Fiche du document numéro 34421

Num
34421
Date
Mercredi 13 septembre 2023
Amj
Taille
593686
Sur titre
La mémoire, sa préservation, sa transmission
Titre
La mémoire vive : Intore za Dieulefit, une association française
Nom cité
Lieu cité
Source
Type
Conférence
Langue
FR
Citation
Dr Chantal Morelle
ÉRE. Professeure
honoraire en CPGE

Comment entretenir la mémoire non pas des victimes du génocide perpétré contre les Tutsi, mais de ceux qui se situent plutôt du côté des responsables, les Français ? Ce travail porte sur l’étude d’une association locale, « Intore za Dieulefit », association d’une toute petite ville de France (3 000 habitants), fondée le 6 septembre 2008 et dissoute en mai 2023, qui a réussi à cultiver et transmettre cette mémoire ; mais aussi à agir, non pas réparer car le mal est incompressible, mais à forger de nouveaux liens, et à lutter contre l’oubli .

Dieulefit a une tradition d’accueil et d’entraide qui remonte à la période de la Deuxième Guerre mondiale en faveur des Juifs, qui reste dans la culture de la population. Ce n’est pas un hasard si la mobilisation y est exceptionnelle : la municipalité, le temple, l’école de Beauvallon ouvrent leurs portes aux manifestations de l’association (notamment les séminaires souvent à l’école de Beauvallon ; les conférences dans la Maison fraternelle liée au temple).
La fondation s’explique aussi par Jean et Marguerite Carbonare dont le rôle a été décisif ainsi que celui d’un de leurs amis rwandais, Ézéchias Rwabuhihi, qu’ils ont connu à Dakar en 1975 et qu’ils ont soutenu (lettre ouverte au président Habyarimana en mai 1989 distribuée lors du sommet de la francophonie de Dakar ). En août 1991, les Carbonare l’invitent pour une conférence à Dieulefit, dans le cadre de l’Association « Échanges et rencontres » dont s’occupe Marguerite Carbonare . Les Dieulefitois sont ainsi, pour certains, documentés, mais ce n’est qu’en 2007 qu’a lieu une rencontre entre le docteur Rwabuhihi, ancien ministre de la Santé (1999-2002) et député, originaire de Karongi et Anne-Marie Truc, médecin elle aussi. Elle découvre alors l’ampleur du génocide perpétré contre les Tutsi, se documente et veut agir pour aider les rescapés. Ézéchias Rwabuhihi lui écrit pour lui suggérer d’offrir des vaches à la population de Karongi Un collectif citoyen est alors constitué pour rassembler de quoi les acheter .
L’association est créée après une réflexion de plusieurs mois et non pas sous le coup de l’émotion. Son nom, « Intore za Dieulefit », est choisi par Ézéchias Rwabuhihi. Est « Intore » celui qui développe et partage les valeurs d’humanité et qui participe à la reconstruction physique, psychologique et culturelle du pays . Il y a plusieurs groupes Intore au Rwanda et ce nom, donné à l’association, l’associe à l’entreprise menée par les Rwandais. Cela signifie qu’elle n’impose rien mais agit en fonction des besoins et surtout des demandes de la population rwandaise, pour reconstruire ensemble ; jamais rien n’a été imposé par les Dieulefitois. Les relations personnelles et donc la confiance sont au fondement de l’association et de son activité, la présidente y insiste constamment .
Cette association agit dans le district de Karongi, dans la région de Kibuye, près de Bisesero d’où est originaire Ézéchias Rwabuhihi, dans un secteur assez limité, ce qui lui donne son efficacité et permet de renforcer les relations humaines si importantes pour Intore. Il ne s’agit pas de n’importe quelle région, puisque Turquoise y est intervenue et le souvenir de Bisesero reste traumatique, au point qu’il n’était pas sûr que les membres de l’association soient bien reçus, en 2009, lors de leur premier voyage .
Les objectifs d’Intore za Dieulefit sont maintes fois répétés dans les courriers, les bulletins d’adhésion, rappelés dans la presse locale. Il s’agit d’informer régulièrement sur ce qui s’est passé au Rwanda : le génocide et ses conséquences, avec l’apport d’une assistance aux rescapés, pour leur travail de reconstruction psychologique et matérielle . Ils se résument en trois points : « informer le plus largement possible au moyen de témoignages […] de débats publics pour partager une réflexion et combattre le négationnisme […] » ; « apporter un soutien matériel et psychologique aux rescapés […] » ; « mener une réflexion approfondie sur ce qu’est un génocide […] ». Ces objectifs ont des places spécifiques en France et au Rwanda.

I.Les actions en France

L’un des principaux objectifs de l’association est de s’informer, d’informer, et de réfléchir aux événements passés. Cela se fait par des conférences et des séminaires, des articles fréquents dans la presse locale, et par le soutien essentiel et définitif de quelques personnes ou institutions comme Ibuka .

Il n’est pas question de citer tous les séminaires et toutes les conférences , mais de montrer la qualité des sujets et des intervenants, pour le public de Dieulefit. Les deux premières conférences, en 2008 et 2009, sont décisives pour le public dieulefitois
Avant même la fondation de l’association, le collectif citoyen invite Yolande Mukagasana. Cette femme était infirmière à Kigali au moment du génocide, elle a perdu son mari et ses trois enfants. Installée en Belgique, elle y a fondé un centre d’accueil pour orphelins, et a écrit plusieurs témoignages . Yolande Mukagasana considère que témoigner est sa mission en tant que rescapée, et le fait vivement, sans fard . Un an plus tard, Patrick de Saint-Exupéry, journaliste au Figaro et auteur de Complices de l’inavouable vient parler de Turquoise . Ces deux exemples montrent qu’Intore se situe résolument dans une attitude critique vis-à-vis de la politique menée alors par la France, mais ne se contente pas à cette position, loin de là.
Des séminaires sont régulièrement organisés pendant deux jours. Les thèmes abordés reflètent la volonté de rigueur de l’information : ils ne touchent pas seulement le génocide perpétré contre les Tutsi mais vont au-delà, en traitant des autres génocides, de la reconstruction psychologique et matérielle, de la mémoire. Ils sont animés par des historiens, des juristes, des journalistes, des psychiatres, de France et du Rwanda. Citons par exemple : « le rôle des Églises pendant le génocide », avec le pasteur André Karamaga, responsable pour l’Afrique du Conseil œcuménique des Églises, un responsable de la revue catholique Golias qui travaille beaucoup sur le Rwanda, un historien, Marcel Kabanda, une journaliste, à France Culture, Laure de Vulpian qui a publié Rwanda : un génocide oublié ? un procès pour mémoire . Beaucoup de sujets portent sur la suite, la reconstruction, le pardon, le vivre ensemble avec des femmes responsables d’Avega, une association de veuves du génocide fondée en 1995 (dont la cofondatrice, la psychothérapeute Esther Mujawayo), le psychiatre Naasson Munyandatmutsa (originaire de Karongi, lui aussi). Ce dernier a contribué à recréer un corps de psychiatres, a remis sur pied l’unique hôpital psychiatrique du Rwanda ; il a été directeur adjoint de l’Institut de Recherche et Dialogue pour la Paix (IRDP) au Rwanda. D’autres thèmes abordés portent sur la réconciliation et ses obstacles ; sur l’impact du génocide sur les générations suivantes ; sur le travail de mémoire et de guérison.
L’étude de tous les génocides est traitée, afin de pointer le négationnisme qui les touchent tous- les Arméniens, les Juifs et les Tutsi : « De la Shoah au Rwanda, les mots qui tuent, les mots qui nient, la parole qui guérit », pour voir comment nommer les événements, les faits.
La projection de films permet aussi une autre approche : Tuez-les tous, […] présenté en avril 2008, a été suivi d’une discussion animée par Marcel Kabanda et François Rutayisire ; Mon voisin mon tueur d’Anne Aghion, en mai 2010, a été l’occasion d’un débat avec Marcel Kabanda, Esther Majawabo, Jean-François Dupaquier, François Rutayisire.
Le soutien d’Ibuka est essentiel et notamment de son président, Marcel Kabanda qui a joué le rôle de conseiller, d’inspirateur, et d’intervenant à maintes occasions. Celui de Naasson Munyandatmusta et la présence active d’Esther Majawayo sont aussi très importants.

L’information et la formation des habitants de Dieulefit, l’action vigilante et rigoureuse de l’association ont facilité l’aide apportée au Rwanda, selon les principes Intore.

II.Les actions au Rwanda

L’autre volet de l’association concerne le soutien apporté au Rwanda ; rien n’est « imposé » ou apporté, sans que cela ne corresponde à un souhait, toujours en fonction des besoins de la population. Ézéchias Rwabuhihi suggère d’abord à Anne-Marie Truc d’acheter des vaches, comme première étape pour aider les populations rescapées : c’est le point de départ de l’activité d’Intore. D’autres formes de soutiens suivent, pour participer au relèvement de l’élevage ou de développement de l’éducation.

Cependant la première demande, en 2008, vient de Butare où agit l’association Ibyiringiro constituée de veuves et d’orphelins en 2006. Pour échapper à la mendicité ces femmes souhaitent construire une porcherie, car l’élevage de porcs leur permettrait de subvenir à leurs besoins et de s’autofinancer . Ce projet est soutenu par Ibuka qui l’oriente vers Intore et lui envoie un devis de 5250 euros : le budget est détaillé, de l’achat de la parcelle aux tôles pour la toiture, de l’achat de porcelets au salaire du vétérinaire . Au bout de six mois Intore est en mesure d’offrir 3500 euros, l’argent est remis à Ézéchias Rwabuhihi, la porcherie est construite en trois semaines, les vingt veuves bénéficiaires comptent devenir autonomes en deux ans . La réception de l’argent est décrite pas un des membres d’Intore présents : il rappelle le changement de l’expression des visages des veuves : d’abord interrogatifs, ils se sont ouverts en voyant que l’aide est concrète et non pas constituée de vains mots ; la confiance est désormais établie .
Conformément aux objectifs de l’association dieulefitoise, l’aide concerne essentiellement le district de Karongi dont la population bénéficie très tôt de vaches offertes par Intore, conformément au programme du gouvernement : « une famille, une vache ». Lors du premier voyage, les Dieulefitois de l’association apportent 12 vaches, puis en achètent régulièrement ; en 2011, plus de 200 vaches ont été offertes. Elles sont distribuées par l’administration du district en fonction des besoins de familles .

En dehors de l’aide à l’élevage, la dimension éducative est importante pour relever le pays dont les infrastructures scolaires, insuffisantes avant le génocide, s’avèrent quasiment inexistantes. Intore apporte son soutien. Alors que la construction de la salle polyvalente de l’école de Gasenyi prévue pour 800 élèves a été stoppée faute d’argent, en 2009 l’aide d’Intore za Dieulefit est sollicitée par le directeur de l’école. La construction a pu être terminée en 2010 .
À Bisesero, l’école qui existait a été détruite pendant le génocide et hâtivement réparée, mais de nombreuses salles restent inutilisables . Au cours du voyage des membres de l’association en juin 2009, les parents d’élèves, et en particulier Siméon Karamaga, leur parlent de l’école et demandent leur participation pour en construire une qui accueillerait six classes de primaire et deux classes de jardin d’enfants (700 élèves). La municipalité de Bisesero donne un terrain, les parents d’élèves participent aux travaux de terrassement, au transport de briques, etc., l’argent qu’apporte Intore soutenue par la mairie de Dieulefit et le conseil général de la Drôme sert à l’achat de matériaux et à payer la main d’œuvre. Elle est inaugurée en novembre 2011 . Un Centre de la petite enfance est inauguré à l’automne 2019 et porte le nom de « Birara », l’un des chefs de la résistance de Bisesero, tué le 25 juin 1994.
Des informations régulières sur le suivi des réalisations sont apportées par l’association, avec des explications, des photos, envoyées parfois par les Rwandais, et le bilan, en même temps qu’est demandée de l’aide, souvent . Tout est transparent.

Faciliter les études par la construction d’écoles est nécessaire mais il y a plus : il s’agit d’aider les élèves plus âgées. À l’appel de l’association « Appui Rwanda », fondée en 2002 , destinée à soutenir des étudiants rescapés, pour qu’ils accèdent à l’université, Intore réagit positivement et en urgence, car la Fondation Elle qui avait donné son accord s’est désistée. Intore a quelques mois pour se mobiliser avant la rentrée universitaire de 2011 et réussit à parrainer treize jeunes rescapés de Bisesero dont onze jeunes filles pendant quatre ans en finançant leurs études universitaires .

Comment participent les Dieulefitois à cette aide ? Ils sont informés par des tracts et des annonces de vente d’objets divers, par la voie de la presse locale, Le Dauphiné libéré et La Tribune, parfois par des journaux protestants . Le financement des actions au Rwanda passe au tout début par la générosité des proches du collectif citoyen puis d’Intore za Dieulefit ; l’organisation progressive permet d’impliquer davantage de gens, de donner de la publicité à l’action recherchée, et de trouver de l’argent.

III.La mémoire et la transmission

La perpétuation de la mémoire est un élément dont la dimension et l’importance s’accroissent au fil des années et de la disparition des rescapés, des témoins ; il faut aussi sans cesse lutter contre la persistance du négationnisme. Il est impossible de tourner le dos au génocide, aux victimes et à leurs descendants : le crime est imprescriptible et la mémoire doit durer. Intore s’en est préoccupé de deux façons : avec le pacte d’amitié entre les deux communes et la commémoration sur un lieu précis, face à un monument, en l’occurrence une stèle.

Deux ans après la création de l’association, le 25 septembre 2010, en présence de l’ambassadeur du Rwanda en France, et le député Ézéchias Rwabuhihi, le maire du district de Karongi et la maire de Dieulefit, Michèle Rivasi député européenne (ancienne élu de la Drôme), Jean-Louis Bonnet, un pacte d’amitié est signé entre le district de Karongi et la commune de Dieulefit.
Jean Carbonare était à l’origine de ce pacte ; et à cette occasion un hommage lui a été rendu : l’ambassadeur Kabale a lu une allocution du président Paul Kagame et lui a remis à titre posthume la médaille Umurinzi, médaille de la campagne contre le génocide. Bien sûr la presse s’en fait l’écho, comme La Tribune qui signale que Dieulefit est la « 1re ville de France à signer un tel pacte après la reprise des relations diplomatiques entre le Rwanda et la France ».
La mémoire passe aussi par l’érection d’une stèle, devant laquelle se déroulent désormais les commémorations. Les membres d’Intore za Dieulefit se sont rendus à Cluny lors de la commémoration du génocide devant la première stèle érigée en France, le 9 avril 20011 . Celle de Dieulefit a été inaugurée le 29 juin 2013, pour la 25e commémoration du génocide : avec le 7 avril, le 29 juin est un jour de commémoration à Dieulefit en mémoire du massacre de Bisesero, ainsi que le 4 juillet, jour de la libération.

« A la mémoire des victimes du génocide des Tutsi du Rwanda en 1994.
Ibuka “Souviens-toi”,
Dieulefit solidaire
29 juin 2013
Pacte d’amitié
Dieulefit-Karongi (Rwanda) »

De son côté, Ibuka a offert une plaque à la mémoire de Jean Carbonare :

« Jean, Ibuka se souvient de toi
Jean Carbonare 1926-2009 »

Ces deux plaques sont installées sur une pierre du pays, place Marguerite Soubeyran et Catherine Krafft, deux Justes parmi les nations, pour avoir protégé des enfants juifs pendant la guerre ; ce n’est pas le fait de l’urbanisme communal, c’est la synthèse de la tradition de Dieulefit, d’accueil et d’aide aux victimes quelles qu’elles soient, et que pourrait compléter le mot de l’ambassadeur du Rwanda en France : « c’est un lieu de mémoire dédié à l’être humain. Cette stèle nous invite au recueillement et au souvenir qu’il faut combattre toute sorte de négationnisme ». Dès lors il n’est pas étonnant que de nombreux rescapés soient venus de différents points de France, de Genève pour assister à son inauguration . La presse locale souligne, à juste titre, que Dieulefit est le deuxième lieu « qui reconnaît le génocide au Rwanda par l’installation d’une stèle », après Cluny .

Conclusion

Pour garder la mémoire du génocide et la transmettre, le rôle des associations est décisif, à une échelle relativement limitée afin d’établir des relations personnelles, confiantes, et de pouvoir agir directement et efficacement. Le cas de l’association « Intore za Dieulefit » est en cela exemplaire, au-delà du lien avec Jean et Marguerite Carbonare. Ces liens se sont tissés entre personnes, petites unités : des Rwandais de Karongi principalement et l’association qui a bénéficié du soutien progressif puis de l’engagement décisif de la municipalité de Dieulefit. Il faut aussi noter la synergie, les liens entre les associations, qui restent indépendantes les unes des autres mais qui peuvent, à l’occasion, demander une coopération ponctuelle. Ibuka est la première et la principale d’entre elles. Cela a permis de coconstruire des infrastructures indispensables au retour à une vie quotidienne plus apaisée au sein de la population du district de Karongi.
Intore est dissoute depuis l’été 2023, en raison des disparitions des fondateurs ou de leur âge. Elle doit rester un exemple et un modèle, le travail de mémoire doit être poursuivi par d’autres institutions ; l’investissement des élus locaux a été important et désormais le relais de la nouvelle municipalité est indispensable. Les cérémonies de commémoration organisées par Intore za Dieulefit devant la stèle construite en 2013 sont reprises par les Dieulefitois, mais il faut d’autres moyens, d’autres projets. La municipalité de Dieulefit pense notamment à un jumelage entre les deux collèges, celui de Karongi et celui de Dieulefit, comme cela se construit ailleurs comme au lycée Marseilleveyre, à Marseille ce qui permettrait de sensibiliser et mobiliser les jeunes générations, le public scolaire et lutter contre l’oubli.


©Chantal Morelle

[Notes :]

Ma reconnaissance va à Anne-Marie Truc, présidente et Simone Dutour, trésorière de l’association. Les archives de l’association « Intore za Dieulefit » classées par elles sont constituées de dossiers sur la création, les voyages, les actions à Dieulefit (conférences et séminaires : avec quelques résumés ou textes des interventions), et au Rwanda, les finances, des articles de la presse locale. Ces documents sont déposés aux archives municipales. Quelques réserves : beaucoup de documents ne sont pas millésimés, et il n’y a pas de séries continues des échanges, des comptes rendus d’assemblées générales, etc. Mais cet ensemble donne une vision très claire de l’association, sa création, ses objectifs et ses réalisations. Le témoignage d’Anne-Marie Truc a été précieux.
L’école de Beauvallon a été créée en 1929 par Marguerite Soubeyran et Catherine Krafft ; elle devient un lieu d’asile pour les Espagnols et les Juifs pendant la guerre (Catherine Krafft avait rejoint son père pour protéger les rescapés arméniens pendant le génocide). Neuf habitants de Dieulefit sont honorés du titre de justes parmi les nations.
La Contemporaine, fonds Carbonare, ARCH/156-4, (1) dossier 2, 1989, Lettre ouverte à M. le président de la République rwandaise par des Rwandais réfugiés au Sénégal ; voir aussi, « Un couple face au génocide, Marguerite et Jean Carbonare », Chantal Morelle, dans Le Génocide des Tutsi du Rwanda. Devoir de recherche et droit à la vérité .Genre humain, mars 2023.
La Contemporaine, fonds Carbonare, ARCH/156-4, (1) dossier 4, 1991, Lettre d’ « Échanges & Rencontres » au Président de la République rwandaise, 16 août 1991 ; voir aussi « Un couple face au génocide, Marguerite et Jean Carbonare », article cité.
Dossier création, lettre du 16 juin 2008. L’aide apportée par Ibuka avant la création de l’association ne s’est jamais démenti.
Création de l’association, JO du 6 septembre 2008 ; lettre d’annonce avec les objectifs.
Témoignage d’Anne-Marie Truc, 24 juin 2023.
Témoignage d’Anne-Marie Truc qui dit qu’ils auraient pu se faire lapider, et d’Ézéchias Rwabuhihi.
Déclaration de l’association au sous-préfet, 12 août 2008.
L’association Ibuka, en français « Souviens-toi, Mémoire et Justice » est chargée de perpétuer la mémoire des victimes et de poursuivre pour traduire en justice les auteurs de crimes de génocide et autres crimes contre l’humanité perpétrés au Rwanda. Elle doit aussi aider à l’éducation des jeunes générations. Née en Suisse en 1995, Ibuka se développe en Belgique puis en France avec des sections régionales dont Ibuka Rhône-Alpes. Ibuka France est reconnue association d’intérêt général en 2014. Marcel Kabanda, président d’Ibuka France a été particulièrement actif.
Les archives apportent une documentation abondante sur les séminaires et les conférences.
Yolande Mukagasana, La mort ne veut pas de moi, Fixot, 1997 ; N’aie pas peur de savoir, Robert Laffont, 1999.
28 mars 2008.
Patrick de Saint-Exupéry, Complices de l’inavouable : la France au Rwanda, les Arènes, 2009.
21 mars 2009.
Octobre 2008.
La revue catholique Golias a été fondée en 1985 par Christian Terras ; elle s’intéresse à l’histoire de la Shoah et à l’antisémitisme.
Laure de Vulpian, Rwanda : un génocide oublié ?, Complexe, 2004. Elle signe plus tard, avec un gendarme du GIGN, Thierry Prungnaud, Silence Turquoise. Rwanda, 1992-1994. Responsabilités de l'État français dans le génocide des Tutsi, Don Quichotte, 2012.
« Le rôle des femmes dans la reconstruction » (octobre 2011), « Survive, se reconstruire, vivre », la réconciliation et ses obstacles (novembre 2009) ; « Un génocide en héritage » (mai 2011)
AVEGA-Agahozo est créée pour venir en aide aux veuves, les aider sur le plan psychologique et économique.
1er-2 mai 2009, avec Régine et Meir Waintrater, Jean-Pierre Chrétien, Marcel Kabanda, Esther Mujawabo, Bernard Delpal, et Laure de Vulpian.
Collectif citoyen de Dieulefit, groupe « Rwanda-Intore za Dieulefit », lettre du 16 juin 2008, dossier création.
Doc sans date, voir « porcherie » Un formulaire sans date, mais de 2008, indique que l’association a déjà obtenu 1200 euros pour la porcherie.
Discours d’une personne de l’association Ibiyringiro, 23 octobre (texte dactylographié) 2009. Il y a huit orphelins seuls, onze orphelins élevés par les veuves, et vingt veuves. Coût de la porcherie : 5250 euros.
Récit d’un membre de l’association, sans date, au retour de son premier voyage, sans doute en 2009.
En juin 2009, vingt vaches ont été offertes, d’une valeur de 6 000 euros en partie gagnés par la vente (tableaux, objets divers) organisée par l’association. En 2010, 160 familles ont reçu une vache.
Dossier salle ; photos du voyage de juin 2009.
Situation de l’éducation au Rwanda et du projet de Bisesero, dossier réalisation.
Le Dauphiné libéré, 30 septembre 2011.
Rapport d’activités, AG de février 2012.
Bref bilan pour le conseil municipal, Anne-Marie Truc, 18 juillet 2019.
Cf. par exemple, la porcherie ; aide de 3500 euros sur les 5250 du devis pour la construction du bâtiment.
L’association est née après le tournage « Rwanda, le cri d’un silence inouï », sur les séquelles psychologiques supportées par les femmes et les enfants rescapés de Bisesero. Dossier « Courrier, » « parrainages ».
Dossier « au Rwanda », fiches individuelles des étudiants parrainés. Le parrainage coûte entre 1600 et 1700 euros / an selon les études poursuivies.
De petits articles, clairs et précis, suffisent à informer et à sortir l’association de la confidentialité : cf. un article du Dauphiné libéré du 9 octobre 2009 signale en quelques lignes une vente, le voyage de quelques personnes de l’association au début de l’été « avec quelques projets à finaliser », et en faisant le bilan après un an de fonctionnement « a aidé un groupe de femmes et d’enfants à créer un élevage de porcs ; a donné des vaches aux villageois des alentours de Bisesero ; a financé l’achèvement d’une salle polyvalente dans une école ». L’article annonce aussi la tenue prochaine d’un séminaire avec Esther Mujawayo et le dr Naasson Munyandamutsa.
La Tribune, 30 septembre 2010.
Article de presse Tribune, 7 octobre 2010. Après la rupture des relations diplomatiques en 2006 par le Rwanda, il a décidé de les rétablir en 2009, mais malgré les visites présidentielles en en 2010 et 2011, le rapprochement est resté sans suite jusqu’en 2019, après la remise du Rapport « Duclert ».
Rapport d’activités de 2011, AG de février 2012.
Signalées sur la plaque de la place comme seulement fondatrices de l’école de Beauvallon, en 1929. Cf. note 2.
Le Dauphiné libéré, 6 juillet 2013.
La Tribune, 4 juillet 2013.
Le Dauphiné libéré, 6 juillet 2013.
À peu près au même moment, une stèle est érigée à Bègles ; trois autres sont dressées en 2014, Charrette / Loing, Toulouse, au cimetière du Père Lachaise à Paris ; le parc de Choisy voit la seconde en 2016 et le choix d’un monument à la mémoire des victimes du génocide perpétré contre les Tutsi est décidé en 2023 ; il sera érigé au bord de la Seine. En 2017, une stèle à Garches-lès-Gonesse commémore les trois génocides ; Strasbourg en installe une en 2020.

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