Fiche du document numéro 34287

Num
34287
Date
Lundi 27 mai 2024
Amj
Taille
1008347
Titre
Génocide au Rwanda : ce procès est « un moment historique dans la vie des victimes », souligne une partie civile
Sous titre
Le procès d'Emmanuel Nkunduwimye est un "moment historique dans la vie des victimes", a insisté lundi Me Alexis Deswaef en ouvrant le bal des plaidoiries des parties civiles devant la cour d'assises de Bruxelles. L'accusé, un Belgo-Rwandais âgé de 65 ans, doit répondre de sa participation au génocide des tutsis au Rwanda en 1994.
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Source
Type
Dépêche d'agence
Langue
FR
Citation
Alexis Deswaef - BELGA PHOTO BENOIT DOPPAGNE

"Vous avez tout pour condamner l'accusé", a assuré l'avocat au jury. "Vous avez le dossier répressif, les récits des victimes, les témoignages concordants. Vous répondrez 'oui' à toutes les questions qui vous seront posées (pour déterminer la culpabilité, NDLR) et vous ferez ainsi avancer la justice avec un J majuscule."

Dans sa plaidoirie, le pénaliste s'est attardé sur plusieurs points, à commencer par la défense de l'accusé. "Tout le monde a le droit d'être défendu. Mais la manière de le faire est un choix. Emmanuel Nkunduwimye a choisi de demander l'acquittement", a regretté Me Deswaef. "Il a le droit de mentir, c'est ce qu'il fait. Et il a le droit de se taire, ce qu'il fait aussi sur certaines choses."

"L'accusé nie être un génocidaire, nie avoir participé à ces actes, nie avoir commis ce qu'on lui reproche. Pour les victimes, c'est être nié jusque dans la mort", a ajouté l'homme de loi. Et ce dernier de citer plusieurs autres responsables du génocide rwandais qui sont passés aux aveux lors de leur procès.

Me Deswaef est également revenu sur les dires des témoins de moralités, dont certains avaient présenté l'accusé comme un homme bien et gentil. L'avocat a alors fait référence à une chanson de Jean-Jacques Goldman, "Né en 17 à Leidenstadt", dans laquelle le chanteur français questionne la possibilité de tout un chacun de devenir un monstre en fonction du contexte dans lequel il est plongé. "Vous ne jugez pas un homme. Vous jugez des actes. Des actes commis par un homme qui, dans sa vie privée, avec sa famille, est peut-être un homme bien", a pointé Me Deswaef.

L'avocat a ajouté que les témoignages entendus à l'audience étaient "accablants, concordants et ne laissaient aucune place au doute. La défense va tenter de les distiller en les détricotant, en les isolant", a-t-il averti les jurés. Mais vous ne serez pas dupes."

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fgtquery v.1.9, 9 février 2024