Fiche du document numéro 35545

Num
35545
Date
Mardi 26 mai 1998
Amj
Taille
8960695
Titre
Note à l'attention de Monsieur le Ministre - Objet : Réunion de la Mission parlementaire d'information sur le Rwanda. Mardi 26 mai 1998 [Audition du général Raymond Germanos et du lieutenant-colonel Grégoire de Saint-Quentin]
Nom cité
Nom cité
Nom cité
Mot-clé
Cote
SHD GR 1993 Z 169:3 (456-453)
Fonds d'archives
Type
Note
Langue
FR
Citation
** Page 1 **
MINISTERE DE LA DEFENSE

LE CHARGE DE MISSION


Paris, le 26 mai 1998

NOTE



-obo-

OBJET : Réunion de La mission parlementaire d'information sur le Rwanda Mardi 26 mai 1998.

La mission d'information à entendu en séance non publique le Général GERMANOS puis le
Lieutenant-Colenel de SAINT-QUENTIN.

Outre le Président et les deux mpporeurs, étaient notemmént présents : Guy-Michel CHAUVEAU
Charles COVA ; Yves DAUGE : René GALY-DEJEAN ; François LAMY ; Jacques MYARD :
Jean-Bernard RAIMOND ; Michel VOISIN.

Le Général Raymond GERMANOS, ancien sous-chef des opérations à l'Etat-Major des armées
(1er mai 1994 - 1er septembre 1995).

Le Général GERMANOS a articulé son exposé autour de quatre points:

La perception de la situation au moment de la mise en oeuvre de l'apération Turquoise : après avoit mis
en exergue les atermoiements de ONU qui au cours des mois d'avril-mai 1994, réduisit puis augmenta
les effectifs de la Minuar, l'orateur a souligné que l'opération Turquoise avait été autorisée par la
résolution 929 du Conseil de sécurité, permettant aux Etats l'utiliser les moyens nécessaires pour
atteindre les objectifs humanitaires en vertu du chapitre VII de La charte de l'ONU

La préparation et le déclenchement de l'opération Turquoise: le Général GERMANOS a rappelé que
l'opération Turquoise était "une opération strictement humamitaire placée sous le signe de l'urgenece”. Il a ensuite
expliqué à quelles conditions Les troueps Françaises furent engagées :

= disposer d'un mandarimtemaoral,

Zune conduit impartial visas du FFR ou des FAR,

C'ané rie en compte de l'environnement géopolitique,

Tia recherche de l'aide de pays africaine ou euraréens

Le déroulement de l'opération Targooise, que l'orateur wa pas décrire en déluils. Préparées pur des
éléments du COS, les opérations débutent le 22 juin. Le Général GERMANOS a précisé
intervention avait été “peu hanale” puisqu'il avait fillu projeter 3 000 hommes, 700
éléments de soutien s'levant à 8 000 tonnes.

I à rappelé que Je zone humanitaire sûre, mise en place le 7 juillet, avait permis de stopper l'exode
de près d'un million de personnes. I a en outre signalé que les Soldals français avaient enterré près de
20 000 esdavres,

Enñin, selon le Général GERMANOS, "su à de rares occasinns", I n'y eut pas d'affrontements entre

Les roupes françaises le FPR à ne à
No

LA CCRA
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Quelques points particuliers : - le Général GERMANOS 2 évoqué ses rencantres avec le Général
DALLAIRE les 6 et 23 juillet 1994, 11 a rapparté que le comportement du Général canadien fut "peu
amical" lorsque la Franc proposa le maintien d'un bataillon francophone uu sein de ia Minar 2
- ltervenant à signalé que toukes Jes milices rencontrées farent
désarmées et leur armement jeté,
< l a enfin souligné que les troupes françaises n'avaient reçu le matériel
mettant de brouiller Les radios rwandaises que le 16 juillet (opérationnel le 19)

Les questions posées par les parlementaires ont permis de soulever un certain nombre de problèmes

- latitude ambiguë des Blats-Unis : contrairement à ec qu'ils uvañent promis, les Tiats-Unis ne fourirent
aucun moyen de transport (la France afréa des, Antonov 124 et des Illiouchine 76). Le Général
GERMANOS a par ailleurs raconté que dans la mu du 24 au 25 juin un avion américain avait bloqué
la piste relais de Bangui, maillon essentiel de notre chaîne de rrvitaillement. Si nc sait pas pourquoi
tout cela a été fait, il le constate" ct Le 'regrene", [ia également rappelé que Musevenf et Kagamé
Farent formés aux Etats-Unis. "Je crois qu a une sorte de rapisme fes Frats-Unis] en faveur de
P'Ouganda",

la position des pays de l'UEO. ‘roroiemen roumebontés.e'er-d-dire qu'il ne savaient plus très bien où
Lis en daim,

la présencé, dans l'opération Térquoise: de miltaiés Frçais ayant entraîné les HAR se justifie pour la
Sierple et bonne raison que les personnels concernés ævefent depuis lors uit l'abjet de mation. Ils
lon pas &té réinroduis dans fes unis partan au Rwanda mais %pdiaienr” ab initio,

es reltions enr nçaise et Les ONG : 8 dernières nturatent rien fai si on n'nvair pas été
à £7 Ples avaient l'impression. pesr-êé, qu'on venait prendre leur avait, ce qu était pas le cas
LA Ce qu a pu regrelter, simplement. est quelles ne soient pus phus actives er plus nombreuses",
e qui, comme l'a bien valenriers reconeu Le Général GHEMANOS, n'était pes possible au regard des

Conchant l'audition. le Président QUITIES à remarqué que ‘es ertiques, fondamemtalemenr
par sé neutraliser. À propos de l'opération TaRbls AL UNE ben Dur évolué puisqu'elles ons
dit des choses contradicinires". sdimimistee 0e A Délense

N° ui287 du 19182071

Le Lieutenant-Colonel Grégoire de SAINT-QUENTIN, ancien militaire technique
(11 août 1992-12 avril 1994)

Le Lieutenant-Colonel de SAINT-QUENTIN (à l'époque capitaine puis commandant) occupait le poste de conseiller technique auprès du bataillon parachutiste de l'armée rwandaise. IL vivait avec sa femme et ses enfants dans le camp de Kanombé (cf carte jointe) à quelques centaines de mètres des jardins de la résidence du Président HABYARIMANA où l'aivion présidentiel s'écrasa le 6 avril 1994.

Ce jour-là vers 20 h 30, le Lieutenant-Colonel de SAINT-QUENTIN entendit "deux départs de coup"
suivis d'une grosse explosion puis de tirs d'armes automatiques. Croyant à une attaque du camp, il se
rend sur la place d'armes et apprend que le Président HARYARIMANA doit rentrer à ce moment-là.
Après avoir alerté le Lieutenant Colonel MORIN au téléphone, le Lieutenant Colonel de
SAINT-QUENTIN reçoit la confirmation du crash de l'avion présidentiel et rend une deuxième fois
compte au Lieutenant-Colonel MORIN.

Arrivé vers 22h 00 dans la résidence du Président HABYARIMANA, il note le grand désarroi des
militaires rwandais et recherche jusqu'à 3 h 00 du matin les corps des Français se trouvant dans l'avion abattu.


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Ce n'est qu'à partir de 8 h 00, une fois les cadavres récupérés, que le Lieutenant-Colonel de
SAINT-QUENTIN tentera en vain de mettre la main sur la boîte noire de l'avion.

Ayant appris par l'intermédiaire du chef d'escale d'Air France, lui-même en relation avec un membre
de la société DASSAULT, qu'il était possible que l'avion ne comporte pas de boite noire, le
Lieutenant-Colonel de SAINT-QUENTIN cessa alors ses recherches. Il ne put reprendre contact avec
l'ambassade de France que le 8 avril.

Au delà de ces faits bruts, l'intervenant n'a pas apporté beaucoup d'éclaicissements sur l'attentat du
6 avril 1994.

Il a précisé que ses recherches avaient été menées sur son initiative personnelle et qu'il était accompagné,
sur le lieu de l'attentat par trois ou quatre militaires français.
Selon lui, aucun des membres de son équipe, à Kanombé, n'était chargé de faire du renseignement.
t
Le Lieutenant-Colonel de SAINT-QUENTIN a enfin affirmé n'avoir jamais été entendu formellement et
officiellement par une autorité civile ou militaire, où un service de renseignement français.



Jean-Christophe LE MINH



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