Citation
Olivier Faure, Premier secrétaire du Parti socialiste
Dylan Boutiflat, secrétaire national aux Relations internationales
Le 20 décembre, les 44 millions de citoyens de la République démocratique du Congo (RDC) étaient appelés à élire leur président, leurs députés et pour la première fois leurs conseillers communaux, concrétisant ainsi un vaste programme de développement local.
Si ce scrutin se tient, en dépit de la guerre qui ravage l’Est du pays depuis 30 ans, c’est à mettre au crédit de l’action de Félix Tshisekedi. Élu en 2019, à l’issue de la première transition démocratique depuis l’indépendance, il a tenu bon face aux tentatives de déstabilisation et aux perturbations du scrutin depuis l’ouverture des bureaux de vote.
Cinq ans de mandat n’auront malheureusement pas permis à nos camarades de l’UDPS de réparer toutes les erreurs faites pendant des décennies, notamment pour réduire les inégalités et faire taire les armes dans l’Est du pays. Mais la plupart des observateurs s’accordent à saluer les nouvelles infrastructures, dont la construction de 1230 écoles, et les réformes réalisées, à commencer par la gratuité de l’accouchement et celle de l’accès à école primaire pour quelques 5 millions d’enfants. Malgré toutes ces avancées la RDC reste confrontée à des défis majeurs, comme l’accueil des 7 millions de personnes forcées de quitter leurs villages par les milices étrangères, notamment celles du Rwanda voisin, pour exploiter illégalement les ressources naturelles du pays.
Sur le plan diplomatique, Félix Tshisekedi a investi pleinement la présidence de l’Union africaine 2021-2022 pour faire respecter les engagements internationaux pour la paix dans la sous-région des Grands Lacs et plus largement à travers le continent. D’ailleurs cette expérience a aussi permis au chef de l’État congolais d’affirmer une relation plus équilibrée entre la RDC et les anciennes puissances coloniales. Lors de la visite à Kinshasa du président français en mars 2023, Thisekedi avait appelé à : « du respect, de la considération, à regarder autrement et à sortir du paternalisme à l’encontre des pays africains ».
Le président porte un bilan, mais aussi une vision pour l’avenir. La France doit à ce titre concrétiser les engagements pris au printemps dernier. Elle doit aussi convaincre l’UE de développer ses coopérations économiques, d’accompagner l’émergence de la souveraineté monétaire des États africains vers un marché régional puis continental et de financer les investissements de la transition écologique, vu le potentiel d’énergies renouvelables des Grands Lacs, en eau du bassin du fleuve Congo et de terres agraires pour l’auto-suffisance alimentaire. La RDC doit pouvoir jouir pleinement de toutes ses ressources pour devenir plus que jamais un État prospère, de justice et de progrès.