Résumé
"The plane was reportedly shot down by rocket fire as it was about to land. But the probable hypothesis of an attack by the RPF will have to be confirmed by the investigation". "Elements of the special forces could be transported from mainland France in less than 24 hours". "If the attack was of F.P.R. origin, it could be the premises of a larger-scale action with a view to seizing power in Kigali".
Citation
PRÉSIDENCE
DE LA Le 7 avril 1994
REPUBLIQUE
Le General
Chef de L'Etat-Major Particulier
à l'attention de Monsieur le Président de la République
— Va Age v
O B J E T : RWANDA-BURUNDI - Situation après la mort des
deux présidents.
L'avion qui transportait le président rwandais,
M. HABYARIMANA, et le président burundais, M. NTARYAMIRA, au
retour du sommet régional de DAR-ES-SALAM (OUGANDA, TANZANIE,
RWANDA, BURUNDI, KENYA), s'est écrasé hier soir à KIGALI.
Tous les passagers, dont 2 ministres burundais,
les chefs militaires de l'entourage proche du président
rwandais et les 3 membres d'équipage français ont trouvé la
mort.
Selon des témoins, l'avion aurait été abattu par
un tir de roquettes alors qu'il s'apprêtait à atterrir. Mais
l'hypothèse vraisemblable d'un attentat du F.P.R. devra être
confirmée par l'enquête.
La situation à KIGALI est confuse. De violents
échanges de tir ont lieu entre les forces rwandaises plus ou
moins incontrôlées et le bataillon du F.P.R. cantonné au
centre de la ville.
Madame HABYARIMANA, actuellement sous la
protection des forces armées rwandaises, a demandé à notre
ambassadeur un renfort d'assistants militaires français pour
la sécurité présidentielle.
Les ressortissants français (450 à KIGALI) ne
semblent pas menacés dans l'immédiat. Certaines familles
isolées ont été regroupées à proximité de l'ambassade. Des
contacts ont été pris avec le bataillon belge de la force des
Nations-Unies (MINUAR) pour la mise à jour du plan de
protection et d'évacuation des ressortissants français et
belges.
L'état-major des armées à mis en alerte des
unités à BANGUI et à LIBREVILLE ainsi qu'une antenne
chirurgicale à N'DJAMENA. Des éléments des forces spéciales
pourraient être acheminés de métropole en moins de 24 heures.
Si l'attentat était d'origine F.P.R., il
pourrait s'agir des prémisses d'une action de plus grande
ampleur en vue de la prise du pouvoir à KIGALI.
Dans cette hypothèse les forces armées
rwandaises seraient en mesure de contrôler la ville en
contenant le bataillon F.P.R. de huit cents hommes et les
éléments infiltrés mais seraient incapables de tenir le nord
du pays d'où pourrait repartir une nouvelle offensive F.P.R.
avec une fort soutien logistique ougandais.
Au BURUNDI, où la situation est calme pour
l'instant, l'assassinat successif, dans un délai très court,
des deux présidents Hutus va sans doute relancer les massacres
ethniques.
L'embrasement de la zone est probable.
signature
Général QUESNOT
