Citation
REPUBLIQUE RWANDAISE le 06/06/1991
GENDARMERIE NATIONALE
ETAT MAJOR
Au Chef d'Etat Major Gendarmerie Nationale
OBJET : Visite du groupement de KIGALI
Ref : N.d.S. n° 357/93.3.1./EM Gd du 10.04.1991.
Le 22 mai 1991, le Lt Cl RUELLE et le Major ROBARDEY
conseillers techniques auprès de l'Etat-Major de la Gendarmerie
Rwandaise, ont visité à KIGALI le siège du groupement de gendarmerie
de cette préfecture.
Reçus par le Commandant HAGUMA, commandant le
groupement, et avec l'exposé de cet officier, ils ont abordé les
différents aspects du service de cette unité.
I°— STRUCTURE ET ORGANISATION DU GROUPEMENT
Ce groupement, le plus important en effectif après
le groupe mobile, est articulé en cinq compagnies. Une seule d'entre
elles poursuit vaille que vaille l'exécution des missions
traditionnelles de la gendarmerie, police administrative et police
judiciaire, tandis que les quatre autres fonctionnent comme des
unités d'intervention plus proches des compagnies d'infanterie de
l'A.R. que des unités de gendarmerie telles qu'on les conçoit
généralement .
Au demeurant, trois de ces compagnies sont placées
aux ordres des commandants de secteur opérationnel et échappent
ainsi au commandant de groupement (une au secteur opérationnel à
Rusumo et deux au secteur opérationnel de Kigali). Il est toutefois
quelque peu paradoxal de constater que la seule unité qui effectue
des missions relevant traditionnellement du rôle de la gendarmerie
soit placée à la disposition de commandant de secteur opérationnel.
On aurait pu penser en effet que la compagnie qui assure des
patrouilles de surveillance générale en ville (police administrative
et éventuellement judiciaire) reste sous l'autorité du commandant de
groupement .
De même la compagnie qui tient des points sensibles
et participe à la défense militaire de la ville (carrefours, routes
et réserve) aurait elle pu être placée à la disposition du
commandant du secteur opérationnel.
Une clarification dans les circuits de commandement
et les subordinations hiérarchiques pourrait éviter quelques fâcheux
contretemps comme cela a pu être observé en d'autres lieux.
Des cinq unités composant le groupement de Kigali,
trois sont aux ordres du commandant de secteur opérationnel et une
quatrième assure des missions qui, en fait, relèvent de cette même
autorité
Le commandant de groupement de gendarmerie ne
dispose en réalité que de la seule unité territoriale.
2° - EXERCICE DES MISSIONS TRADITIONNELLES DE LA GENDARMERIE DANS LA
CAPITALE
Les brigades territoriales dont le nombre de 3 avait
depuis longtemps été jugé insuffisant ont été démantelées depuis le
mois d'octobre 1990. Les OPJ ont été employés à des tâches
militaires et il a fallu une importante poussée de la criminalité au
début de 1991 pour qu'on remette en place en hâte un OPJ par brigade
soit 3 OPJ pour la capitale. Même si on leur ajoute l'officier et Le
sous-officier qui continuent à assurer la pérénité du peloton
judiciaire, on se rend aisément compte qu'un effectif de 5 OPJ pour
une ville de plus de 200.000 habitants ne saurait suffire pour
répondre aux besoins en police judiciaire
Ces chiffres dérisoires sont certes quelque peu
tempérés par le fait que le fichier central qui dispose d'effectifs
plus conséquents (92) travaille exclusivement ou presque au profit
de la capitale. Mais cette situation qui détourne le fichier central
dé sa vocation nationale ne saurait être considérée comme
satisfaisante.
3° - CONCLUSION
Il paraît donc nécessaire, voire urgent devant
l'installation à court terme du multipartisme qui entrainera
inévitablement des mouvements populaires dans la capitale. de
redéfinir le cadre d'activités de la gendarmerie à Kigali en :
- remettant à niveau les 3 brigades anciennes (Nyarugenge,
Gikondo, Nyamiranbo) désorganisées par les mutations multiples
depuis quelques mois
— mettant en place au plus tôt les 3 nouvelles brigades
(Remera, Kicukiro, Kabuga) :
— replaçant aux ordres du commandant de groupement toutes les
unités du groupement effectuant des missions de police
administrative dans sa circonscription, quitte à ce que cet officier
en rende compte au commandant de secteur opérationnel ;
— plaçant aux ordres du commandant de secteur opérationnel les
unités effectuant des missions de garde ou purement militaire ;
— replaçant dans leurs fonctions habituelles la CSR et la
moitié au moins du groupe mobile (cf. C.R. sur la visite de ces
unités).
Le Lt Cl RUELLE
Chef du DMAT Gendarmerie.
Copie à : Colonel, Chef de la Mission d'Assistance Militaire.