari avaient des
hauts et des bas. Il ajoute que les Interahamwe de Gisenyi refusaient d’obéir aux ordres du chef
de la Gendarmerie de Gisenyi.
Bagaragaza Michel dit que les relations entre les Interahamwe Za MRND et le Col.
NSENGIYUMVA Anatole étaient parfois amicale, parfois tendue entre. Par exemple « Quand
NSENGIYUMVA Anatole a voulu faire passer la barrière « La Corniche » occupée par les
Interahamwe de GISENYI, il a eu des problèmes avec ces derniers, car ceux-ci menaçaient de
tuer leurs épouses. Après négociations, elles ont pu franchir la frontière.”
Bagaragaza Michel prétend que Nsengiyumva a collaboré avec les Interahamwe za MRND de
Gisenyi dirigé par Munyagishari.
Bagaragaza Michel dit que Nsengiyumva et Munyagishari partageaient les mêmes objectifs
c’est-à-dire identifier l’ennemi, le traquer et le tuer.

Au sujet de l’approvisionnement des armes aux Interahamwe de Gisenyi par Nsengiyumva le
07/04/94, Bagaragaza Michel soutient que les Interahamwe avaient été mis en place avec le
support des autorités militaires qui par la suite les ont entraînés militairement. Il était dès lors
normal que les Interahmwe za MRND soit alimentés en armes et munitions si le besoin se
présentait. Cependant il dit qu’il ne fut pas mis au courant de ces faits qui seraient survenus vers le
07/04/94.
Bagaragaza Michel confirme que pour les mêmes raisons que ci-dessus, Nsengiyumva a ordonné
à Thomas Munyagishari de commencer les tueries et n’a jamais empêché ces tueries.
Bagaragaza Michel soutient qu’il sait que les Interahamwe de Gisenyi ont été entrainé
successivement par les militaires sous la responsabilité successivement du Colonel Bahufite et du
Colonel Nsengiyumva.
44. Sur Lieutenant Colonel Nkundiye
Bagaragaza Michel dit que Nkundiye était impliqué dans l’entraînement des Interahamwe vers
les annés 1993.
45. Sur Major Ntabakuze
Bagaragaza Michel nie la présence de Ntabakuze à Rubaya mais confirme que sa famille était
par contre là. Il dit qu’après le 06/04/94, il a vu pour la première fois Ntabakuze en exil soit entre
1996 et 1997.
Bagaragaza Michel reconnaît les réunions des Interahamwe de Kabuga mais nie la présence
Ntabakuze dans ces réunions.
Bagaragaza Michel nie avoir promis aux Interahamwe de Kabuga que le major Ntabakuze et
Colonel Nzabanita allaient s’occuper de leur entraînement.
Bagaragaza Michel nie l’existence de l’unité AMASASU au Bataillon Para Cdo mais soutient
que AMASASU était une unité qui avait été identifiée au sein des FAR.

Au sujet de la question sur l’existence de l’unité appelée AMASASU commandée par
Ntabakuze, Bagaragaza Michel dit qu’il sait qu’il a oui dire qu’il y avait un groupe dénommé
AMASAU avec objectif d’extorquer et d’intimider la population. Quant à Ntabakuze il dit que
tout ce au’il sait est qu’il était commandant du Bn Para Cdo.
Bagaragaza Michel dit que la rumeur a fait état de ce que le Premier Ministre Nsengiyaremye a
été sauvé et évacué par Major Ntabakuze.

46. 46. Sur le Général Kabiligi
Bagaragaza Michel déclare que la diaspora Hutu a contribué à la campagne de financement pour
préparer l’attaque contre le Rwanda. Il ajoute qu’en 1995, le Général Kabiligi est venu collecter
les cotisations à Nairobi.
Bagaragaza Michel déclare que deux réunions ont été tenues à Nairobi afin de collecter des fonds
pour les ex-FAR. Il dit que ces réunions étaient organisées par Ntirugirimbabazi, Cyprien
Habimana et le Général Kabiligi.

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