Citation
Sélection de ressources – mai 2024
Rwanda, trente ans après
Documenter le génocide
© Mauro Parmesani
Dans le cadre du cycle « Faire l’Histoire », la Bpi propose une
rencontre sur le génocide des Tutsi au Rwanda le lundi 6 mai
à 19h, en Petite salle du Centre Pompidou.
Pour l’illustrer, une sélection de ressources vous est proposée
du 30 avril au 2 juillet.
Le génocide qui a endeuillé le Rwanda au cours du printemps 1994 hante toujours les esprits.
Le 6 avril de cette même année, l’avion du président hutu Juvénal Habyarimana, dans lequel se trouve également
le président du Burundi Cyprien Ntaryamira, explose au-dessus de l’aéroport de Kigali. Cet attentat déclenche des
tueries de masse, fulgurantes et effroyables. Le « pays des Mille collines » devient un charnier à ciel ouvert.
Dès le 7 avril, les massacres s’enchaînent. Pendant près de trois mois, dans les rues de la capitale ou aux confins
des verdoyantes vallées rwandaises, au cœur des marais, dans leur foyer, et jusque dans les lieux de culte où ils
pensaient trouver refuge, les Tutsi sont exterminés. Avec cruauté. Hommes, femmes, enfants, sans distinction.
Abattus par les forces de l’ordre, mais aussi par leurs voisins, leurs amis, leurs collègues, et même leur père ou
époux, transformés en tueurs disciplinés aux ordres de l'interahamwe, milice extrémiste hutu. Ils tuent les Tutsi
par milliers, mais aussi les Hutu modérés considérés comme « traîtres à leur cause », ceux qui refusent de
participer aux massacres. Des femmes sont violées et éventrées, des bébés dépecés, des hommes découpés à la
machette. On estime aujourd’hui le nombre de victimes entre huit-cent-mille et un million.
Début 1994, le Rwanda comptait sept millions et demi d’habitants.
L’implacable efficacité des tueries, leur organisation méticuleuse, le nombre considérable de victimes, la cruauté
de leur exécution, la dimension populaire du génocide, son inscription au sein des familles et des communautés
locales jusque-là paisibles, la cohabitation entre les rescapés et les bourreaux de retour sur leur colline au terme
des massacres ; inscrivent le génocide rwandais dans une forme « d’ au-delà », selon l’expression de l’historien
Stéphane Audoin-Rouzeau : un évènement impensable et inédit, étranger à ce que l’Histoire a déjà connu.
Fruit d’une histoire politique complexe, il échappe pourtant à la vision simplificatrice d’une tuerie impulsive et
sauvage perpétrée par un peuple devenu fou.
Il est en fait le produit d’un racisme aux racines coloniales et missionnaires, issu d’une Europe obsédée de
classifications raciales, théorisées au 19ème siècle par tout un champ des sciences sociales (ethnologie,
linguistique, archéologie). Des récits mythiques se diffusent alors autour de polarisations imaginaires entre
ethnies africaines. Au Rwanda, les colons allemands puis belges distinguent ainsi les Tutsi et les Hutu, qui parlent
pourtant la même langue et partagent une culture similaire. Ces conceptions racialistes forgent au fil du 20ème
siècle des dissensions irréconciliables, entraînant des massacres récurrents de civils tutsi dans les années 1960
et 1970, puis entre 1990 et 1994 ; années décisives au cours desquelles les extrémistes hutu précisent
l’organisation matérielle et idéologique du génocide. À la veille de l’attentat, les structures locales comme
l’appareil d’État sont déjà déterminés à éliminer la population tutsi, dénommée « cafards », dans son entièreté.
Cette extermination foudroyante d’une ethnie par une autre se perpétue sous le regard passif de la communauté
internationale, qui, en plein massacre, retire les troupes onusiennes du pays.
En mars 2021, la publication du rapport dit « Duclert », du nom de l’historien responsable de la Commission de
recherche sur les archives françaises relatives au Rwanda, rend incontestables les responsabilités de l’État
français dans le processus génocidaire, qualifiées de « lourdes et accablantes ».
Pour raconter ce printemps sanglant, les livres, reportages télévisés, films ou articles de presse sont légion.
Dès la fin des massacres, le champ des sciences sociales s’empare de la question rwandaise : elle est
auscultée par des historiens, politistes, sociologues, anthropologues ou psychiatres. Les spécialistes de l’Afrique
des Grands Lacs, Jean-Pierre Chrétien ou Gérard Prunier, sont les premiers à y consacrer des ouvrages.
Le journalisme d’enquête prend son essor plus tard, au cours des années 2000, et s’illustre par des reportages
mémorables qui empêchent les évènements de tomber dans l’oubli.
Enfin, une remarquable littérature de témoignage s’impose. Elle porte la voix des survivants, mais aussi des
tueurs : ces récits âpres, d’une violence nue, ont toute leur part dans la constitution du corpus historiographique.
En dépit de cette foisonnante et rigoureuse édition, la mémoire du génocide n’est pas scellée. Des débats violents
révèlent une histoire encore sensible, des haines enfouies, des responsabilités éludées, des atrocités niées.
Pour appréhender ce crime de masse, exécuté par les hautes sphères du pouvoir hutu comme par des hommes
ordinaires, porté par des médias haineux, appuyé ou coupablement ignoré par les puissances étrangères, et nourri
par des divisions centenaires héritées des pouvoirs coloniaux ; la Bpi propose ici une sélection de ressources et
de documents.
1
À la Bpi
Rwanda, 30 ans après
Documenter le génocide
Rencontre / Cycle « Faire l’Histoire »
Lundi 6 mai 2024 • 19h • Entrée libre Centre Pompidou • Petite salle • Niveau-1
Et en direct sur www.bpi.fr
Après trois décennies de controverses, de confusions et de récits souvent produits par les
Occidentaux, une autre histoire du génocide de 1994 des Tutsi émerge. Comment cette histoire est-elle étudiée, racontée et
transmise aujourd’hui ? La volonté d’écrire une histoire commune, la confrontation avec les témoins et la violence de la
parole, l'étude des représentations, notamment des femmes, mais aussi la réappropriation de cette histoire par les
personnes directement concernées semblent enfin possibles.
Avec Hélène Dumas, historienne, chargée de recherche au CNRS (CESPRAEHESS), autrice de Sans ciel ni terre (La
Découverte poche, 2023)
Liberata Gahongayire, historienne, maîtresse de conférences à l’Université du Rwanda, Centre de gestion des conflits
(CCM)
Beata Umubyeyi Mairesse, écrivaine, autrice notamment de Le convoi, (Flammarion, 2024) et de Culbuter le malheur
(Mémoire d’encrier, 2024)
Animée par Colette Braeckman, journaliste et reporter au « Soir », spécialiste des pays d'Afrique centrale, autrice
notamment de Mes carnets noirs (Weyrich, 2023)
Une vente-signature des ouvrages des invitées sera proposée à l’issue de la rencontre par la librairie du Centre Pompidou.
Rwanda, mémoire et réconciliation
Infographie • site Balises, 2024
Alors que les années passent, que rescapé·es et génocidaires deviennent moins nombreux·ses
et que le pays se reconstruit, le génocide perpétré envers les Tutsi en 1994 reste toujours
ancré dans le présent au Rwanda. Quelques chiffres ou estimations donnent la mesure de la
tâche à accomplir pour permettre à ses habitant·es de se reconstruire et viennent éclairer les propos des invitées à la
rencontre « Rwanda, 30 ans après ».
Le Rwanda, pays stable politiquement depuis 30 ans, a beaucoup œuvré à la réunification des populations. Mais les
rescapé·es, au Rwanda ou à l’étranger, vivent toujours avec les séquelles du génocide. « Plus le sablier coule, plus le
rescapé va mal. […] Or, tandis que lui n’oublie pas, tout alentour poursuit son cours. Lui reste figé dans son histoire, dans
un temps qui ne s’écoule pas », écrit en 2009, la journaliste Souâd Belhaddad, spécialiste du recueil de témoignages de
victimes de conflits. Les actions entreprises pour réparer et réconcilier restent souvent insuffisantes et impuissantes,
d’autant plus que des versions politiques et historiques discordantes cohabitent.
A consulter en ligne sur Balises : balises.bpi.fr/rwanda-present-chiffres
Le génocide rwandais, vingt ans de publications
Dossier documentaire • site Balises, 2014
Il y a dix ans, à l’occasion des commémorations des vingt ans du génocide, la Bpi proposait un
dossier documentaire.
A consulter en ligne sur Balises : balises.bpi.fr/dossier/le-genocide-rwandais-vingt-ans-de-publications-1
2
Un génocide du XXème siècle
Dans le cas rwandais, les crimes de masse commis à l’encontre des populations tutsi ont été officiellement
reconnus comme génocide par la communauté internationale : le groupe victime était un groupe ethnique, sa
destruction fut massive et fulgurante, la preuve de l’intention criminelle des organisateurs établie sans doute
raisonnable.
Pourquoi « purifier » une nation, pourquoi « détruire » l’autre ? Comment saisir la genèse de ces exterminations
collectives ? De nombreux chercheurs s’interrogent encore sur l’origine de la violence génocidaire.
Purifier et détruire : usages politiques des massacres et génocides
Sémelin, Jacques
Points, 2012
Rétrospective critique et analytique sur les grands crimes de masse qui ont jalonné l'histoire
contemporaine. L'auteur tente de savoir comment ces massacres ont été rendus possibles et pourquoi ils
se répètent.
À la Bpi, niveau 2, 328 SEM et en ligne sur Cairn.info
Guerres et génocides au XXe siècle : architectures de la violence de masse
Ternon, Yves
O. Jacob, 2007
L'auteur relit les trois grands génocides qui ont marqué le siècle écoulé et qui ont concerné Arméniens,
Juifs et Rwandais. Il tente d'identifier les divers éléments de genèse du massacre (conquêtes, défaites,
révolutions, mutations culturelles élaborant des passions nationalistes, etc.) et s'interroge sur le lien
entre guerre et génocide.
À la Bpi, niveau 2, 930.71 TER
Penser les génocides : itinéraires de recherche
CNRS Editions, 2021
Les contributeurs analysent les conditions de travail des chercheurs qui étudient les génocides et les
crimes de masse ainsi que leur rapport à ce sujet de recherche : les raisons du choix de ce domaine
d'étude, leurs efforts pour comprendre ces phénomènes, leurs responsabilités scientifiques, entre autres.
À la Bpi, niveau 3, 341.79 AKC
Génocides : usages et mésusages d'un concept
Bruneteau, Bernard
CNRS Editions, 2019
L'auteur revient sur l'histoire du concept de génocide depuis sa création par Raphaël Lemkin en 1944. Il
invite à cerner précisément les usages génocidaires afin de prévenir tout risque d'une récupération
politique qui en fausserait la compréhension.
À la Bpi, niveau 3, 341.79 BRU
3
Cadavres noirs
Prunier, Gérard
Gallimard, 2021
Dans cet essai, l'historien interpelle sur le déni d'humanité et l'aveuglement dont ferait preuve le monde
occidental à l'égard des crimes et des génocides qui ont marqué l'histoire de l'Afrique depuis la
décolonisation, du Rwanda au Congo en passant par le Darfour.
À la Bpi, niveau 2, En commande et en ligne sur Cairn.info
https://www.cairn.info/tracts-n30-cadavres-noirs--9782072955952-page-1.htm
A history of genocide in Africa
Stapleton, Timothy Joseph
Praeger, 2017
Why has Africa been the subject of so many accusations related to genocide? Indeed, the number of
such allegations related to Africa has increased dramatically over the past 15 years. Popular racist
mythology might suggest that Africans belong to "tribes" that are inherently antagonistic toward each
other and therefore engaging in "tribal warfare" which cannot be rationally explained. This is concept is
wrong, as Timothy J. Stapleton explains: the many conflicts that have plagued post-colonial Africa have
had very logical explanations, and very few of these instances of African warring can be said to have
resulted in genocide. This book examines the history of six African countries (Namibia, Rwanda, Burundi, Democratic
Republic of Congo, Sudan, and Nigeria) in which the language of genocide has been mobilized to describe episodes of
tragic mass violence.
À la Bpi, niveau 2, 963 STA
Ressources en ligne
Les génocides dans l’Histoire
Manière de voir n°76 – Le Monde diplomatique.
Août – septembre 2004
Mémoire, négation et oubli : de la Shoah au génocide arménien, du passé colonial à la folie des Khmers
rouges. Tuer, exterminer, anéantir, telles sont les pratiques ordinaires de l’être humain lorsqu’il est saisi
par le démon du racisme, de l’antisémitisme, de la haine de l’autre. Est-ce l’unique leçon de l’histoire ?
Non. Car, depuis les procès de Nuremberg en 1945, l’opinion publique réclame la punition des
coupables.
A consulter en ligne sur le site du Monde diplomatique : monde-diplomatique.fr/mav/76
Violence de masse et Résistance - Réseau de recherche
Une base de données développée par Sciences Po / Centre de recherches internationales
Rédactrice en chef : Claire Andrieu
Violence de Masse & Résistance a pour objet d’étude la violence de masse et les résistances qu’elle génère. Ce terme
recouvre les génocides, les massacres, et toute violence systématiquement ciblée sur une population pré-définie. La revue
a vocation à refléter les débats relatifs à ces événements, en privilégiant ceux survenus aux 20ème et 21ème siècles.
MV&R poursuit l’entreprise inaugurée en 2008 par l’Encyclopédie en ligne des violences de masse sous la direction de
Jacques Semelin. La publication élargit le champ de l’étude en incluant les diverses formes de résistance, pour donner une
vision plus globale de la violence de masse et de ses effets, et pour analyser la façon dont l’oppression et la résistance se
répondent et se construisent réciproquement.
À consulter en ligne sur sciencespo.fr
4
De la colonie à la guerre civile : la fabrication du génocide
Le génocide rwandais prend racine dans l’histoire coloniale des Grands Lacs, matrice des divisions ethniques en Afrique centrale.
Les Hutu et les Tutsi se distinguaient déjà dans le Rwanda précolonial, mais comme groupes sociaux et non raciaux, et
cohabitaient dans des différences acceptées.
Dans un temps plus immédiat, les massacres du printemps 1994 sont aussi le fruit d’une histoire politique complexe, émaillée
d’arbitraire social. Peu avant le départ des belges, en 1962, la monarchie, de lignage tutsi, est abolie. La démocratisation des
institutions entraîne l’arrivée au pouvoir des Hutu, plus nombreux. Ils écartent peu à peu les Tutsi des postes décisionnels. Les
idéologies se polarisent : le Parmehutu, parti dirigeant, se radicalise et favorise des mesures de discriminations à l’encontre des
populations tutsi. Des massacres récurrents se succèdent, comme à Gitarama en 1959 (Bertrand Russel qualifiera ces meurtres
de « massacre le plus horrible et le plus systématique dont nous avons eu l’occasion d’être témoins depuis l’extermination des
juifs par les nazis »). Des milliers de Tutsi fuient dans les pays voisins, au Burundi, au Zaïre, en Ouganda.
À ces violentes tensions ethniques s’ajoute une crise économique sans précédent. Dans les années 80, une vague de sécheresse
dans le sud du pays, puis la baisse du prix du café et de l’étain sur le marché mondial, endettent la nation, contrainte d’accepter
des mesures fiscales délétères imposées par la Banque mondiale. Par la branche armée du FPR (Front patriotique Rwandais), les
réfugiés Tutsi lancent régulièrement des incursions depuis les pays voisins. Initiée en 1961, cette guérilla amorce un cycle de
violence périodique. S’enclenchent un engrenage de vengeances et une forte prise de conscience de l’appartenance ethnique.
En octobre 1990, la tentative avortée du FPR de pénétrer sur le territoire rwandais à partir de l’Ouganda fait basculer la situation
dans la violence institutionnelle. Une guerre civile s’engage. Deux armées, celle, hutu, de Juvénal Habyarimana et celle, tutsi, de
Paul Kagame, s’affrontent régulièrement. L’échec des accords d’Arusha, signés en 1993, met fin à tout espoir de paix.
Chez les extrémistes hutu, la théorie de l’élimination totale de « l’ennemi intérieur » s’impose. La propagande fait son œuvre. Les
organes de presse écrite et la radio sont mis au service d’un discours de haine : le journal Kangura lance des campagnes de
délation contre les Tutsi, et la tristement célèbre Radio-Télévision Mille Collines appelle clairement au meurtre des « inyenzi », les
« cancrelats ». Des chansons populaires anti-tutsi se fredonnent gaiement.
La création du parti extrémiste Hutu power achève de préparer le climat pré-génocidaire.
L’invention de l’Afrique des Grands Lacs : une histoire du XXe siècle
Chrétien, Jean-Pierre
Karthala, 2010
Ces travaux effectués depuis une quarantaine d’années reviennent sur l’histoire de la région des lacs de l’Afrique orientale,
évoquant les massacres au Burundi et le génocide du Rwanda, tout en militant pour une histoire sociale des Africains.
À la Bpi, niveau 2, 967 CHR et en ligne sur Cairn.info
https://www.cairn.info/l-invention-de-l-afrique-des-grands-lacs--9782811104009.htm
L’Afrique des grands Lacs : une ancienne culture politique africaine
Chrétien, Jean-Pierre
Aubier, 2000
Des premiers récits mythiques jusqu’à nos jours, l’auteur retrace l’histoire de cette région où les royautés des XVIIIe et XIXe
siècles ont subi le partage colonial effectué par les Britanniques, les Allemands et les Belges. Il revient sur le débat
concernant les clivages héréditaires entre Tutsi et Hutu et montre que l’idéologie a investi la crise des grands lacs, marquée
d’une histoire lourde.
À la Bpi, niveau 2, 967 CHR
5
Les Ethnies ont une histoire
Sous la direction de Jean-Pierre Chrétien, Gérard Prunier
Karthala, Agence de coopération culturelle et technique ? 1989
Fait suite à un colloque tenu au Centre de recherches africaines (Paris I-CNRS). Porte sur les racines des identifications
ethniques. Un champ d’études proposé à l’historien en Afrique, loin des leurres des fanatismes tribalistes.
À la Bpi, niveau 2, 39(630) CHR
Le défi de l’ethnisme : Rwanda et Burundi, 1990-1996
Chrétien, Jean-Pierre
Karthala, 2012
Cette étude montre les conséquences des a priori raciaux, religieux, sexuels, culturels... dans les massacres au Burundi en
1993 et le génocide rwandais de 1994. Elle revient en particulier sur les interprétations qui ont été données de ces
massacres entre 1997 et 2011, dénonce les préjugés persistants qui les alimentent ainsi que l’idéologie raciste que
recouvre la notion d’ethnisme.
À la Bpi, niveau 2, 328(67) CHR et en ligne sur Cairn.info
Rwanda, racisme et génocide : l’idéologie hamitique
Chrétien, Jean-Pierre, Kabanda, Marcel
Belin, 2013
Cet essai historique décrypte la genèse du génocide rwandais et en explore les origines idéologiques, en particulier
l’invention de la race hamitique au XIXe siècle, et politiques, notamment l’utilisation du racisme comme arme de contrôle
du pouvoir.
À la Bpi, niveau 2, 328(673) CHR et en ligne sur Cairn.info
Rwanda : la revanche des mille collines
Braeckman, Colette
Nevicata, 2023
L’âme des peuples
La journaliste retrace l’histoire sociale et culturelle du Rwanda à partir de ses différents séjours depuis trente ans dans le
pays, et analyse le rôle du passé colonial dans le déclenchement du génocide.
À la Bpi, niveau 3, 795(673) BRA
La pensée politique des génocidaires hutus
Agostini, Nicolas
L’Harmattan, 2006
Ouvrage issu d’un mémoire présenté à l’Institut d’études politiques de Strasbourg. En trois volets : la révolution comme
révolte du peuple hutu contre l’ordre tutsi, la perception des Tutsis comme une menace pour les acquis du peuple hutu et le
génocide comme politique rationnelle en vue du salut du peuple hutu.
À la Bpi, niveau 2, 328(673) AGO
6
Rwanda : de la guerre au génocide : les politiques criminelles au Rwanda (1990-1994)
Guichaoua, André
La Découverte, 2010
Cahiers libres
S’appuyant sur quinze années d’enquête et sur une somme d’informations et de documents souvent inédits qui ont étayé
les dépositions de l’auteur en tant qu’expert témoin devant les tribunaux, une contribution à l’histoire du conflit et du
génocide rwandais. Elle reconstitue la trajectoire sociopolitique du pays à partir de l’avènement du parti unique rwandais
en 1973.
À la Bpi, niveau 2, 328(673) GUI et en ligne sur Cairn.info
Rwanda : les médias du génocide
Chrétien, Jean-Pierre, Dupaquier, Jean-François, Kabanda, Marcel, Ngarambe, Joseph
Karthala, 2002
Après la description des acteurs et de l’organisation des médias proches du régime au tournant des années 90, l’étude fait
apparaître les grandes orientations de la propagande qui a rendu possible le génocide : dénonciation d’un péril tutsi,
division de la société rwandaise en races antagonistes, fantasme d’un pouvoir « bantou » homogène, refus des règles
démocratiques, fascination de la violence.
À la Bpi, niveau 2, 076 RWA
Le génocide des Tutsi au Rwanda
Reyntjens, Filip
Que sais-je ?, 2021
Des clés de lecture sur le dernier génocide du XXe siècle, qui s’est déroulé d’avril à juillet 1994 dans ce pays d’Afrique
orientale : ses causes, son déroulement et les séquelles qu’il a laissées. L’auteur montre que cette tragédie reste un enjeu
politique contemporain, au Rwanda et en France notamment.
À la Bpi, niveau 2, 967.3 REY et en ligne sur Cairn.info
Quand l’histoire s’écrit à la machette : seul celui qui a traversé la nuit peut la raconter : Rwanda 1994
Coordination Marc Schmitz
Colette Braeckman, Hélène Dumas, Aloys Kabanda et al.
Couleur livres, 2024
Retour sur l’histoire des cent jours du génocide perpétré en avril 1994 contre les Tutsis au Rwanda, suivie des récits de
témoins, survivants, casques bleus et journalistes. Des photographies, des caricatures, les réflexions d’une historienne ou
encore d’un juriste rwandais rappellent la violence des massacres ainsi que les suites du génocide, afin que celui-ci ne
tombe pas dans l’oubli.
À la Bpi, niveau 2, En commande
7
Aucun témoin ne doit survivre : le génocide au Rwanda
Human rights watch. Redaction Alison Des Forges.
Sur la base des recherches de Alison Des Forges, Timothy Longman, Michèle Wagner et al.
Karthala, 1999
Recherche exhaustive sur l’histoire du génocide au Rwanda, fondée sur des centaines d’interviews de Rwandais (victimes,
participants et autres) et d’acteurs étrangers, et sur de nombreux documents. Etablit les rôles des différents acteurs locaux,
nationaux et internationaux à chaque étape du génocide.
À la Bpi, niveau 2, 328(673) AUC et en ligne sur Cairn.info
Le choc : Rwanda 1994 : le génocide des Tutsis
Sous la direction de Stéphane Audoin-Rouzeau, Annette Becker, Samuel Kuhn et Jean-Philippe Schreiber
Gallimard, 2024
Connaissance
Issus de diverses disciplines, des auteurs rwandais, belges et français interrogent les sources culturelles, idéologiques,
sociales et politiques du génocide des Tutsi trente ans après le drame. L’accès aux archives, la préméditation et la mise en
oeuvre des crimes, les façons de commémorer et de reconstruire font partie des sujets étudiés.
À la Bpi, niveau 2, En commande
Le génocide des Tutsi du Rwanda
Piton, Florent
La Découverte, 2018
Grands Repères. Manuels
Une synthèse historique du génocide des Tutsi et de ses causes. L’historien explique en quoi le racisme colonial est à
l’origine de l’épuration et revient sur le rôle de la France et de la communauté internationale. Il analyse les aspects
judiciaires et la question de la mémoire collective.
À la Bpi, niveau 2, 967.3 PIT et en ligne sur Cairn.info
Rwanda : le génocide
Prunier, Gérard
Dagorno, 1999
Une analyse des causes lointaines et immédiates du génocide au Rwanda qui opposa l’ethnie Tutsi à l’ethnie Hutu en 1994.
À la Bpi, niveau 2, 967.3 PRU
8
Rwanda : histoire d’un génocide
Braeckman, Colette
Fayard, 1994
Eclaire les origines historiques et le déroulement de ces massacres. L’auteur est journaliste au quotidien "Le Soir", à
Bruxelles.
À la Bpi, niveau 2, 328(673) BRA
Le génocide au village : le massacre des Tutsis au Rwanda
Dumas, Hélène
Points, 2024
Points. Histoire, n° 621
Enquête historique sur les causes politiques, ethniques, économiques et sociales ainsi que sur les modalités et les
conséquences du génocide de 1994. Invitant à la réflexion sur les manières de faire l’histoire d’un tel événement, l’étude
est aussi l’histoire de la confrontation d’une chercheuse à la violence d’une parole et à la commotion produite par les traces
physiques de l’extermination.
À la Bpi, niveau 2, En commande
Rwanda, un génocide populaire
Kimonyo, Jean-Paul
Karthala, 2008
Une analyse du génocide rwandais de 1994 à travers une étude locale fondée sur des enquêtes de terrain dans les
préfectures de Butare et de Kibuye. L’auteur, sans occulter les responsables politiques et militaires, s’attache à montrer
l’influence des cadres locaux où les frustrations sociales et les aspirations démocratiques dévoyées en haine raciste ont été
décisives.
À la Bpi, niveau 2, 328(673) KIM
Rwanda, 1994-2014 : histoire, mémoires et récits
Sous la direction de Virginie Brinker, Catherine Coquio, Alexandre Dauge-Roth et al.
Les presses du réel, 2017
A la suite du colloque qui s’est tenu en région parisienne en 2014, les contributeurs analysent les représentations du
génocide des Tutsi dans les discours et images publics. Il s’agit de comprendre comment se pense et se raconte cet
événement, dans quels langages écrits et visuels (théâtre, cinéma) on continue de le réfléchir ici et là-bas.
À la Bpi, niveau 2, 328(673) RWA
Rwanda : le réel et les récits
Coquio, Catherine
Belin, 2004
Littérature et politique
Propose une réflexion sur le génocide au Rwanda en analysant les causes et les responsabilités. Fait le point sur les
fondements raciaux de la tragédie rwandaise. Observe ensuite l’après-génocide, les discours tenus, les enjeux judiciaires, la
position de la France, tout en mesurant l’attitude de l’ONU et celle des grandes puissances occidentales.
À la Bpi, niveau 2, 328(673) COQ
9
Rwanda, entre crise morale et malaise esthétique : les médias, la photographie et le cinéma à
l’épreuve du génocide des Tutsi (1994-2014)
Réra, Nathan
Les presses du réel, 2014
A travers le prisme de l’histoire rwandaise, une réflexion politique et théorique sur la place des images et les limites de la
représentation du génocide.
À la Bpi, niveau 3, 706.37 RER
Un génocide au tribunal : le Rwanda et la justice internationale
Rovetta, Ornella
Belin, 2019
Contemporaines
Histoire du procès de Jean-Paul Akayesu, bourgmestre de la commune de Taba, condamné en 1998 par le Tribunal pénal
international pour le Rwanda (TPIR) pour génocide commis contre les Tutsi. A partir de cet exemple, l’auteure retrace les
étapes de la mise en place d’une justice pénale internationale au milieu des années 1990 et explore la capacité d’un
tribunal à dire et écrire l’histoire.
À la Bpi, niveau 2, En commande
Les fumées : carnets d’un procès pour génocide : Rwanda 1994-France 2018
Nisic, Natacha, Hélène Dumas
Créaphis, 2023
L’artiste Natacha Nisic a assisté au procès en appel, en France en 2018, de deux responsables du génocide des Tutsi au
Rwanda. Dans ses carnets, reproduits ici, elle a dessiné et pris des notes, saisissant les échanges, les postures, les tensions
et les émotions. L’historienne Hélène Dumas donne les clés de compréhension des enjeux de ce procès dans un texte
autonome.
À la Bpi, niveau 2, 967.3 NIS
Les chants du génocide : Rwanda 1987-1997
Pariot, Christian
L’Harmattan, 2024
Etudes africaines. Histoire
Une étude du rôle de la chanson dans la perpétration du génocide rwandais de 1994. A travers l’exploration de partitions,
l’auteur étudie les notions d’oralité, de mémoire et de vérité.
À la Bpi, niveau 2, En commande
Une initiation : Rwanda (1994-2016)
Audoin-Rouzeau, Stéphane
Seuil, 2017
L’historien examine la question du génocide des Tutsi au Rwanda en 1994, qui bouleversa son rapport à la recherche. Il
relate ses voyages successifs et ses rencontres avec les rescapés. Il aborde le rôle joué par la France avant et pendant les
événements, la violence du massacre et ses interférences avec le champ religieux.
À la Bpi, niveau 2, 967.3 AUD
10
♥
♥
11
Articles et revues
Rwanda 1994, le génocide des Tutsi
Revue L’Histoire, février 2014, n°396
Il y a vingt ans, d’avril à juillet 1994, près d’un million de Tutsi étaient exterminés au Rwanda. Soigneusement planifiées par
l’État, les tueries ont mobilisé les civils, hommes, femmes et enfants. Quand près de 800 000 personnes ont participé au
massacre, comment faire justice ? Quelles sont les responsabilités de la France dans cette tragédie ?
Avec Pierre Brana, Jean-Pierre Chrétien, Hélène Dumas, Frédéric Encel, et Antoine Garapon.
À la Bpi, niveau 2, 930(0) HIS 14
Le génocide des Tutsi au Rwanda : devoir de recherche et droit à la vérité
Genre humain (Le), n° 62
Sous la direction de Vincent Duclert. Préface de Joseph Nsengimana. Postface de Liberata Gahongayire
Seuil, 2023
Une équipe de chercheurs français et rwandais rend compte des nouvelles recherches sur le génocide rwandais dans un
contexte historiographique qui a profondément évolué depuis 2017.
À la Bpi, niveau 2, 967.3 DUC
Le génocide des Tutsi : 1994-2014 : quelle histoire ? Quelle mémoire ?
Temps modernes (Les), n° 680-681
Gallimard, 2014
Vingt ans après, des contributions sur les questions relatives à la mémoire et à l’histoire du génocide des Tutsi rwandais,
tant à l’étranger qu’au Rwanda. Avec des témoignages de rescapés.
À la Bpi, niveau 2, 0 TEM
Le génocide des Tutsi rwandais, vingt ans après
Vingtième siècle, n° 122
Dossier dirigé par Stéphane Audoin-Rouzeau et Hélène Dumas
Presses de Sciences Po, 2014
Le dossier revient sur le génocide des Tutsi rwandais, perpétré en 1994 et qui a fait près d’un million de victimes. Les
historiens et les anthropologues proposent une études sur les lieux particuliers des massacres, les acteurs spécifiques, la
commémoration, etc.
À la Bpi, niveau 2, 930.7(0) VIN
Leçons rwandaises
Esprit n° 478
Esprit, 2021
A partir de la lecture du rapport Duclert, ces contributions reviennent sur le rôle de la diplomatie française au Rwanda
depuis le génocide de 1992 : les leçons à tirer des événements, les constats à faire sur le partage des responsabilités entre
autorités politiques et militaires, le contrôle démocratique des forces armées ou encore l’opportunité des opérations
extérieures de la France.
À la Bpi, niveau 2, 0 ESP
12
Ressources en ligne
« Les micropolitiques du génocide des voisins au Rwanda »
Claudine Vidal
In : Violences extrêmes. Enquêter, secourir, juger : Syrie, Rwanda, République démocratique du Congo [en ligne].
Éditions de la Maison des sciences de l’homme, 2021
Les historiographies du génocide des Tutsis ont privilégié pour certaines des points de vue éloignés recherchant des
explications de la haine dans une histoire longue ou mettant au centre de l’analyse les croyances, les sentiments et les
représentations culturelles des acteurs. D’autres ont pris le parti de micro-analyses portant sur les modalités locales des
massacres. Il s’agit de savoir comment les autorités politiques et administratives sont parvenues à entraîner dans les
massacres de nombreux individus issus de fractions sociales populaires. Les enquêtes menées par Lee Ann Fujii sur le terrain en 2004 ont
prouvé la valeur heuristique de cette démarche processuelle. En effet, ces enquêtes ont démontré comment, dans les communautés rurales,
l’entremêlement des liens avec le pouvoir, des liens de parenté, d’amitié, de voisinage a influencé les conduites des habitants et permis de
comprendre pourquoi et comment certains d’entre eux ont participé aux tueries, tandis que d’autres ne l’ont pas fait. L’anthropologue a
également étudié la graduation des violences successives perpétrées par les groupes de tueurs, chaque nouvel acte de violence ouvrant la
voie à d’autres actes de violence, jusqu’aux actes de torture.
À la Bpi, à consulter en ligne sur Openedition.org : books.openedition.org/editionsmsh/30383
« “Ce n’est pas la fin d’un génocide qui achève un génocide”
Traumatismes et deuils dans le Rwanda post 1994 »
Amélie Faucheux
Altérité & Violence, 2022
Est-il possible de faire un deuil de cent, deux cents voire trois cents personnes ?
Est-ce possible quand on fut aussi poursuivi, humilié, torturé pendant des mois et que l’on assista à la mort de « ses » autres et à leur « mort
horrible » ? Est-ce possible de faire un deuil quand ce massacre simultané de toutes les générations fut en partie dû à cet « entre-nous »
traditionnel rwandais, ces liens entre familiers – ascendants et descendants directs, famille élargie, proches, voisins mobilisés dans une
relation sociale – qui volèrent en éclat ? Car c’est bien la trahison de la confiance intime qui fût, au Rwanda, le cœur du succès extraordinaire
des massacres. En 1994, l’expérience de l’anéantissement fut telle, dans sa fulgurance et son ampleur, dans la minutie de sa cruauté, dans
l’ubiquité de ses bourreaux, dans l’étroitesse familière des communautés, qu’il faut se demander si le « travail de deuil » peut s’y terminer. Un
deuil compliqué des traumatismes du survivant, confrontation soudaine et prolongée avec le réel de sa propre mort et de celle des autres et
revécue directement dans sa chair par la reviviscence des sensations – odeur, goût, toucher, vue, ouïe – enregistrées aux périodes d’effrois et
dont les chocs psychiques envahissent son présent avec un effet boucle (ecmnésies).
Cet article examine ce qu’est le « deuil traumatique extrême » constitutionnel de l’héritage d’un génocide pour les survivants, et ce qu’il
signifie dans le contexte rwandais. Il évalue la question de la possibilité de structuration d’une telle mémoire : dans quelle mesure un rescapé
du génocide peut-il élaborer son chagrin lorsqu’une perte aussi massive et significative se produit et dans les circonstances les plus
épouvantables?
À la Bpi, à consulter en ligne sur Openedition.org : doi.org/10.58079/ssvq
« La politique de mémoire du génocide des Tutsi au Rwanda : enjeux et évolutions »
Rémi Korman
Droit et cultures [En ligne], 66 | 2013-2
Avec la création en 2008 de la Commission nationale de lutte contre le génocide, l’État rwandais s’est doté d’une institution
autonome en charge de la mémoire du génocide. Cet article se penche sur l’évolution des actions mémorielles développées
à partir de 2003, année du vote de la troisième Constitution de la République rwandaise, ainsi que sur la réalisation d’une
politique publique de la mémoire du génocide. En se concentrant sur les acteurs et le cadre légal, l’article propose une
analyse des enjeux de l’après-génocide, entre mémoire et réconciliation.
À la Bpi, à consulter en ligne sur Openedition.org : journals.openedition.org/droitcultures/3162
13
La France au Rwanda : quelles responsabilités ?
Les responsabilités de l’État français dans le génocide rwandais : vaste question, complexe, sensible, nécessaire.
Les universitaires, journalistes, militants associatifs s’interrogent depuis de nombreuses années sur l’implication, dès 1990, du
gouvernement français dans le soutien au régime hutu extrémiste. Les parutions ne cessent de dénoncer l’aide militaire et
politique de la France au parti de Habyarimana, ainsi que la coupable passivité de l’opération Turquoise, particulièrement
flagrante lors du massacre de la colline de Bisesero, où près d’un millier de Tutsi ont trouvé la mort, abandonnés par les soldats
français.
Ces accusations surviennent rapidement après les évènements et font depuis l’objet d’une intense guerre des mémoires.
Depuis 2021, elles sont puissamment renforcées par les conclusions du rapport de la « Commission de recherche sur les archives
françaises relatives au Rwanda et au génocide des Tutsi ». Ce très volumineux recueil de documents officiels déclassifiés, utilisé
politiquement par le président Emmanuel Macron pour admettre, à Kigali même, la faute de la France, conclut aux
« responsabilités politiques accablantes » des autorités françaises dans la genèse du génocide : « aveuglement continu dans leur
soutien à un régime raciste, corrompu et violent », « alignement sur le pouvoir rwandais » par la « volonté du chef de l’État et de
la présidence de la République », en l’absence de « contre-pouvoirs effectifs ».
Les documents présentés ci-dessous évoquent ces années de recherches et d’enquêtes pour établir les responsabilités
françaises.
La France, le Rwanda et le génocide des Tutsi (1990-1994) : rapport au président de la République de
la Commission de recherche
France. Commission de recherche sur les archives françaises relatives au Rwanda et au génocide des Tutsi
Armand Colin, 2021
Rapport de la Commission de recherche nommée par E. Macron conformément à l'engagement pris le 24 mai 2018 et
chargée de consulter l'ensemble des fonds d'archives françaises relatifs à la période pré-génocidaire et à celle du génocide
lui-même, y compris ceux classés secret défense, afin de faire la lumière sur le rôle de la France dans cette tragédie.
À la Bpi, niveau 2, En commande
La France face au génocide des Tutsi : le grand scandale de la Ve République
Duclert, Vincent
Tallandier, 2024
L'historien a présidé la commission d'enquête qui a conclu, en 2019, à la responsabilité de la France dans le génocide des
Tutsis, en avril 1994. Il démontre que le pouvoir politique français a nié les persécutions et les massacres subis par les
Tutsis. Il examine également les formes de contre-pouvoir démocratique qui existent en France, journalistes ou chercheurs.
À la Bpi, niveau 2, 967.3 DUC
L'horreur qui nous prend au visage :
L’Etat français et le génocide : rapport de la Commission d'enquête citoyenne
Commission d'enquête citoyenne sur le rôle de la France durant le génocide des tutsi au Rwanda (France)
Karthala, 2005
Hommes et sociétés
Transcription des témoignages par la Commission d'enquête citoyenne sur ce qui s'est passé pendant le génocide au
Rwanda. S'intéresse aux complicités militaires, financières et diplomatiques. Montre comment les médias français ont traité
cette actualité et rapporte des témoignages sur l'opération Turquoise.
À la Bpi, niveau 2, En commande et en ligne sur Cairn.info
14
L'Etat français et le génocide des Tutsis au Rwanda
Doridant, Raphaël, Graner, François
Agone éditeur, Survie, 2020
Dossiers noirs
Une enquête sur le soutien français aux forces gouvernementales rwandaises avant, pendant et après le génocide des
Tutsis. L'opération Turquoise et ses ambiguïtés sont mises en lumière, notamment sa passivité face au massacre d'un
millier de civils à Bisesero et son soutien matériel apporté aux génocidaires en fuite vers le Zaïre.
À la Bpi, niveau 2, 967.3 DOR
Papa, qu'est-ce qu'on a fait au Rwanda ? : la France face au génocide
Larcher, Laurent
Seuil, 2024
Un éclairage sur le rôle de la France dans le génocide au Rwanda en 1994 à travers l'histoire d'Anne-Clarisse, d'Etienne et
d'Issa, trois jeunes Rwandais victimes de l'extermination de masse.
À la Bpi, niveau 2, 967.3 LAR
Une guerre noire : enquête sur les origines du génocide rwandais (1959-1994)
Périès, Gabriel, Servenay, David
La Découverte, 2007
Cahiers libres
Au printemps 1994 au Rwanda, près d'un million de personnes ont été exterminées en quelques semaines. Témoignages
inédits et documents confidentiels à l'appui, cette enquête menée pendant quatre ans présente la doctrine française de la
"guerre révolutionnaire", formalisée pendant la guerre d'Indochine, comme l'une des origines secrètes du génocide
rwandais.
À la Bpi, niveau 2, 967.3 PER
La France au Rwanda (1990-1994) : entre abstention impossible et engagement ambivalent
Lanotte, Olivier
PIE-Peter Lang, 2007
Géopolitique et résolution des conflits, n° 4
Récit historique de l'engagement français au Rwanda durant la guerre civile et le génocide. Cette thèse, développée dans le
souci de respecter les impératifs de l'histoire politique définis par R. Aron, interroge la décision de l'intervention française,
les modalités et les conséquences des décisions prises à cette époque.
À la Bpi, niveau 2, 325.1 LAN
Silence turquoise : Rwanda, 1992-1994 : responsabilités de l'Etat français dans le génocide des Tutsis
Vulpian, Laure de, Prungnaud, Thierry
Don Quichotte éditions, 2012
Enquête sur l'opération humanitaire Turquoise, confiée à des militaires douze jours avant la chute de Kigali et la fin du
génocide rwandais. En s'appuyant sur le témoignage du sous-officier Thierry Prungnaud, elle évoque un état-major proHutu et des zones d'ombres concernant le massacre des Tutsis entre le 27 et le 30 juin 1994.
À la Bpi, niveau 2, 328(673) VUL
15
Complices de l'inavouable : la France au Rwanda
Saint-Exupéry, Patrick de
Les Arènes, 2009
L'auteur, journaliste français, témoin du génocide tutsi, dévoile l'implication de la France dans les massacres perpétrés au
Rwanda. Cette édition comporte une nouvelle introduction qui apporte des éclairages sur la complicité d'une cinquantaine
d'hommes politiques, de diplomates et de militaires français avec des protagonistes de ce génocide.
À la Bpi, niveau 2, En commande
Dire l'indicible : mémoires d'un ambassadeur de France au Rwanda (1993-1994)
Marlaud, Jean-Michel
L'Harmattan, 2022
Inter-national
Ambassadeur de France à Kigali de mai 1993 à 1994, l'auteur relate cette période trouble dans l'histoire du Rwanda, durant
laquelle il a notamment assisté à la fin des négociations d'Arusha et à l'attentat contre l'avion du président Habyarimana.
À la Bpi, niveau 2, En commande
Politiques, militaires et mercenaires français au Rwanda : chronique d'une désinformation
Dupaquier, Jean-François
Karthala, 2014
En 1994, au Rwanda, les Tutsi et certains Hutu sont exterminés. Cet événement a souvent été présenté comme une fatalité
dans un pays d'Afrique. Mais, derrière les apparences, l'auteur estime que ce génocide fut le résultat d'une campagne de
propagande et de désinformation à laquelle les autorités françaises ont participé.
À la Bpi, niveau 2, 328(673) DUP
Complicités de génocide : comment le monde a trahi le Rwanda
Melvern, Linda,
Karthala, 2010
Hommes et sociétés
Reporter au « Sunday Times », l'auteure montre comment la logique raciste du pouvoir politique et militaire local qui a
conduit aux tueries a été de fait accompagnée par l'aveuglement cynique des membres permanents du Conseil de sécurité
et des autorités françaises de l'époque.
À la Bpi, niveau 2, En commande et en ligne sur Cairn.info
16
Ressources en ligne
« La France et le génocide des Tutsi rwandais, trente ans après »
François Gaulme
Études [En ligne], no. 3, 2024, pp. 123-124.
En France, après la reconnaissance d’une responsabilité nationale « dans un engrenage qui a abouti au pire », c’est le
trentième anniversaire du génocide des Tutsi qui suscite déjà une nouvelle vague de publications dénonciatrices quant au
rôle de François Mitterrand (1916-1996) et de son entourage dans le soutien constant, de 1990 à 1994, au général Juvénal
Habyarimana (1937-1994) puis, après l’attentat dont il fut victime, aux génocidaires hutu.
Cet article revient sur les dernières recherches et parutions ayant trait aux responsabilités françaises.
À la Bpi, à consulter en ligne sur Cairn.info
« France-Rwanda : rapports, scènes et controverses françaises »
Dossier paru dans Politique africaine [En ligne], 2 | 2022
Comment et pourquoi le rôle de la France au Rwanda (1990-1994) est-il devenu l’objet d’une controverse au long cours
aussi explosive que singulière ? Comment en faire l’histoire et la sociologie ? Le rapport Duclert, établi à partir des archives
françaises relatives au Rwanda et au génocide des Tutsi, permet-il de dénouer cette querelle ? Comment s’ajustent et
s’articulent les enjeux historiens, mémoriels, diplomatiques et judiciaires ? Ce dossier interroge une multiplicité de scènes
autour de la question rwandaise en France, depuis la controverse académique et médiatique, le travail et la réception de la
commission Duclert, les relations entre savoirs spécialisés et la politique étrangère, les mobilisations militantes pour la mise
à l’agenda d’une responsabilité française ou encore le déroulement des procès pour génocide en France. Il réunit des textes de nature
différente afin de documenter différentes approches de la relation de la France au Rwanda depuis le génocide des Tutsi.
À la Bpi, à consulter en ligne sur Cairn.info
« Le rôle de la France au Rwanda : l’Histoire piégée ? »
François Robinet
Revue d’histoire culturelle [En ligne], 2 | 2021
Plus de 25 ans après le génocide perpétré contre les Tutsis, conduire une enquête historique sur le rôle de la France au
Rwanda dans les années 1990 reste une entreprise délicate. Accès restreint aux archives sensibles, usages politiques de la
mémoire, poids du négationnisme, l’historien du contemporain se trouve confronté à de nombreux défis qui mettent les
libertés académiques à l’épreuve. À partir d’une expérience singulière de recherche, l’article propose une analyse des effets
produits par les débats publics autour de la « question française » sur l’écriture de l’histoire. Il montre comment les entreprises d’ingérence du
politique, la force des discours de déni et l’existence de limitations arbitraires des pratiques historiennes exigent une vigilance sans faille de la
communauté des historiens.
À la Bpi, à consulter en ligne sur Cairn.info : journals.openedition.org/rhc/890
17
Une littérature de témoignage
Dire l’indicible, témoigner de « l’au-delà » : une remarquable littérature de témoignage voit le jour après le génocide.
Elle éclaire différents points de vue : celui des rescapés, et celui des bourreaux. Riche de mots, d’expériences du deuil et de la
cruauté, cette littérature exprime la « nuit infinie du génocide » (Hélène Dumas). Elle rétablit la mémoire des disparus et leur
redonne place dans l’Histoire, comme pour bannir les sentences d’extermination scandées par les tueurs au moment des
massacres. Aujourd’hui, les autrices et auteurs rwandais évoquent la nécessité d’écrire par eux-mêmes, pour se réapproprier une
histoire qui a surtout été racontée par les Occidentaux : « Qui raconte notre histoire à qui ? Dans l’imaginaire mondial, qui a
produit le récit du génocide ? » (Beata Umubyeyi Mairesse)
Le convoi : récit
Umubyeyi Mairesse, Beata
Flammarion, 2024
Le 18 juin 1994, l'auteure, âgée de 15 ans, et sa mère sont sauvées par un convoi humanitaire suisse pendant le génocide
des Tutsi au Rwanda. Le convoi était officiellement réservé aux enfants de moins de 12 ans. L'auteure tente de retrouver les
témoins et acteurs (journalistes, humanitaires et rescapés). Elle interroge la valeur des traces, la mémoire plurielle et
l'écriture de soi.
À la Bpi, niveau 3, 846.3 UMUB 4 CO
Cahiers de mémoire, Kigali, 2014
Sous la direction de Florence Prudhomme. Avec la collaboration de Michelle Muller
Classiques Garnier, 2017
Littérature, histoire, politique, n° 30
Recueil de témoignages sur le génocide rwandais et ses victimes, mais aussi sur le Rwanda d'avant et d'après la guerre
civile.
À la Bpi, niveau 2, 967.3 CAH et en ligne sur Classiques Garnier numérique
Sans ciel ni terre : paroles orphelines du génocide des Tutsi (1994-2006)
Dumas, Hélène
La Découverte, 2024
Rédigés en 2006 à l’initiative d’une association rwandaise de rescapés du génocide au Rwanda, des témoignages de
personnes, très jeunes au moment des crimes, sont utilisés pour rédiger une histoire du génocide des Tutsi, à hauteur
d'enfant. Prix Lycéen du livre d’histoire 2021.
À la Bpi, niveau 2, 967.3 DUM
Survivantes : Rwanda, histoire d'un génocide
Mujawayo, Esther, Belhaddad, Souâd
Ed. de l'Aube, 2019
Mikros. Essai
Esther, sociologue rwandaise, a échappé au génocide avec ses trois filles alors que le reste de sa famille et son mari ont été
massacrés. Après avoir repris des études, elle devient thérapeute spécialisée dans les traumatismes psychiques d'après
génocide et raconte son parcours, de sa naissance dans un village tutsi à sa vie actuelle en Allemagne.
À la Bpi, niveau 2, 967.3 MUJ
18
Moisson de crânes : textes pour le Rwanda
Waberi, Abdourahman A.
Le Serpent à plumes, 2000
Un témoignage constitué de paroles entendues, de choses vues et de confidences recueillies à travers des nouvelles et des
essais, dans la lignée du prix Nobel de littérature nigérian Wole Soyinka.
À la Bpi, niveau 3, 846.3 WABE 4 MO
Dans le nu de la vie : récits des marais rwandais
Hatzfeld, Jean
Seuil, 2000
Fiction & Cie
Au cours de nombreux séjours dans une petite ville du Rwanda, Jean Hatzfeld a tissé des liens d'amitié et de confiance
avec des rescapés tutsi du génocide. Avec leurs mots ils lui ont raconté ce qu'ils ont vécu. Ces témoignages d'enfants, de
femmes et d'hommes, souvent seuls survivants de leur famille, atteignent une portée universelle. Prix France Culture 2001.
À la Bpi, niveau 2, 328(673) HAT
Une saison de machettes
Hatzfeld, Jean
Seuil, 2003
Fiction & Cie
Met en scène une bande de dix copains, acteurs du génocide rwandais. J. Hatzfeld met en évidence le processus qui
transforme les protagonistes en hommes inhumains. Prix Fémina de l'essai 2003
À la Bpi, niveau 2, 328(673) HAT
La stratégie des antilopes : récits
Hatzfeld, Jean
Seuil, 2007
Fiction & Cie
A travers le prisme de la ville de Nyamata au Rwanda, l'auteur fait le récit de la la libération de milliers de Hutus en vue du
procès en réconciliation, la question du pardon et la coexistence dans un même milieu, des victimes et leurs bourreaux,
hantées par leurs mémoires mais poussées par la nécessité de continuer à vivre malgré tout. Prix Médicis 2007.
À la Bpi, niveau 2, 328(673) HAT
Là où tout se tait
Hatzfeld, Jean
Gallimard, 2021
Blanche
A travers le témoignage des Hutus qui ont tenté d'empêcher des massacres en mettant leur vie en jeu, l'auteur évoque le
génocide des Tutsis en 1994. Malgré l'aide qu’ils ont apportée, ces Hutus ont une image controversée au Rwanda. Alors
que pour leurs congénères, ils incarnent la trahison, les Tutsis les regardent avec méfiance.
À la Bpi, niveau 3, 840"20" HATZ 4 LA
19
♥
20
Un nouveau champ de recherche : genre et génocide
Rendre visibles les femmes et leur expérience du génocide : tel est le prisme de ce nouveau champ de recherche.
Le caractère genré des massacres est évident. Sont très vite documentés la fréquence des viols, l’acharnement des bourreaux
hutu sur le ventre des femmes tutsi, dont les enfants sont maltraités et coupés devant leurs yeux, la contamination par le virus du
sida. Le viol est une arme au service d’une politique exterminatrice.
Le questionnement genré s’applique également aux bourreaux, aux assassins : des femmes ont massacré, dénoncé, exercé des
violences, incité au viol ou à l’exécution des femmes tutsi. Issues des milieux populaires comme de l’élite hutu, certaines ont
aussi tué leur époux ou leur enfant. Ces mécanismes à l’œuvre à l’échelle individuelle et familiale évoquent l’implacable emprise
de l’idéologie génocidaire ; le foyer restant la plus petite entité sociale de l’entreprise exterminatrice.
Avant de tuer les femmes, vous devez les violer ! : Rwanda, rapports de sexe et génocide des Tutsi
Ricci, Sandrine
Syllepse, 2019
La sociologue et spécialiste des violences sexuelles analyse, d'un point de vue féministe et en s'appuyant sur le cas du
génocide rwandais en 1994, les aspects culturels, sociaux et politiques qui ont conduit à une systématisation du viol en
temps de guerre. Elle aborde notamment le rôle de l'endoctrinement des foules et de la propagande haineuse.
À la Bpi, niveau 2, En commande
Tout les oblige à mourir : l'infanticide génocidaire : Rwanda, 1994
Baraduc, Violaine
CNRS Editions, 2024
En 1994, le génocide des Tutsi au Rwanda fait plusieurs centaines de milliers de victimes. Des meurtres sont commis au
sein même des familles, des mères pouvant tuer leurs propres enfants. A travers des témoignages de rescapés, des archives
judiciaires et des entretiens avec des criminelles emprisonnées, l'auteure interroge la place et le rôle des femmes.
À la Bpi, niveau 2, 967.3 BAR
Gender and the genocide in Rwanda: women as rescuers and perpetrators
Brown, Sarah E.
Routledge, 2018
This book examines the mobilization, role, and trajectory of women rescuers and perpetrators during the 1994 genocide in
Rwanda. While much has been written about the victimization of women during the 1994 genocide in Rwanda, very little
has been said about women who rescued targeted victims or perpetrated crimes.
À la Bpi, niveau 2, 967.3 BRO
Le viol : un crime contre l'humanité de l'autre
Sous la direction de Obrillant Damus et Gaudiose Vallière Luhahe. Avec la contribution de Liberata Gahongayire
L'Harmattan, 2022
Etudes transdisciplinaires sur le viol et les souffrances physique et psychique. A partir de témoignages de victimes dans
divers pays (Haïti, Rwanda, France, Canada ou Colombie), sont abordés le recours au viol comme arme de génocide, le
cadre juridique international de répression, les conséquences des violences sexuelles sur la construction identitaire et la
place des victimes dans la société.
À la Bpi, niveau 2, En commande
21
Ressources en ligne
« Genre et génocide : une question légitime ? »
Thébaud, Françoise
Le Genre humain, vol. 62, no. 1, 2023, pp. 185-202.
Considérer les femmes comme sujets et objets d’histoire émerge aux États-Unis et en Europe occidentale dans les années
1970. L’approche dite de genre – celui-ci étant défini comme la construction sociale de la différence des sexes et les
rapports de pouvoir qui en découlent – est plus tardive : la fin des années 1980 aux États-Unis, la fin des années 1990 en
France. S’intéresser au genre, c’est notamment observer comment telle ou telle société à une époque donnée fabrique les
femmes et les hommes (par l’éducation, le droit, les normes), quels sont les rôles et les places respectives des unes et des
autres dans tous les espaces sociaux, quelles sont les valeurs ou les tâches considérées comme féminines ou masculines,
quel est l’imaginaire sexué d’une société. C’est donc interroger des différences et des spécificités. Par définition, un génocide est
l’extermination systématique de toutes les composantes d’un groupe humain – hommes, femmes et enfants. Il peut alors paraître indécent,
voire ascientifique, de lui appliquer un questionnement de genre. Dans un premier temps, les pages de cet article esquissent l’histoire de ce
questionnement et des débats qu’il a suscités, faisant nécessairement retour sur la Shoah, l’extermination de plus de 5 millions de Juifs
d’Europe par les nazis durant la Seconde Guerre mondiale. Sont ensuite évoquées, entre Shoah et génocide perpétré contre les Tutsi au
Rwanda, les déclinaisons possibles de ce questionnement qui ne concerne pas seulement les victimes. Un troisième point aborde ce qu’on
peut appeler, à propos du Rwanda, « le genre des lanceurs d’alerte français », et notamment la figure et l’action de Thérèse Pujolle, chef de la
mission de coopération civile de 1981 à août 1984.
À la Bpi, à consulter en ligne sur Cairn.info
« La déshumanisation des femmes tutsi du Rwanda : le prélude de leur extermination (1990-1994) »
Gahongayire Liberata
Ziglôbitha. Revue des arts, linguistique, littérature & civilisations, nº 4, juin 2022
Dans l’histoire du génocide, les phases de classification et de déshumanisation jouent un rôle essentiel avant
l’extermination proprement dite. Dans cette étude, nous nous intéressons à la déshumanisation de la femme tutsi, comme
phase d’endoctrinement préparatoire à son extermination. Le corpus est constitué d’extraits des médias et des discours
politiques de la période de 1990-1994. L’analyse qualitative de contenu est la principale méthode de travail. Dans un premier temps, une
lecture lexicologique combinée avec une approche thématique du corpus de la propagande anti-Tutsi de 1990 à 1994 a décelé les faits
porteurs de la déshumanisation infligée aux femmes Tutsi à travers la propagande de cette période. Dans un deuxième temps, nous avons fait
une analyse de contenu des représentations pour les appréhender, les déconstruire et expliquer les concepts récupérés par la propagande
pour diaboliser la femme tutsi voire la prédisposer à son extermination. La maitrise du processus de déshumanisation devrait permettre de
prévenir et mitiger les crimes de génocide dans le prélude de la violence qui a été infligée à la femme tutsi entre 1990 et 1994.
À la Bpi, à consulter en ligne sur le site de la revue Ziglôbitha
« Tuer au cœur de la famille. Les femmes en relais »
Baraduc, Violaine
Vingtième Siècle. Revue d'histoire, vol. 122, no. 2, 2014, pp. 63-74.
Si les femmes représentent aujourd’hui environ 6 % des personnes incarcérées pour leur participation au génocide des
Tutsi rwandais, leur implication doit néanmoins être considérée comme un de ses aspects décisifs. Elle s’est manifestée
selon différentes modalités (allant des pillages et de la dénonciation aux crimes de sang), et a sans aucun doute contribué à
l’intensité du génocide ainsi qu’à son efficacité. L’étude des trajectoires de deux femmes détenues à la prison centrale de
Kigali éclaire quelques-uns des mécanismes qui ont permis aux violences de type génocidaire de s’introduire jusque dans la
structure sociale élémentaire que constitue la cellule familiale, témoignant du caractère total des massacres de 1994.
À la Bpi, à consulter en ligne sur Cairn.info
22
« La politique du singe au Rwanda. Les femmes génocidaires et la parole »
Baraduc, Violaine
dans : Coline Cardi éd., Penser la violence des femmes. Paris, La Découverte, « Sciences humaines », 2012, p. 169-184.
À l’évocation du génocide il faut ajouter un nouveau seuil atteint dans les violences : la participation des femmes au
génocide. Pour la première fois en 1994, les femmes hutu ont assumé une multiplicité de tâches morbides : pillage,
meurtre, « planification » ou encore diverses formes de délation et de complicité de meurtre, avec une adhésion aux formes
dures du militantisme MRND. Cette participation directe aux massacres a rarement été évoquée et la question des
violences féminines reste l'une des dimensions méconnues du génocide. Seul un rapport rédigé par African Rights en 1995
traite de cette question. Mais, répondant à la forme et aux attentes habituelles des rapports, ce document ne propose pas
une véritable analyse, il décrit de façon tout à fait factuelle les différents niveaux de responsabilité et de participation des femmes aux
violences. Pour éclairer le rôle des femmes dans le génocide, l'approche privilégiée ici est ethnographique. Elle repose sur une série
d'entretiens réalisés en septembre 2009 à la prison centrale de Kigali (PCK) avec douze détenues condamnées pour crime de génocide. Ces
interviews posent clairement la nécessité de s'interroger sur les parcours des femmes incriminées et les enjeux de leur participation aux
massacres. Par-delà l'idéologie génocidaire elle-même, quels sont les éléments qui servent à caractériser les violences féminines ? Répondre à
cette question suppose de mener de concert une analyse des conditions d'enquête et des trajectoires des femmes rencontrées.
À la Bpi, à consulter en ligne sur Cairn.info
23
Bandes dessinées
Pawa : chroniques des monts de la Lune
Stassen, Jean-Philippe
Delcourt, 2002
Encrages
Documentaire illustré sur le drame du génocide au Rwanda, sous la forme de courtes histoires ou saynètes qui redonnent la
parole aux habitants, et qui montrent surtout que, malgré tout, la vie continue.
À la Bpi, niveau 2, En commande
La fantaisie des Dieux : Rwanda 1994 : au cœur du génocide
Hippolyte, Saint-Exupéry, Patrick de
Les Arènes, 2014
Sous forme de reportage, ce roman graphique revient sur le génocide des Tutsi au Rwanda, en 1994. Edition enrichie d'une
préface de seize pages dessinées, expliquant le long silence du gouvernement français sur le génocide.
À la Bpi, niveau 1, AL FAN
Rwanda, à la poursuite des génocidaires
Zribi, Thomas, Roudeau, Damien, Editions les Escales
Steinkis éditions, 2023
Témoins du monde
Depuis plus de vingt ans, Alain et Dafroza Gauthier traquent les génocidaires rwandais cachés en France. A travers le récit
de leur travail et des obstacles qu'ils doivent surmonter au quotidien, cet album met en lumière le déroulé du génocide, sa
préparation, sa mise en place mais aussi les lenteurs de la justice et les hésitations politiques de la France.
À la Bpi, niveau 2, En commande
Full stop : le génocide des Tutsi du Rwanda
Debomy, Frédéric, Prost, Emmanuel
Cambourakis, 2019
Cambourakis bande dessinée
Une bande dessinée qui met en scène l'enquête menée au Rwanda en 2017 par le journaliste F. Debomy en compagnie de
E. Prost, à la rencontre de témoins et de rescapés du génocide des Tutsi perpétré en 1994. Un témoignage qui met l'accent
sur l'implication non officielle de la France.
À la Bpi, niveau 2, 967.3 DEB
24
Romans et fictions
Consolée
Umubyeyi Mairesse, Beata
Autrement, 2022
1954, au Rwanda sous domination belge. Consolée, fille d'un père blanc et d'une mère rwandaise, est enlevée à sa famille
et conduite dans un orphelinat européen. Soixante-cinq ans plus tard, dans un Ehpad bordelais, Ramata rencontre Astrida,
une femme métisse atteinte d'Alzheimer, qui s'est mise à parler dans une langue inconnue de tous.
À la Bpi, niveau 3, 846.3 UMUB 4 CO
Ejo, Suivi de Lézardes : et autres nouvelles
Umubyeyi Mairesse, Beata
Autrement, 2020
Recueil de nouvelles dont les héroïnes sont des femmes, prises dans la tourmente de l'histoire récente du Rwanda, qui
réussissent à dépasser la fragilité de leur condition grâce à la force de leur obstination. Il est suivi d'un second recueil dont
les récits expriment la nostalgie d'un continent disparu et révèlent en toile de fond la violence qui a frappé le Rwanda en
1994.
À la Bpi, niveau 3, En commande
Tous tes enfants dispersés
Umubyeyi Mairesse, Beata
Autrement, 2019
Les relations sur trois générations d'une famille brisée par la guerre. Blanche, Rwandaise, a grandi à Bordeaux après avoir
fui le génocide de 1994. Elle vit avec son mari et son garçon, Stokely. Un jour, elle revient au Rwanda, à Butare, pour
retrouver sa mère, Immaculata. L'amour et le pardon les réuniront-elles ? Quant à Stokely, il veut tout savoir de ce passé
familial. Premier roman.
À la Bpi, niveau 3, 846.3 UMUB 4 TO
Culbuter le malheur, Suivi de Après le progrès
Umubyeyi Mairesse, Beata
Mémoire D'encrier, 2024
Un million de morts en trois mois. Des silences et des silences. Adolescente à l’époque, Beata Umubyeyi Mairesse a
échappé au génocide. Elle offre dans ce double recueil les mots justes pour faire mémoire par une énonciation radicale de
ce qui est un désir puissant de vivre à présent, au présent. L’autrice fait danser les mots-pagaille, les mots-bataille, entre ici
et là-bas, entre hier et demain pour inventer un imaginaire décolonisé à offrir aux enfants du jour d’après.
À la Bpi, niveau 3, En commande
Cent jours, cent nuits
Bärfuss, Lukas
L’Arche, 2009
En visite chez un ami d'enfance, David Hohl raconte les quatre ans qu'il a passés au Rwanda et les cent jours où il est resté
caché dans la maison Amsar à Kigali, en 1994, pendant le génocide. Le coopérant suisse travaillait alors au Rwanda et avait
échappé à l'évacuation de la ville, espérant retrouver Agathe, son amante rwandaise.
À la Bpi, niveau 3, 832 BARF 4 HU
25
Notre-Dame du Nil
Mukasonga, Scholastique
Gallimard, 2022
Au Rwanda, un lycée perché sur la crête Congo-Nil réunit des jeunes filles dont les familles espèrent qu'elles parviendront
vierges au mariage négocié pour elles. Prélude au génocide, le huis clos, où doivent vivre des lycéennes encerclées par les
nervis du pouvoir hutu, fonctionne comme un microcosme existentiel. Prix Renaudot 2012, prix Océans 2012.
À la Bpi, niveau 3, 846.3 MUKA 4 NO
Inyenzi ou Les cafards
Mukasonga, Scholastique
Gallimard, 2006
Un récit autobiographique sur le Rwanda postcolonial où prédomine le remords des survivants du génocide, qui se traduit
par les multiples cauchemars de l'auteur.
À la Bpi, niveau 3, 846.3 MUKA 4 IN
Murambi, le livre des ossements
Diop, Boubacar Boris
Stock, 2000
Ce roman raconte, à travers les destinées de deux amis d'enfance, le génocide des Tutsi du Rwanda, entre avril et juillet
1994. Jessica se trouve dans son pays pendant la tragédie et peut décrire les massacres qui ont fait dix mille morts par jour
pendant trois mois. Cornelius Karekezi revient d'exil quatre ans après le génocide et découvre avec stupeur la culpabilité de
son père.
À la Bpi, niveau 3, 846.3 DIOP.B 4 LI
Petit pays
Faye, Gaël
Grasset, 2016
Burundi, 1992. Gabriel a 10 ans. Il vit dans un confortable quartier d'expatriés avec son père français, entrepreneur, sa mère
rwandaise et sa petite sœur Ana. Alors que le jeune garçon voit ses parents se séparer, la guerre civile se profile et, par
vagues successives, la violence envahit le quartier. Prix du Premier roman français 2016, prix Goncourt des lycéens 2016.
À la Bpi, niveau 3, 840"20" FAYE.G 4 PE
Ressource en ligne
« Rwanda 1994-2014 : le génocide à l’épreuve de la fiction »
François-Xavier Destors
Témoigner. Entre histoire et mémoire, 119 | 2014, 156-171
Parmi le foisonnement d’œuvres artistiques qui construisent la mémoire du génocide, de nombreux cinéastes ont relevé le
défi de la fiction. Plus d’une douzaine de longs-métrages ont ainsi vu le jour, en parallèle du temps de la reconstruction et
de la justice, réalisés dans leur grande majorité par des cinéastes occidentaux. Le regard qu’ils engagent soulève plusieurs
enjeux d’ordre historique, éthique et esthétique, tant vis-à-vis d’une vérité encore en train de s’écrire que de la mémoire
des victimes. Comment s’approcher au plus près de l’événement en transgressant, par essence, le réel ? Comment donner à voir l’horreur des
cent jours sans tomber dans le spectacle, le voyeurisme ou le traumatisme visuel ?
À la Bpi, à consulter en ligne sur Openedition.org : journals.openedition.org/temoigner/1376
26
Films documentaires
Afriques, comment ça va avec la douleur ?
Réalisé par Raymond Depardon
Arte France, 2006
Seul, un micro sur sa caméra, Raymond Depardon a arpenté le continent africain de juillet 1993 à février 1996 : Afrique du
Sud, Angola, Rwanda, Ethiopie, Somalie, Soudan, Tchad, Niger, Egypte...
Refusant le silence de la misère , il s'interroge sur sa responsabilité d'homme d'image à parler de la douleur.
À la Bpi, consultable sur les postes multimédias
A place for everyone
Réalisé par Angelos Rallis, Hans Ulrich Gössl
AJC! Atelier jeunes cinéastes , 2014
Ce documentaire explore la géographie humaine d’un village rwandais, deux décennies après le génocide. Survivants et
meurtriers y vivent à nouveau côte à côte, et la nouvelle génération grandit dans une société traumatisée où un fragile
processus de réconciliation est à l’œuvre. Filmé sur quatre ans, A Place For Everyone dresse le portrait de Tharcisse et
Benoîte, deux jeunes Rwandais tiraillés entre amour et haine, désir de vengeance et pardon.
À la Bpi, consultable sur les postes multimédias
Mieux vaut tard que jamais
Réalisé par Daniel Friedmann
CNRS Images, 2011
A l'Hôpital Avicenne de Bobigny, le réalisateur a filmé durant deux ans toutes les séances de psychothérapie
transculturelle ethnopsychanalytique suivies par une famille. Cette thérapie conjugue la psychanalyse et l'anthropologie,
analysant à la fois les fonctionnements psychiques et la dimension culturelle de l'altérité. La famille d'origine hutu-tutsi
réfugiée en France et confrontée à des réticences, qui font écho au génocide du Rwanda est reçue par un groupe de thérapeutes. La
psychothérapie est en outre l'objet d'une "mise en abîme" filmique ; elle est en effet visionnée en deux endroits différents, près d'une année
après qu'elle se soit terminée, par les deux thérapeutes principaux et par le couple des patients qui sont filmés chacun de leur côté en train
d'en commenter le déroulement.
À la Bpi, consultable sur les postes multimédias
Floris
Réalisé par Jacqueline Kalimunda
Simba Productions, Solaris Film, 2016
Plus de vingt ans après le génocide au Rwanda, Floris est le dernier magasin de fleurs à Kigali. Depuis quinze ans, les
habitants de toute la ville y viennent pour organiser un mariage et d'autres, quelquefois les mêmes, pour fleurir un
enterrement ou un mémorial. De la Saint-Valentin à la saison des mariages, en passant par la période de deuil au mois
d'avril, Donatille, la propriétaire, accueille ses clients avec entrain et générosité, aidée en cela par une équipe de jeunes
employés, qui appartiennent tous à une nouvelle génération qui n'a pas connu le génocide... Alors que la question de la
survie du magasin se pose, "Floris" est une histoire d'amour et de survie dans un pays qui oscille entre le poids d'un passé traumatisant et
l'appel à la vie.
À la Bpi, consultable sur les postes multimédias
27
Emissions radiophoniques
Le génocide des Tutsi du Rwanda : un cycle infernal
Rfi, Emission « Mémoire d’un continent »
Présentée par Elikia M’Bokolo, 20 avril 2014, 19 mn
Dès les années 1950, au moment où l’Afrique se bat pour arracher son indépendance, le débat politique au Rwanda est
dominé par la « question raciale ». A force d’être instrumentalisée par les colonisateurs, l’idéologie hamitique a fini par
créer une « frontière imaginaire » entre Tutsi et Hutu, comme on le voit dans Le manifeste des Bahutu (1957). Suivent les
violences et les massacres (1959, 1963, 1973). Puis, le génocide de 1994. Avec l’historien Jean-Pierre Chrétien.
À podcaster ou à réécouter sur le site de Rfi
Le génocide des Tutsi: quelle histoire?
Rfi, Emission « Mémoire d’un continent »
Présentée par Elikia M’Bokolo 20 mars 2015, 19 mn
Si les chiffres ne font plus débat, le récit des « événements », comme on dit, les explications et les interprétations restent
peu convaincantes. La plupart des « Rwandologues » se cantonnent aux « ethnies », « tribus », « races », voire aux «
traditions » et « atavismes » africains. Que dire des décideurs et des acteurs directs, qu’ils soient Rwandais agissant de
l’intérieur ou, bien sûr, des puissances étrangères, directement impliquées dans le processus ? Avec José Kagabo (EHESS,
Paris).
À podcaster ou à réécouter sur le site de Rfi
1994 : le Génocide des Tutsis au Rwanda ou la mort hors-champ
France Inter, Emission « Affaires sensibles »
Présentée par Fabrice Drouelle, 3 juin 2021, 53 mn
Chacun d’entre nous se souvient ne pas avoir compris ce qui s’est joué au Rwanda d’avril à juillet 1994 : cette folie
meurtrière de masse a fait entre 800.000 et un million de victimes, en seulement trois mois… pour la plupart
des Tutsis assassinés par les Hutus. Longtemps, on a décrit le génocide comme le fruit d’une fureur spontanée. En vérité, le
racisme interethnique dans lequel ce pays s’est construit depuis deux siècles explique ce génocide. Un récit documentaire
de Jean Bulot.
À podcaster ou à réécouter sur le site de France Inter
Génocide au Rwanda : mémoire intime et collective, avec Beata Umubyeyi Mairesse
France Culture, Emission « Le Book club »
Présentée par Marie Richeux, 1er février 2024, 59 mn
1994, c'était il y a trente ans. C'est vertigineux, mais il faut au moins ce temps-là, des lectures, un parcours, des rencontres,
de l'expérience, une enquête, pour pouvoir écrire le premier paragraphe d'un livre important qui raconte comment des
enfants, des adolescents, sont sauvés du génocide perpétré contre les tutsi au Rwanda, à la faveur d'un convoi
humanitaire. Au-delà de ce seul récit, il s'y tisse une réflexion sur les images, la mémoire et la transmission de celle-ci.
Dans son livre, B. Umubyeyi Mairesse se place d’emblée du côté de l'image manquante, ou plutôt des images dont, au départ, elle ne sait pas
exactement quoi faire. Pendant tout le chemin du livre, il s'agit de se réapproprier ses images, parfois d'en changer la légende, dans tous les
sens du terme, de leur adjoindre des voix et des récits, et de réfléchir à leur production et leurs circulations. Qui se souvient ? Qui parle ? Qui
raconte ? Qui était là ? Qui n'était pas là ? Et finalement, qu'est-ce qui demeure de l'héritage colonial et raciste dans la manière dont le
génocide contre les tutsi a été documenté ?
À podcaster ou à réécouter sur le site de France Culture
28
Pauline Nyiramasuhuko, génocide des Tutsis au féminin
France Culture, Emission « Une histoire particulière »
Une série en 4 épisodes, présentée par Julie Gacon, Mélanie Chalandon. 28 avril 2023
1992. Pauline Nyiaramasuhuko, 46 ans, devient ministre de la Famille et du Progrès des femmes dans le premier
gouvernement multipartite du Rwanda constitué par Juvénal Habyarimana qui va être assassiné. Un meurtre qui va se
solder par la constitution d’un gouvernement intérimaire et déclencher le génocide des Tutsis, au Rwanda, qui commence
le 6 avril. Pauline Nyiaramasuhuko va jouer un rôle clef notamment dans sa ville natale de Butare, la plus importante
mégapole du sud du pays où les Hutus refusent de participer aux massacres. Elle va les y aider. Après avoir fait assassiner le gouverneur de la
région, elle fait appel aux miliciens de Kigali, les Interahamwe que dirige un de ses trois fils, Arsène Shalom Ntahobali, pour éradiquer
définitivement tous les Tutsis. C’est « maman » qui est à « la manœuvre » et supervise le carnage ordonnant viols, tortures, massacres et
crémation des corps des suppliciés. Sa devise : Avant de tuer les femmes, vous devez les violez ! Pendant 3 mois, elle fait couler assez de sang
pour repeindre la région en rouge. Celle qui s’était battue toute sa vie pour l’amélioration des conditions de vie des femmes et qui avait œuvré
à la mise en place de structures sociales devenait un des visages de l’incarnation du mal dans cette région des Grands Lacs.
Episode 1 : Madame Pauline, la haine des Tutsis, un devoir historique (17mn)
Episode 2 : Madame Pauline, une femme au service des femmes… et du pouvoir assassin (10mn)
Episode 3 : La fuite et la traque de Madame Pauline (10mn)
Episode 4 : Madame Pauline ou le négationnisme en héritage (17mn)
À podcaster ou à réécouter sur le site de France Culture
Rwanda : Dafroza et Alain Gauthier, le combat d’une vie
France Culture, Emission « Cultures Monde »
Présentée par Julie Gacon, Mélanie Chalandon. 13 novembre 2023, 57 mn
L’émission revient sur le parcours de Dafroza et Alain Gauthier, à l’occasion de la sortie d’une bande dessinée consacrée à
leur combat : Rwanda, à la poursuite des génocidaires, de Thomas Zribi et Damien Roudeau, publiée aux éditions Steinkis.
Les époux Gauthier, souvent qualifiés de “Klarsfeld du Rwanda”, ont fondé en 2001 le Collectif des parties civiles pour le
Rwanda (CPCR). Depuis près de trente ans, ce couple d'exception traque les criminels de guerre rwandais cachés en
Europe, en particulier en France : on estime qu’entre 200 et 400 génocidaires vivraient dans l'Hexagone aujourd’hui. Six personnes ont déjà
été jugées et condamnées, et le procès d’une septième doit s’ouvrir le 13 novembre 2023. Comment s’organise concrètement la traque de ces
criminels de guerre ? Dans quelle mesure ont-ils été soutenus par la justice française ? Quels obstacles ont-ils rencontrés ?
Avec Dafroza et Alain Gauthier Collectif des parties civiles pour le Rwanda, et Hélène Dumas, historienne, chargée de recherches au CNRS.
À podcaster ou à réécouter sur le site de France Culture
Rwanda : face au génocide, dans les archives d’Ibuka
Rfi, Emission « La marche du monde »
Présentée par Valérie Nivelon, 2 décembre 2022, 48 mn
Kigali, au début de l’année 2022. En blouse blanche, gants et masques, des rescapés du génocide des Tutsi trient les
documents administratifs accumulés, depuis 1995, par leur association Ibuka. Des montagnes de papiers recouvrent des
dizaines de tables autour desquelles Vincent, Egidie, Gilbert, Karim, Innocent, Marie et tous les autres se sont regroupés
pour les classer, selon leur origine géographique ou thématique… Il y a la pile du district de Gasabo ou de Nyanza, mais aussi la pile « Justice
» ou la pile « Grands tueurs ». Des mots inscrits à la main sur des feuilles blanches scotchées au bord des tables. Face aux archives, c’est
parfois sa propre histoire qui apparaît, celle de sa commune, de ses voisins ou de sa propre famille. Et c’est parfois insoutenable. Forte de
cette expérience inédite à laquelle elle a participé de janvier à septembre 2022, l’historienne Hélène Dumas nous accompagne dans l’écoute
des témoignages de l’équipe d’Ibuka, littéralement « Souviens-toi » en Kinyarwanda.
Avec Hélène Dumas, spécialiste du génocide des Tutsi du Rwanda, docteure en Sciences sociales, chercheuse au CNRS.
À podcaster ou à réécouter sur le site de Rfi
29