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RESUME: LE RWANDA DOIT FAIRE FACE AUX PROBLEMES POSES PAR LES
DEPLACES, LES REFUGIES ET LA FAMINE. LES NOMBREUSES DIFFICULTES QUI
SE PRESENTERONT DANS LES PROCHAINS MOIS NE POURRONT ETRE RESQLUS QUE
DE FACON GLOBALE ET DANS LE CADRE DES ACCORDS DE PAIX.
LE MINISTRE SE REND DANS UN PAYS QUI, DEJA ACCABLE PAR DE
NOMBREUX PROBLEMES STRUCTURELS QUI EN FONT L'UN DES PLUS PAUVRES DU
MONDE, DOIT, AUJOURD’HUI FAIRE FACE À UNE SITUATION D'URGENCE LIEE À
TROIS EVENEMENTS DISTINCTS.
LA GUERRE DECLENCHEE, PAR LE FRONT PATRIOTIQUE RWANDAIS A EU
POUR CONSEQUENCE LA FUITE DE 350.000 PERSONNES, QUI VIVENT DANS DES
CONDITIONS D'EXTREME PRECARITE DEPUIS OCTOBRE 1990. 600.000 AUTRES,
QUI AVAIENT FUI L'OFFENSIVE DE FEVRIER 1993, ONT REGAGNE LEURS
COLLINES AU COURS DE CES DERNIERS MOIS MAIS RESTENT TRIBUTAIRES DE
L'AIDE INTERNATIONALE TANT QUE DES CONDITIONS DE VIE NORMALES
RESTERONT IMPOSSIBLES DANS LEUR REGION D'ORIGINE.
EN OCTOBRE DERNIER, LA TENTATIVE DE COUP D'ETAT AU BURUNDI A
ENTRAINE UN FLUX DE REFUGIES DANS LE SUD DU PAYS QUI AVAIT ETE
EPARGNE PAR LA GUERRE- ESTIME AUJOURD'HUI PAR LE HCR, APRES
RECENSEMENT, A 273.000.
ENFIN, UNE GRAVE SECHERESSE EST VENUE AGGRAVER LA SITUATION DE
PENURIE ALIMENTAIRE. CARITAS ESTIME AUJOURD'HUI À 1 MILLION LE
NOMBRE D'HABITANTS FRAPPES PAR LA FAMINE.
LA FRANCE EST RESTEE AUX COTES DU RWANDA PENDANT TOUTE CETTE
PERIODE. NOTRE AIDE AUX DEPLACES DE GUERRE, QUI ETAIT DE 355.000 FF
EN 1992, A ATTEINT 12,6 MF EN 1993 (Y COMPRIS L'AIDE ALIMENTAIRE DE
2 MF QUI SERA ACHEMINEE VIA LE PAM). L'AIDE AUX REFUGIES DU BURUNDI
ATTEINT D'ORES ET DEJA 4,5 MF ENVIRON.
PAR AILLEURS, DE NOMBREUSES ONG FRANCAISES (MSF, MDM, PSF,
AICF) TRAVAILLENT DANS LES CAMPS DE DEPLACES ET DE REFUGIES.
PLUSIEURS QUESTIONS DEVRAIENT SE POSER DANS LES PROCHAINS
MOIS :
LA PREMIERE CONCERNE LES REFUGIES BURUNDAIS. CEUX-CI, QUI
CONTINUENT D’ETRE VICTIMES DANS LES CAMPS D’UNE SEVERE MALNUTRITION,
ENVISAGENT DE PLUS EN PLUS DE RENTRER DANS LEUR PAYS. SELON LE HCR,
LE MOUVEMENT DE RETOUR, SANS ETRE ENCORE MASSIF, SERAIT PERCEPTIBLE
ET DEVRAIT S'ACCELERER EN RAISON DE LA PROCHAINE RENTREE SCOLAIRES
ET DE L'APPROCHE DE LA SAISON CULTURALE .
S'IL NE S'AGIT PAS DE FORCER CE RETOUR AVANT QUE LES CONDITIONS
EN SOIENT REUNIES, IL DEVRAIT CEPENDANT ETRE CLAIREMENT INDIQUE AU
HCR QUE C'EST DANS. LA PERSPECTIVE DE CE RETOUR QU’IL CONVIENT DE
TRAVAILLER.
LE DEUXIEME POINT CONCERNE LES DEPLACES. CEUX-CI ONT DÉJA
PASSE PLUS DE TROIS ANS DANS LEURS ABRIS ET SONT D’AUTANT PLUS
PRESSES DE RENTRER QUE DES RUMEURS FONT ETAT DE LA POSSIBILITE DE
VOIR DES REFUGIES VENUS D’OUGANDA S’EMPARER DE LEURS TERRES. UN TEL
FAIT, S'IL ETAIT CONFIRME - CE QUI N’EST PAS LE CAS À L'HEURE
ACTUELLE - SERAIT POTENTIELLEMENT EXPLOSIF. MAIS UN RETOUR DES
DEPLACES DANS LES CONDITIONS PRESENTES, AVANT DEMINAGE ET ALORS
QUE LA ZONE RESTE ENTIEREMENT CONTROLEE PAR LE FPR, SANS ACCORD AVEC
LE GOUVERNEMENT RWANDAIS SUR L'ADMINISTRATION DE CÊTTE ZONE, NE
PARAIT PAS POSSIBLE. SEULES LA MISE EN PLACE DES INSTITUTIONS DE LA
TRANSITION ET L'APPLICATION DES DISPOSITIONS DE L'ACCORD D'ARUSHA
PERMETTRONT DE REGLER CE PROBLEME.
ENFIN, LA QUESTION DES RÉFUGIES RWANDAIS VIVANT A
L'EXTERIEUR DU PAYS RESTE UN POINT TRES DELICAT. LES ACCORDS
D'ARUSHA DONNENT UNE DEFINITION TRES FLOUE DE CES REFUGIES : OUTRE
LES PERSÔNNES POSSEDANT DES DOCUMENTS DU HCR, EST REFUGIE RWANDAIS
''TOUT RWANDAIS QUI SE DECLARE REFUGIE RWANDAIS MAIS N’EST PAS
ENREGISTRE AU HCR''. PLUSIEURS PROBLEMES SE POSERONT DONC : LE
NOMBRE DE PERSONNES CONCERNEES: (ENVIRON 500.000 PERSONNES SELON LES
CRITERES DU HCR, 2 MILLIONS POUR LE FPR), LE SORT DE CEUX QUI NE
SOUHAITERONT PAS RENTRER AU RWANDA, POUR LESQUELS UNE NEGOCIATION
AVEC LES PAYS VOISINS SERA NECESSAIRE, LES MODALITES DE RAPATRIEMENT
DES REFUGIES QUI SOUHAITENT REGAGNER LE RWANDA, POUR LESQUELS LES
DISPOSITIONS DES ACCORDS D’ARUSHA DEVRONT ETRE RESPECTEES (LE FPR,
APRES AVOIR PROTESTÉ CONTRE LA DELIVRANCE DE LAISSEZ-PASSER AUX
REFUGIÉS, POURTANT PREVUE PAR LES ACCORDS, SEMBLE AUJOURD'HUI
VOULOIR ACCELERER LE RETOUR DES RWANDAIS RESIDANT AU BURUNDI, QUIL
ESTIME MENACES)
EN CONCLUSION, DEUX POINTS DOIVENT ETRE SOULIGNES : D’UNE PART,
L'ENSEMBLE DE CES PROBLEMES DOIT ETRE CONSIDERE DE FACON GLOBALE.
LES DEPLAÇES SUIVENT-DE TRES PRES L'AIDE APPORTEE AUX REFUGIES ET
TOUT SENTIMENT QU'ILS POURRAIENT AVOIR QUE LA COMMUNAUTE
INTERNATIONALE SE DESINTERESSE DE LEUR SORT AU PROFIT DES SEULS
REFUGIES AGGRAVERAIT ENCORE UNE TENSION DEJA FORTE. PAR AILLEURS, LE
CONTEXTE DE FAMINE QUI SEVIT ACTUELLEMENT DANS PLUSIEURS PREFECTURES
DU PAYS NE PERMET PAS DE S’OCCUPER DES SEULS DEPLACES ET REFUGIES EN
IGNORANT LA SITUATION DRAMATIQUE DANS LAQUELLE SE TROUVE LÉ RESTE DE
LA POPULATION.
D'AUTRE PART, LA RACINE DE CES PROBLEMES EST D'ABORD POLITIQUE.
LES AUTORITES RWANDAÏSES COMME LE FPR NE PEUVENT PAS COMPTER
TOUJOURS SUR L'AIDE DE LA COMMUNAUTE INTERNATIONALE SANS FAIRE
EUX-MEME SANS RETARD LES EFFORTS NECESSAIRES À LA MISE EN PLACE DES
INSTITUTIONS DE TRANSITION ET À L’APPLICATION DE L’ACCORD DE PAIX./.
MARLAUD
