Author-card of document number 3564

Num
3564
Date
Jeudi 28 juillet 1994
Ymd
Hms
13:00:00
Size
13222301
Uptitle
Journal de 13 heures [2:45]
Title
À Goma l'immensité des moyens que les Américains mettent en place ne trouvent pas de camions pour être acheminés. Les Français, eux, n'étaient pas programmés à l'origine pour les tâches humanitaires
Subtitle
Le Premier ministre Edouard Balladur a annoncé ce matin qu'il se rendrait à Goma dans la journée de dimanche [31 juillet].
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Abstract
- American hesitations on the attitude to adopt in Rwanda. The Pentagon announced last night the dispatch of 4,000 soldiers. And then this figure was denied. The Americans seem to want to base themselves in Kigali, without being certain that their presence there will be entirely effective.

- In Goma, the immensity of the means that the Americans are putting in place cannot find trucks or vehicles to be transported. "We are waiting for the UN trucks", saids US Army Major Hanson. "Without them we cannot do anything, we cannot move".

- The French were not originally programmed for humanitarian tasks. The role of gravedigger is therefore assigned to them. Containing the cholera epidemic is already not so bad.

- The only ray of hope: the Israeli field hospital. 90 military doctors, remarkably well organized, work non-stop and save human lives. But it is a drop of water in this ocean of misery.

- So we talk a lot about the return of refugees to Rwanda. We want to believe it. But a quick glance at the Rwandan town of Gisenyi proves that it is still wishful thinking.

- The international community and humanitarian organizations have bet that the Rwandan refugees will return home quickly. This is why the bulk of American humanitarian aid is being established in Kigali, Rwanda. But here it is: for lack of information, for lack of strength so often, most of the refugees remain here, in Goma, in Zaire, where they continue to die. And humanitarian aid is being established elsewhere.

- French Prime Minister Edouard Balladur announced this morning that he would go to Goma on Sunday [July 31]. Mr. Balladur wants, he said, "to show the solidarity of the government with the military and to visit the refugees".
Source
TF1
Public records
INA
Type
Journal télévisé
Language
FR
Citation
[Dominique Bromberger :] Des hésitations américaines sur l'attitude à tenir au Rwanda. Le Pentagone avait annoncé la nuit dernière l'envoi de 4 000 militaires. Et puis ce chiffre a été démenti. Les Américains semblent vouloir se baser à Kigali, sans être pour autant certains que leur présence y soit entièrement efficace.

À Goma, Gauthier Rybinski a tenté, euh, d'en savoir plus. La qualité de ce reportage est techniquement un petit peu déficiente. Je vous prie de nous en excuser à l'avance.

[Gauthier Rybinski :] Un petit matin comme un autre pour ce soldat américain, si l'on veut bien oublier qu'il se trouve à Goma [on voit un soldat américain en train de se raser devant le rétroviseur de son camion ; une incrustation "Goma, Zaïre" s'affiche à l'écran]. Et précisément les Américains ont de quoi l'oublier puisque pour l'instant, l'immensité des moyens qu'ils mettent en place ne trouvent pas de camions ou de véhicules pour être acheminés.

["Nous attendons les camions de l'ONU", dit ce major [une incrustation "Major Hanson, Armée américaine" s'affiche à l'écran]. "Sans eux nous ne pouvons rien faire, nous ne pouvons pas bouger".]

Les Français, eux, n'étaient pas programmés à l'origine pour les tâches humanitaires [on voit un bulldozer creuser des fosses communes]. Le rôle de fossoyeur leur est donc dévolu. Endiguer l'épidémie de choléra, c'est déjà pas si mal.

Seule lueur d'espoir : l'hôpital de campagne israélien. 90 médecins militaires, remarquablement bien organisés, travaillent sans discontinuer et sauvent des vies humaines.

[Un médecin militaire israélien : "À part le choléra et à part la bactério, on est équipé pour…, pour, euh…, donner, euh…, pour répondre à tous les besoins de…, de…, de l'hôpital, euh…, qui est sur place. Du point de vue, euh…, biochimique, euh…, électronique, euh…, du point de vue hémato… [il montre ses équipements tout en parlant]".]

Mais c'est une goutte d'eau dans cet océan de misère. Une goutte d'eau aussi dans l'inorganisation ambiante. Alors on parle beaucoup du retour des réfugiés au Rwanda. On veut y croire. Mais un rapide coup d'œil sur la ville rwandaise de Gisenyi prouve qu'il n'est encore qu'un vœu pieux [on voit un véhicule armé d'une mitrailleuse sillonner une ville complètement déserte].

[Gauthier Rybinski, face caméra, sur une base militaire à Goma : "La communauté internationale et les organisations humanitaires ont fait le pari que les réfugiés rwandais allaient rentrer rapidement chez eux. C'est la raison pour laquelle le gros de l'aide humanitaire américaine est en train de s'établir à Kigali, au Rwanda. Seulement voilà : par manque d'informations, par manque de forces aussi souvent, la plupart des réfugiés restent ici, à Goma, au Zaïre, où ils continuent de mourir. Et l'aide humanitaire s'établit ailleurs".]

[Dominique Bromberger :] Le Premier ministre français Edouard Balladur -- qui se trouve à l'heure actuelle au Sénégal, dans le cadre d'une visite en Afrique de l'Ouest -- a annoncé ce matin qu'il se rendrait à Goma dans la journée de dimanche [31 juillet]. Monsieur Balladur veut, dit-il, "manifester la solidarité du gouvernement avec les militaires et rendre visite aux réfugiés" [on voit le Président du Sénégal Abdou Diouf accueillir et décorer Edouard Balladur].

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