Fiche du document numéro 35870

Num
35870
Date
Lundi 29 décembre 2025
Amj
Auteur
Taille
590246
Sur titre
Communiqué de presse
Titre
Discours de haine du général Ekenge ciblant les femmes tutsi-banyamulenge diffusé par la RTNC - Nécessité de poursuites pénales - Respect des femmes tutsi
Nom cité
Mot-clé
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Type
Communiqué
Langue
FR
Citation
Le collectif des avocats en charge de la défense des Tutsi de République démocratique du Congo a pris
connaissance des propos diffusés ce 28 décembre 2025 sur les ondes de la RTNC, la télévision officielle
en République démocratique du Congo.
Le porte-parole de l’armée congolaise, le général Sylvain Ekenge, a dit publiquement qu’il fallait se
méfier des femmes Tutsi et a tenu des propos infâmants sur la transmission de la vie dans les familles
où elles vivaient. Le présentateur de RTNC n’a pas repris les propos et les responsables de la télévision
congolaise n’ont pas interrompu l’émission.
Depuis de nombreuses années, le collectif a dénoncé les discours de haine diffusés sur le territoire
congolais en documentant ces discours (teneur, auteur, date et lieu). Les preuves sont là, irréfutables.
A ce jour, aucun discours de haine porté à la connaissance des autorités judiciaires congolaises n’a
abouti à des poursuites pénales, ce qui a contraint le collectif à dénoncer cette situation insupportable
à la Cour pénale internationale en demandant de se saisir de ces faits inqualifiables.
Bien plus, le Collectif a constaté que les auteurs de discours de haine ont été à plusieurs reprises reçus
par des autorités officielles à Kinshasa et notamment par le Président Félix Tshisekedi lui-même, ce qui
a pour effet de valider ces discours et de légitimer leurs auteurs en leur offrant une place de choix dans
l’espace médiatique congolais. Comme ce fut le cas en 1994 lors du génocide des Tutsi au Rwanda.
Le Collectif rappelle que la déshumanisation des Tutsi et leur extermination ont toujours débuté par
ce type de discours et que leurs auteurs et ceux qui les soutiennent doivent être poursuivis et leurs
propos neutralisés.
L’avilissement de la femme Tutsi a toujours été au cœur du processus génocidaire et constitue l’une
des formes les plus odieuses de déshumanisation d’une communauté humaine. Faut-il rappeler les
caricatures, les discours de RTLM, les propos de Pierre Péan dans son ouvrage Noires Fureurs Blancs
Menteurs, les articles dans les journaux des extrémistes hutus, les enregistrements des leaders FDLR,
Wazalendos, Imbonerakure, Nyatura, tous nourris de la même haine des femmes Tutsi.
Et ce sont les mêmes qui sont reçus par les instances officielles à Kinshasa, se rendant de facto
complices des discours de haine et devenant de la sorte membres de l’internationale génocidaire qui
s’alimente des logiques de haine.
Le Collectif a reçu mandat de femmes Tutsi de toute la région des grands lacs mais aussi du monde
entier, en vue de transférer les preuves de ce discours de haine au Procureur général et à l’Auditorat
militaire à Kinshasa ainsi qu’à Monsieur le Procureur à la Cour pénale Internationale.

Contact:info.collectidesavocats@gmail.com, Foule: BM+32475608764 IN+447479965674, JN +254722425259

Vu la gravité des faits et l’indignation provoquée, toute personne qui le souhaite peut compléter le
document ci-joint et l’adresser à Bernard Maingain, avocat à la Cour pénale internationale
(Bernardmaingain@xirius.be) afin qu’il soit joint à la plainte déposée à la Cour.
Pour des raisons de Protection des victimes, le document ne sera pas transmis à l’auditorat militaire ni
au Parquet général à Kinshasa mais sera uniquement remis confidentiellement au bureau du
Procureur.
La vie en commun implique le respect de chacun et il faut faire taire définitivement les paroles qui
tuent, en condamnant leurs auteurs mais aussi leurs complices quel que soit leur position ou leur
fonction dans la société congolaise.
Ces faits d’une gravité exceptionnelle ne peuvent rester impunis.

Fait à Kinshasa, Goma, Bukavu, Bujumbura, Kigali, Bunia, Kampala, Londres, Paris, Bruxelles,
Washington, New York, Montréal, Ottawa le 29 décembre 2025.

Pour le collectif,

Amedeo KAMOTA
Avocat à Bukavu
Paris

Claude BAGAYAMUKWE
Avocat à Bukavu

Roger LOGO
Avocat à Bunia

Léo LEF FORSTER,
Avocat honoraire à

Bernard MAINGAIN
Avocat à Bruxelles et au barreau de l'ICC

Avocat Innocent NTEZIRYAYO
Coordinateur du collectif d’avocats

Contact:info.collectidesavocats@gmail.com, Foule: BM+32475608764 IN+447479965674, JN +254722425259

MANDAT SPÉCIAL
À L’ATTENTION DE MONSIEUR LE PROCUREUR DE LA COUR PÉNALE INTERNATIONALE
Nous, organisations de la société civile, associations, collectifs de défense des droits
humains ainsi que personnes physiques agissant à titre individuel, dont les dénominations,
identités, domiciles et qualités figurent en annexe au présent acte, déclarons avoir pris
connaissance des déclarations publiques tenues le 28 décembre 2025 par le Général EKENGE,
officier supérieur des Forces armées de la République démocratique du Congo, diffusées sur les
ondes de la Télévision nationale congolaise(RTNC). Ces déclarations un discours de haine, de
stigmatisation et de déshumanisation visant spécifiquement les femmes Tutsi, recourant à des
propos caricaturaux indignes et profondément attentatoires à la dignité humaine.
Nous constatons que la nature et la rhétorique de ces propos rappellent de manière alarmante
les discours tenus à l’encontre des femmes Tutsi par les auteurs du génocide des années
nonante, ainsi que par certains idéologues et négationnistes ultérieurs, notamment Pierre Péan
et ceux qui s’en réclament. Nous dénonçons avec la plus grande fermeté ce discours de haine
émanant d’une personnalité occupant une position éminente au sommet de l’appareil militaire
et institutionnel de l’État congolais.
Nous constatons en outre qu’en République démocratique du Congo, ce type de discours est
tenu de façon récurrente depuis de nombreuses années, souvent dans un climat d’impunité, et
que ses auteurs bénéficient, de manière explicite ou tacite, du soutien, de la complaisance ou de
l’absence de réaction de personnalités occupant de hautes fonctions au sein de l’État. Par ses
déclarations, le Général EKENGE met notamment en cause les mariages dits mixtes impliquant
des femmes Tutsi et insinue un doute sur la paternité des enfants issus de ces unions, contribuant
ainsi à alimenter la suspicion, la discrimination et la stigmatisation ethnique.
Nous considérons que de tels propos constituent une atteinte grave aux droits fondamentaux des
femmes, des familles et des enfants, et qu’ils participent à l’installation d’un climat de haine, de
peur et de violence ethnique incompatible avec les obligations internationales de la République
démocratique du Congo en matière de droits humains. Lorsque ces discours sont tenus par des
responsables civils ou militaires de haut rang, ils sont susceptibles de constituer des actes
d’incitation, de légitimation et de complicité morale à des crimes internationaux, notamment des
crimes contre l’humanité, commis actuellement sur le territoire de la République démocratique
du Congo.
En conséquence, nous, organisations et individus soussignés, donnons mandat exprès,
spécial et irrévocable au collectif d’avocats constitué à cet effet, et en particulier à Maître
Bernard Maingain, avocat inscrit au Barreau de la Cour pénale internationale, afin de porter les
faits susmentionnés à l’attention de Monsieur le Procureur de la Cour pénale internationale.

Contact:info.collectidesavocats@gmail.com, Foule: BM+32475608764 IN+447479965674, JN +254722425259

Ce mandat couvre la faculté de déposer toute plainte, communication ou dénonciation
pertinente en vertu du Statut de Rome, de qualifier juridiquement les faits comme discours de
haine, incitation à la discrimination, à la persécution ethnique et à la commission de crimes
contre l’humanité, ainsi que d’accomplir tous actes, démarches, correspondances et procédures
utiles ou nécessaires à la poursuite des auteurs et de toute personne qui s’en rendrait complice,
Directement ou indirectement.
Le présent mandat est donné pour valoir ce que de droit.

SIGNATURES DES ORGANISATIONS ET DES INDIVIDUS MANDANTS,
1.

Chefs des Hauts et Moyens Plateaux de Fizi, Itombwe et Uvira.

2. Gakondo

Douglas KABUNDA
Kazinguvu RUBONEKA
President of the community in Canada (INEZA)
and of the Gakondo collective

Augustin Mburanira
President of the community in the South Africa

President of the community in USA
Mahoro Peace Association (MPA)

Alexis Mutware
President of the community in Rwanda

General Secretary of the Gakondo collective

Contact:info.collectidesavocats@gmail.com, Foule: BM+32475608764 IN+447479965674, JN +254722425259

Alexis KIRAY
Albert NTAZIKA
President of the community in Finland

President of the Banyamulenge community
Association ( BACA) in UK

Mufunga BINEZA

Justin Gakunzi NDORERE

President of the community in Sweden

President of the community in Uganda

David GAKIZA
President of the community in Europe

Eric GATEGEKO
President of the community in Kenya

Etienne SERUBUNGO

Patrick RWIZIHIRWA

President of the community in Norway

President of the community in France

Zawadi Birori MUNYARUHANGA
President of the community in Australia

Fidele Mugunga MUGWANEZA
President of the community in Danmark

Emmanuel NKUNDA
President of the community in Belgium

Patrick SEBAZIGA
President of the community in South Korea

Emile MUTWARE
President of the Community in Bukavu (South Eric RUTEGERANYA
Kivu-DRC)
President of the community in Goma (DRC)

Contact:info.collectidesavocats@gmail.com, Foule: BM+32475608764 IN+447479965674, JN +254722425259

3. ISOKO

Safari Munyarugendo Isoko USA

Irene KAMANZI ISOKO Europe

4. Autres organisations de la société civile et associations
Bisetsa Bahati, Canada,
Source of life community Church

Dr. MWESIGWA TAHIGWOMU David
MD and Missionnary, Hema Community

Desire Rusengo

Gatumba Refugees Survivors Foundation

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