Résumé
- In Rwanda a new scourge that the French soldiers and humanitarian organizations must fight against: the looting of food aid. It is the Zairian soldiers who steal food and medicine.
- The US government says it is ready to airlift Ethiopian and Zambian soldiers to relieve French troops. However, with less than three weeks from the deadline, on the spot, the soldiers of Operation Turquoise doubt that the schedule will be respected.
- Today, near Cyangugu, the French legionaries continued to maintain order in the south of the Turquoise zone. They intervened against looting, recovered weapons, especially those of the former government forces whose last elements were fleeing by bus, in Zaire. The routine of Operation Turquoise.
- But the next relief of these French by UNAMIR soldiers worries many displaced Hutu. Even the Tutsi in Nyarushishi camp fear disorder and revenge. 200,000 Rwandans have fled to Zaire for weeks. What will the million do soon in the Turquoise zone?
- There are hundreds of thousands of refugees who could soon flee to Zaire when the French leave the Safe Humanitarian Zone. This is what the refugees say, this is what humanitarian organizations fear, this is what certain soldiers in the field admit. A massive exodus like the one from Goma.
- Against this catastrophic scenario, the French are organizing the transition with UNAMIR. Lieutenant-Colonel Jacques Hogard: "We are doing everything to prepare for the transition, to make it as flexible as possible, as smooth as possible. So there is a kind of work to secure and persuade people. Tell them that the The road to exile at all costs and in appalling conditions, as we saw in Goma, is certainly not the best solution in the long term".
Citation
[Jean-Claude Narcy :] Au Rwanda dans les camps de réfugiés avec le choléra, la dysenterie, un nouveau fléau que doivent combattre les militaires français et les organisations humanitaires : le pillage de l'aide alimentaire. Et ce sont les soldats zaïrois qui volent les vivres et les médicaments.
Par ailleurs le gouvernement américain se dit prêt à transporter par avion les soldats éthiopiens et zambiens pour relever les troupes françaises. Pour autant, à moins de trois semaines de l'échéance, sur place, les soldats de l'opération Turquoise doutent que le calendrier soit respecté. À Cyangugu, nos envoyés spéciaux Denis Brunetti et Jean-Étienne Mach.
[Denis Brunetti :] Aujourd'hui, près de Cyangugu, ces légionnaires français ont continué de maintenir l'ordre dans le Sud de la zone Turquoise. Ils sont intervenus contre des pillages, par exemple dans cet hôpital à Kamembe. Ils ont interpellé un voleur dans des ruines, alors qu'ici tout se vole -- poutres ou charpentes -- dans une région pourtant déjà dévastée [on voit des soldats français courir après un voleur puis l'attraper]. Ils ont récupéré des armes, surtout celles des anciennes forces gouvernementales, les FAR [on voit deux militaires français en train de récupérer des fusils et les mettre dans un container], dont les derniers éléments fuyaient aujourd'hui en bus, au Zaïre [on voit un bus de l'ONATRACOM passer devant la caméra]. La routine de l'opération Turquoise. Mais la prochaine relève de ces Français par l'ONU, par les soldats de la MINUAR, inquiète beaucoup de déplacés hutu.
[Un déplacé : "Mais l'efficacité de la MINUAR on…, elle est mise en doute. On a vu la MINUAR, hein, comment elle a fonctionné : elle était plutôt du côté des Inkotanyi plutôt que de la…, de la population rwandaise".
Un autre déplacé : "Pas de confiance avec la MINUAR".]
Même les Tutsi du camp de Nyarushishi craignent désordre et vengeance.
[Un réfugié : "On a toujours peur puisque, euh…, ceux qui nous ont massacrés sont encore là !".
Un autre réfugié : "Est-ce que la MINUAR ferait le…, le travail que les Français fait…, a fait [sic] ici ? C'est une question".]
200 000 Rwandais ont fui au Zaïre depuis des semaines. Que fera bientôt le million en zone Turquoise ?
[Denis Brunetti, face caméra, devant un poste-frontière : "À l'un de ces petits poste-frontières, ce sont des centaines de milliers de réfugiés qui pourraient bientôt fuir vers le Zaïre [une incrustation "Région Cyangugu, frontière Zaïro-Rwandaise" s'affiche à l'écran] lorsque les Français partiront de la Zone humanitaire sûre. C'est ce que disent les réfugiés, c'est ce que craignent les organisations humanitaires, c'est ce qu'avouent certains militaires sur le terrain. Un exode massif du type de celui de Goma".]
Contre ce scénario catastrophe, les Français organisent la transition avec la MINUAR qui a déjà [inaudible] 350 Ghanéens à l'Est. Des Tchadiens montent au nord. Et l'on cherche des interlocuteurs locaux modérés.
[Lieutenant-colonel Jacques Hogard, "Chef du Groupement Sud de la zone 'Turquoise'" : "Nous faisons tout pour… préparer la transition, faire qu'elle soit la plus souple possible, la plus douce possible. Donc il y a un espèce de travail de…, de…, de sécurisation et de persuasion des gens. De leur dire que, euh…, le chemin de l'exil, euh…, à tout prix et dans des conditions, euh…, épouvantables comme on l'a vu à Goma, n'est certainement pas la meilleure des solutions à terme".]
C'est le prochain défi de l'opération Turquoise [on voit un soldat français jouer aux échecs avec un réfugié rwandais].