Date
Lundi 7 novembre 1994
Sur titre
Journal de 24 heures
Titre
Ouverture demain [8 novembre] à Biarritz du 18ème sommet franco-africain. Le nouveau gouvernement de Kigali n'est pas convié
Sous titre
Parallèlement se déroulera, également à Biarritz, une rencontre pour examiner notamment la politique africaine de la France.
Résumé
- Opening tomorrow [November 8] in Biarritz of the 18th Franco-African summit. 26 heads of state will be expected there and a total of 35 countries will be represented.
- At the same time, a meeting will take place, also in Biarritz, between opponents from all these countries, humanitarian organizations and international experts to examine France's African policy in particular.
- At the beginning there were the massacres. Victims: Tutsi and moderate Hutu. Guilty: the power which was allied with France. The power that had its men trained by French soldiers.
- Very quickly the paratroopers saved the French and European expatriates in Kigali but also some leaders of the massacre clan. Officially, this was to ensure the safety of the evacuation.
- They had eight days to clean up the embassy and destroy the traces of cumbersome military cooperation which will also be denounced in Biarritz. François-Xavier Verschave: "There are a dozen non-governmental organizations. And then there are most of the great Africanists, great researchers, people like Rony Brauman too, who will participate in an indictment for two days in Biarritz of France's African policy to try to bring it back to democratic reason from which it has completely escaped".
- The new government in Kigali is not invited to Biarritz in fact. Yet two-thirds of its members are Hutu democrats who risked their lives during the previous regime, who fought or survived the genocide.
- But for a few weeks now we have been talking complacently about abuses committed by the FPR to justify the absence of an invitation to Biarritz. As if there had been no genocide.
Type
Transcription d'une émission de télévision
Citation
[Présentateur :] Ouverture demain [8 novembre] à Biarritz du 18ème sommet franco-africain. 26 chefs d'État y seront… attendus et 35 pays en tout y seront représentés.
Parallèlement se déroulera, également à Biarritz, une rencontre entre des opposants de tous ces pays, des organisations humanitaires et des experts internationaux pour examiner notamment la politique africaine de la France. Isabelle Baechler.
[Isabelle Baechler :] Au début il y a eu les massacres. Victimes : des Tutsi et des Hutu modérés. Coupable : le pouvoir qui était allié de la France. Le pouvoir qui faisait entraîner ses hommes par des militaires français [diffusion d'images d'archives du massacre de l'église de Nyarubuye].
Très vite les parachutistes ont sauvé à Kigali les expatriés français et européens mais aussi quelques responsables du clan des massacreurs. Officiellement, il s'agissait ainsi d'assurer la sécurité de l'évacuation [diffusion d'images d'archives montrant des militaires français en train d'évacuer des Occidentaux durant l'opération Amaryllis].
Ils ont eu huit jours pour faire le ménage à l'ambassade et détruire les traces d'une coopération militaire encombrante qui sera dénoncée aussi à Biarritz [diffusion d'images d'archives montrant deux militaires français et deux employés rwandais en train de brûler des documents d'archives dans le jardin de l'ambassade de France à Kigali].
["François-Xavier Verschave, Auteur de 'Complicité de Génocide ?', Edition la Découverte" : "Il y a une…, une douzaine d'organisations non gouvernementales. Et puis il y a la plupart des grands africanistes, des grands chercheurs, des…, des gens comme Rony Brauman aussi, de…, qui vont participer à une mise en examen pendant deux jours à Biarritz de la politique africaine de la France pour essayer de la ramener à la raison démocratique auq…, à laquelle elle a totalement échappé".]
Le nouveau gouvernement de Kigali n'est pas convié à Biarritz en effet [on voit le général Paul Kagame en train d'échanger une poignée de main chaleureuse avec le général Roméo Dallaire]. Pourtant les deux-tiers de ses membres sont des démocrates hutu qui ont risqué leur vie durant le régime précédent, qui ont combattu ou survécu au génocide [gros plan sur le Président Pasteur Bizimungu en train de prononcer un discours devant une foule].
["Faustin Twagiramungu, 1er Ministre Rwandais" [on le voit en train de lire un texte, la main droite levée] : "Je jure solennellement à la nation de remplir loyalement mes fonctions [une incrustation "Juillet 1994" s'affiche à l'écran]".]
Or voilà quelques semaines qu'on parle avec complaisance d'exactions commises par le FPR pour justifier l'absence d'invitation à Biarritz. Comme s'il n'y avait pas eu de génocide [on voit des soldats du FPR en train de parader dans une rue de Kigali].
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