«
J’aurais espéré qu’un rapport comme celui-ci clarifie vraiment qui est qui », a affirmé ce 4 juillet 2023, M. Paul Kagame en guise de réponse à ce rapport. D’après le dirigeant, «
le groupe d’experts maintient un récit qui a été établi il y a longtemps, il y a près de 30 ans, autour de l’histoire du génocide. Ils veulent que le génocide soit perçu davantage selon leur propre point de vue que dans la réalité de ce qui s’est passé ici ».
«
Dans notre cas, nous devons vraiment être prudents, comme nous l’avons été et continuons à l’être, afin de ne pas nous perdre dans ce désordre et d’oublier nos priorités, qui sont de garder le Rwanda, les Rwandais et ceux qui vivent ici, d’où qu’ils viennent, en sécurité, indépendamment des grondements qui se produisent autour de nous », a-t-il dit dans un entretien accordé à la télévision rwandaise ce 4 juillet, date anniversaire de la libération du pays.
Par ailleurs, le Président rwandais se voit en médiateur pour la crise dans l’Est du Congo et exhorte ses détracteurs à plutôt le «
guider vers les actions possibles à entreprendre pour pacifier, parce que pacifier l’Est du Congo, ce n’est pas seulement pacifier le Congo, c’est aussi pacifier les pays voisins, qu’il s’agisse de l’Ouganda, du Rwanda et du Burundi, et peut-être d’autres au-delà dans d’autres parties géographiques ».
D’après le dirigeant, «
les gens essaient d’écrire leurs propres récits » et non la réalité. Le Rwanda est depuis plusieurs mois accusé de soutenir le M23, une rébellion qui prend place au Nord-Kivu, dans le nord-est de la République démocratique du Congo, depuis la fin formelle de la guerre du Kivu de 2004 à 2009.
Après une année d’enquête, un groupe des experts de l’Onu a dans un rapport publié en juin dernier affirmé détenir des preuves supplémentaires confirmant l’implication de l’armée rwandaise dans la province congolaise du Nord-Kivu, en soutien au M23. Kigali nie depuis le début toute implication, accusant en retour Kinshasa de collaborer avec des groupes armés – une collaboration également épinglée par le rapport sus-cité.
Paul Kagame s’exprimait à l’occasion du 29
e anniversaire de la libération, appelé localement « Kwibohora », date à laquelle l’armée patriotique rwandaise, bras armé du Front patriotique rwandais (FPR) pendant la lutte de libération, a mis fin au génocide de 1994 contre les Tutsis, qui a fait plus d’un million de morts dans le pays en moins de cinq mois.