Fiche du document numéro 35025

Num
35025
Date
Vendredi 18 avril 2025
Amj
Taille
3942092
Titre
Newsletter - Kwibuka 31. Retour sur les commémorations parisiennes
Source
Type
Lettre
Langue
FR
Citation
Kwibuka 31 – 18 avril 2025

La semaine du 7 avril est, pour celles et ceux qui portent la mémoire du génocide des Tutsi, un moment de grande vigilance. Nous savons que cette mémoire ne va pas de soi, qu’elle peut être mise à mal, reléguée ou instrumentalisée. C’est pourquoi votre présence, votre attention et vos engagements ont, cette année encore, donné toute leur force aux commémorations organisées à Paris et dans plusieurs villes de France.

Nous avons vu se réunir des rescapés, des responsables publics, des enseignants, des lycéens, des chercheurs, des citoyens, portés par une même exigence : celle de faire vivre une mémoire lucide, partagée et fidèle à la vérité des faits. Car pour continuer d’exister, la mémoire a besoin de relais.

Ibuka France poursuivra ce travail avec constance, auprès des institutions, dans les établissements scolaires, et partout où il est nécessaire de rappeler que ce crime a eu lieu, qu’il visait à anéantir, et que sa mémoire s’impose à tous.

Avec ma reconnaissance renouvelée,

Marcel Kabanda, Président d’Ibuka France.

Retour sur les commémorations parisiennes

Le lundi 7 avril, la journée nationale de commémoration du génocide commis contre les Tutsi s’est tenue en plusieurs lieux : à l’UNESCO, au parc de Choisy, au cimetière du Père-Lachaise, puis au siège de Médecins du Monde à Saint-Denis.

Au Jardin de la mémoire, les représentants des pouvoirs publics ont témoigné de leur soutien à la mémoire des victimes. La présence de M. Thani Mohamed Soilihi, ministre délégué à la Francophonie, et de M. Arnaud Ngatcha, adjoint à la maire de Paris, a rappelé combien il est nécessaire, face au négationnisme, de poursuivre un travail de mémoire rigoureux.

Les interventions de M. Jacques Fredj, directeur du Mémorial de la Shoah, et de M. Yossef Murciano, président de l’UEJF, ainsi que la présence de nos partenaires de longue date — SOS Racisme, la LICRA, Survie, le Conseil de coordination des organisations arméniennes de France (CCAF), le Collectif VAN, l’Institut européen des Ouïghours, la Fondation pour la Mémoire de la Shoah, la Communauté Rwandaise de France (CRF ) et Tubeho Family — ont également souligné l’importance de la solidarité mémorielle et de la lutte contre le révisionnisme.

Face à “ça”, l’éducation

Lors de son intervention à l’UNESCO, Marcel Kabanda a interrogé le sens du slogan « Plus jamais ça », invitant chacun à réfléchir à ce que recouvre ce “ça”, et aux mécanismes qui ont permis l’extermination en 1994.

Mme Audrey Azoulay, directrice générale de l’UNESCO, a rappelé l’inscription au patrimoine mondial de quatre sites mémoriels rwandais, réaffirmant l’engagement de l’institution pour une éducation historique rigoureuse.

Une jeunesse pour l’avenir

Trois générations se sont réunies à l’UNESCO. À travers la musique de Daniel Ngarukiye et la lecture croisée d’un texte de Nido Uwera, les élèves ont rappelé la nécessité de transmettre.

Au Jardin de la mémoire, les collégiens du collège Jacques Jorissen de Drancy, accompagnés de la comédienne Elishéva Decastel, ont proposé une adaptation sensible du chant Hewa Rwanda de Dorcy Rugamba.

Le lycée Blaise Pascal d’Orsay a organisé une semaine de réflexion sur le génocide des Tutsi au Rwanda, à l’initiative de Ben Kayiranga. Le lycée a depuis 2022, un partenariat interculturel lie l’établissement à la Blue Lakes International School au Rwanda. La semaine s’est conclue par l’inauguration d’un Jardin de la mémoire, en présence de l’ambassadeur du Rwanda, du maire d’Orsay Rémi Darmon, ainsi que de représentants de la Région Île-de-France et du rectorat.

Ces initiatives témoignent du rôle déterminant des enseignants et du soutien constant d’organisations avec nos partenaires comme la Ligue de l’enseignement et le Mémorial de la Shoah.

Alors que les discours de haine et les travers du racisme trouvent une vigueur renouvelée dans les médias, l’attention portée aux mots par ces jeunes ambassadeurs résonnait comme une promesse pour l’avenir… et comme une remontrance à leurs aînés, pas toujours à la hauteur de l’enjeu.

Témoigner, transmettre

Deux témoignages ont marqué cette journée singulière. Entourée de sa sœur et de sa fille, Isabelle Kayirangwa a livré à l’UNESCO le récit de sa jeunesse bouleversée par l’irruption du génocide en avril 1994, les épreuves traversées, et les retrouvailles avec son père après la fin des tueries. Une fin toute relative, résumée dans une phrase qui dit la douleur intime : « Mon père avait décidé que la vie était finie».

Plus tard, au Jardin de la mémoire, Anita Cyabakanga a, à son tour, partagé son témoignage. Les auditeurs ont ainsi rencontré, à travers ses mots, son père Étienne, sa mère Gérardine, et ses huit frères et sœurs. « Toutes ces personnes dont je viens de vous parler avaient des ambitions, espéraient un avenir meilleur », a-t-elle rappelé en concluant.

En soirée, lors de la veillée au siège de Médecins du Monde, les témoignages d’Aimable Kubana et d’Yvonne Buhikare ont bouleversé le public. Yvonne Buhikare vient de publier un livre intitulé Ils vont nous tuer, aux éditions HOBG.

Dans le prolongement de cette dynamique, le 9 avril, l’UEJF a organisé à la mairie de Paris Centre, avec le soutien du maire Ariel Weil, la projection en avant-première du documentaire Vivants, les chemins de la mémoire. Valens Kabarari y livre un témoignage aussi courageux qu’essentiel.

Delphine Umwigeme et Yvonne Buhikare ont également témoigné respectivement auprès de jeunes lycéens et aux jeunes stagiaires encadrés par la protection judiciaire de la jeunesse au Mémorial de la Shoah de Drancy.

Alors que nous commémorons le génocide des Tutsi au Rwanda, ces paroles rappellent ce que ce crime a voulu détruire : des vies, des espoirs, des noms.

Elles rappellent aussi que la mémoire transmise par les rescapé·es est un acte de résistance contre le projet des tueurs. En témoignant, ils affirment que ces vies ne sont pas oubliées.

À venir – Poursuivre la mémoire
📬 Une prochaine newsletter sur nos commémorations en régions sera publiée prochainement.

à Drancy – Dimanche 20 avril à 16h

Témoignage-rencontre avec Aimable Kubana et Timothée Brunet Lefèvre

📍 Mémorial de la Shoah, 110–112 avenue Jean-Jaurès, 93700 Drancy

🎟️ Réservation gratuite

à Marseille – Vendredi 25 avril

Ibuka France participe à la cérémonie de commémoration dans le cadre du projet « Jardin du souvenir des génocides » au Lycée Marseilleveyre.

📍 Amphithéâtre de verdure de la Cité scolaire Marseilleveyre 83 Traverse Parangon - 13008 Marseille

à Lille – Samedi 26 avril

Cérémonie de commémoration organisée par la communauté rwandaise du Nord–Pas-de-Calais et la Communauté des étudiants rwandais de Normandie.

à Paris – Dimanche 27 avril

14h – Vivants. Les chemins de la mémoire – avec Valens Kabarari : Projection – Témoignage

16h30 – Témoignages de Tharcisse Sinzi et Thomas Zribi

📍 Mémorial de la Shoah, 17 rue Geoffroy-l’Asnier , Paris 4ème

🎟️ Réservation gratuite

à Paris – Lundi 28 avril de 10h à 13h

15èmes Assises nationales contre le négationnisme à la Mairie du 9ème, au 6 rue Drouot 75009 Paris

à Chalette-sur-Loing – Dimanche 4 mai

Cérémonie de commémoration à partir de 11h au square Chevtchenko

Suivie d’un témoignage de rescapé et d’une conférence sur la haine anti-Tutsi à la Maison des associations

à Strasbourg – Dimanche 4 mai

Commémoration sur le thème « Mémoire, reconstruction, éducation »

13h45 – Recueillement au cimetière de la Robertsau

15h30 – Témoignages et temps de partage à la salle d’Humanis, Schiltigheim.

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