Date
Dimanche 10 juillet 1994
Sur titre
Journal de 19 heures
Titre
Les soldats français ne peuvent faire face au problème humanitaire
Sous titre
En moins d'une semaine, le nombre des réfugiés dans l'Ouest du Rwanda est passé de 800 000 à près d'1,5 million.
Résumé
- In Naples, the G7 welcomed France's action in Rwanda. France remains alone on the ground despite multiple appeals.
- And while several thousand refugees have managed to return to the capital, Kigali, elsewhere, particularly in the west of the country, the situation remains critical. French soldiers cannot cope with the humanitarian problem.
- Tomorrow [July 11], Edouard Balladur will visit the UN in New York to try to accelerate UN aid to France on the ground.
- The exodus, the debacle. There are hundreds of thousands of them, mostly Hutu. Women, children, the elderly, but also militiamen and lost soldiers of the old regime. Barefoot, carrying what little they have left, fear in their stomachs, they have been fleeing for days. They are fleeing the fighting and the RPF advance.
- We are in Rushashi, about forty kilometers west of Kigali, the Rwandan capital, which has been in the hands of what can no longer be called rebels for a week.
- An entire population is marching toward the humanitarian zone controlled by French troops. An area that is already overwhelmed: in less than a week, the number of refugees in western Rwanda has risen from 800,000 to nearly 1.5 million. French authorities, the ICRC, and the UN have been sounding the alarm for several days about the humanitarian catastrophe.
- Here, in the zone controlled by the French, near the Zairean border, the soldiers can only provide security and medical aid. A field hospital where civilians and soldiers are treated and operated on.
- But the enormous food problem remains. Estimated needs: more than 500 tons of food per day. This cannot be delivered at this time without greater mobilization of humanitarian organizations.
Type
Transcription d'une émission de télévision
Citation
[Gilles Leclerc :] Et à Naples également, le G7 a salué l'action de la France au Rwanda. La France qui reste seule sur le terrain malgré de multiples appels.
Et si plusieurs milliers de réfugiés ont réussi à regagner la capitale Kigali, ailleurs, notamment dans l'Ouest du pays, la situation demeure toujours critique. Les soldats français ne peuvent faire face au problème humanitaire.
Demain [11 juillet] d'ailleurs, Edouard Balladur se rendra à l'ONU à New York pour tenter d'accélérer l'aide des Nations unies à la France sur le terrain. Commentaires, Philippe Peaster.
[Philippe Peaster :] L'exode, la débâcle [diffusion d'images d'un camp de réfugiés ; une incrustation "Rushachi [Rushashi] (Rwanda), hier [9 juillet]" s'affiche à l'écran]. Ils sont des centaines de milliers, des Hutu pour la plupart. Femmes, enfants, vieillards mais aussi miliciens et soldats perdus de l'ancien régime [quatre scènes différentes montrent des soldats des FAR équipés de fusils-mitrailleurs déambuler parmi la foule de réfugiés]. Pieds nus, portant le peu qu'il leur reste, la peur au ventre, ils fuient depuis des jours. Ils fuient les combats et l'avancée du FPR.
Nous sommes à Rushashi, une quarantaine de kilomètres à l'Ouest de Kigali, la capitale rwandaise, aux mains depuis une semaine de ce que désormais on ne peut plus appeler les rebelles [gros plans sur des réfugiés en train de marcher en portant leurs vivres sur leur tête].
Toute une population en marche vers la zone humanitaire contrôlée par les troupes françaises. Une zone pourtant déjà débordée : en moins d'une semaine, le nombre des réfugiés dans l'Ouest du Rwanda est passé de 800 000 à près d'1,5 million [un camion chargé de soldats des FAR passe devant la caméra]. Autorités françaises, CICR, ONU depuis quelques jours ne cessent de lancer des cris d'alarme à la catastrophe humanitaire.
Ici, dans la zone contrôlée par les Français, près de la frontière zaïroise, les soldats ne peuvent apporter que sécurité et aide médicale [on voit des gens attendre devant un bâtiment de brique sur lequel figure un panneau indiquant "HOPITAL FRANCAIS"]. Un hôpital de campagne où sont soignés, opérés civils et militaires [une incrustation "Shangugu [Cyangugu], hier [9 juillet]" s'affiche à l'écran ; on voit un médecin français en train de soigner un enfant ; le plan suivant montre un enfant blessé au visage qui agonise sur son lit].
Mais reste l'énorme problème alimentaire. Estimation des besoins : plus de 500 tonnes de vivres par jour. Impossible à acheminer pour l'instant sans une plus grande mobilisation des organisations humanitaires [on voit des médecins militaires français transporter un blessé sur un brancard].
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