Fiche du document numéro 35143

Num
35143
Date
Mardi 5 juillet 1994
Amj
Hms
08:00:00
Taille
21167
Sur titre
Journal de 8 heures
Titre
Les militaires français pourront recourir à la force si nécessaire pour arrêter la progression vers l'Ouest du FPR
Sous titre
Amiral Lanxade, chef d'état-major : "Il y a seulement un aménagement des ordres compte tenu de l'évolution de la situation !".
Nom cité
Lieu cité
Lieu cité
Mot-clé
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ZHS
Résumé
- In Rwanda, while Kigali and Butare are now in the hands of the RPF, the French established a humanitarian zone yesterday [July 4] in the southwest of the country. But the risk of confrontation with the rebels' advanced elements is increasing every day.

- Their mission is no longer limited to a strictly humanitarian duty such as identifying and protecting civilians. Since yesterday [July 4], their scope of action has expanded: the French military will be able to use force if necessary to halt the Rwandan Patriotic Front's westward advance.

- Because Kigali, the capital, and Butare, Rwanda's second largest city, fell yesterday [July 4]. The rebels are now heading towards sectors where Operation Turquoise units are deployed.

- In Gikongoro, about thirty kilometers from Butare, the operation's headquarters. A headquarters meeting. The paratroopers have reinforced their positions. This morning, 300 reinforcements joined the 150 troops already present around a 10-kilometer perimeter that the RPF rebels are not allowed to cross.

- Admiral Lanxade, Chief of Staff: "The orders given to the French forces are to ensure the integrity of the Safe Humanitarian Zone. That's all. And to allow humanitarian action to develop. The orders have simply been adjusted in light of the evolving situation!".

- A change of direction denounced by the RPF: it reiterates that France is today far from the humanitarian mission it was assigned by the United Nations.
Source
Fonds d'archives
INA
Type
Transcription d'une émission de télévision
Langue
FR
Citation
[Antoine Cormery :] Au Rwanda, alors que Kigali et Butare sont désormais aux mains du FPR, les Français ont mis en place hier [4 juillet] une zone humanitaire dans le Sud-Ouest du pays. Mais le risque d'affrontement avec les éléments avancés des rebelles est chaque jour plus important. Benoît Mousset.

[Benoît Mousset :] Leur mission ne se limite plus seulement à un devoir strictement humanitaire comme recenser et protéger les populations civiles. Depuis hier [4 juillet] leur champ d'action s'est élargi : les militaires français pourront recourir à la force si nécessaire pour arrêter la progression vers l'Ouest du Front patriotique rwandais [on voit des soldats français au béret rouge, lourdement armés, en train d'évacuer des réfugiés].

Car Kigali, la capitale, et Butare, la deuxième ville du Rwanda, sont tombées hier [4 juillet] [diffusion d'une carte du Rwanda montrant la ligne de front, la ZHS ainsi que les villes de Kigali, Butare, Gikongoro, Cyangugu et Kibuye ; les villes de Kigali et Butare sont barrées d'une croix rouge]. Les rebelles se dirigent désormais vers des secteurs où sont déployées les unités de l'opération Turquoise.

À Gikongoro, à une trentaine de kilomètres de Butare, le PC de l'opération. Réunion d'état-major [on voit Jacques Rosier, qui fume la pipe, Didier Tauzin ainsi que d'autres militaires en pleine discussion]. Les parachutistes ont renforcé leurs positions. Ce matin 300 renforts ont rejoint les 150 militaires déjà présents autour d'un périmètre de 10 kilomètres que les rebelles du FPR ne sont pas autorisés à franchir [on voit notamment des militaires français au béret rouge escorter un milicien ; ils sont devant un bâtiment de couleur jaune sur la devanture duquel se trouve inscrit "J. Gambere / DALLAS CLUB"].

["Amiral Lanxade, chef d'Etat-major" [il s'exprime devant des journalistes] : - "Les ordres qui ont été donnés aux forces françaises est [sic] d'assurer l'intégrité de la Zone, euh…, humanitaire, euh, sûre. C'est tout. Et de permettre à l'action humanitaire de se développer. Y'a rien d'plus que cela". Un journaliste : - "Y'a un changement d'nature dans l'opération quand même ?". Jacques Lanxade : - "Y'a un…, un aménagement de, euh…, des ordres compte tenu de l'évolution de la situation !".]

Changement de cap que dénonce le FPR : il répète que la France est aujourd'hui bien loin de la mission humanitaire qu'elle s'était vue attribuer par les Nations unies [diffusion d'images de réfugiés marchant le long d'une route sous le regard notamment d'un militaire français au béret rouge].

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