Fiche du document numéro 32347

Num
32347
Date
Mardi 28 juin 1994
Amj
Taille
4006360
Titre
From: Cdt B… [Nom masqué]. DL/FAR - EMA-CCR. To: Cellule de crise FAR. Objet : Parties Rwanda-Burundi de la Fiche Ministre du 28 juin 94
Lieu cité
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Mot-clé
Cote
N0 99/DEF/EMA/COIA/CCR/CD
Source
EMA
Fonds d'archives
Commentaire
Care should be taken not to confuse the FAR, Rapid Action Force (of the French army) for which this document is intended, and the FAR, Rwandan Armed Forces (governmental). We note here actions of the CRAP (Research and Action in Depth Commando) type in these "coups de main behind the front line". The author of this report still considers that the RPF is the enemy and that the FAR and militias are justified in fighting it. The bias in favor of the FAR is visible in this sentence "will fight fiercely in this last redoubt". Hence this confusion maintained between the Tutsi hunted since April, that the french soldiers are supposed to rescue, and infiltrated members of the RPF, which is even made responsible for the massacres of Tutsi.
Type
Document militaire
Langue
FR
Citation
2.- RWANDA

Situation militaire

Les Forces armées rwandaises (FAR) opposent une résistance désespérée dans la capitale où les combats se sont poursuivis pendant toute la semaine. Elles affirment ne plus disposer désormais de munitions d'armes lourdes, mais tiennent encore le mont Kigali et les camps de la garde présidentielle et de la gendarmerie. Pour s'emparer de la capitale, le Front patriotique rwandais (FPR) essaye depuis vendredi de couper les gouvermementaux de leurs bases arrières par un mouvement enveloppant de direction sud-ouest , il aurait conquis ces derniers jours les villes de Muhanga, Mushabati, Rutobwe et Runda.

Mis à part les combats pour Kigali et les mouvements d'encerclement qui y sont directement liés, le FPR avance lentement sur la direction Gitarama - Kibuye et quelques éléments ont atteint Mushubati (8 km à l'ouest de Gitarama) et Masango (25 km au sud-ouest de Gitarama) En revanche, il ne réussit plus à progresser en direction de Butare.

En fait, le FPR concentre actuellement ses efforts sur Kigali pour obtenir une victoire médiatiquement forte qui aura valeur de symbole, mais cette bataille fixe une part importante de ses effectifs et il en sera de même une fois la ville prise.

Dès lors, même si l'exploitation normale de la chute de Kigali devrait orienter les efforts du FPR vers Kibuye pour couper le secteur gouvernemental en deux, il connaîtra des difficultés à progresser rapidement pour diverses raisons :

- ses succès ressoudent la communauté hutue dans un élan de solidarité ethnique et sa progression en région hostile en sera rendue plus difficile;

- ses maigres effectifs (environ 20 000 hommes) ne lui permettent pas de lancer de vastes offensives et de contrôler simultanément le terrain déjà conquis ;

- son offensive risque de déclencher un massacre des Tutsis réfugiés en zone
gouvernementale ;

- les FAR, appuyées par les milices, se battront avec acharnement dans cet ultime réduit

Les militaires rwandais ont compris ces vulnérabilités du FPR et ont mené cette semaine divers coups de main en arrière de la ligne de front, en particulier à Cyeru, Buyoga, Tumba, Mogambazi et Nyamugali.

Au plan sécuritaire, l'action des milices extrémistes hutues dans le sud-est du pays est en nette diminution. Toutefois, un incident a opposé, le 27 matin, des miliciens hutus (encadrés par des militaires) à des hommes en armes dispersés par groupes dans le triangle Gishyita - mont Karongi - Gisovu. ll pourrait s'agir, soit d'éléments du FPR infiltrés de nuit à partir de Gitarama, soit plus
probablement de réfugiés tutsis ayant fui les massacres d'avril et cherchant à se défendre sur place.


Au plan humanitaire, la situation est extrêmement préoccupante, car de graves menaces pèsent en zone gouvernementale sur les populations tutsies (rarement réunies en camps car elle constitueraient des cibles faciles), comme sur les opposants hutus, les communautés religieuses ou simplement les individuels qui possèdent quelques biens.

Miliciens hutus et bandits se confondent souvent, les meurtres et exactions ayant pour mobiles autant la haine ethnique que la convoitise. Une des causes du banditisme provient d'ailleurs de l'état de dénuement dans lequel se trouvent aussi des centaines de milliers de réfugiés hutus ayant fui depuis des mois ou des semaines devant la progression du FPR et qui se trouvent souvent livrés à eux mêmes : un million de hutus sont réfugiés dans l'ouest du pays, près de la moitié se trouve dans des camps qui ne bénéficient pas tous de l'aide humanitaire. En outre, l'avancée du FPR dans le centre ouest du pays risque de provoquer de nouveaux mouvements de panique et de fuite de population vers la frontière zaïroise.

À Kigali, les évacuations s'effectue difficilement en raison des combats En revanche dans le nord, le FPR à autorisé la réouverture d'un couloir d'aide humanitaire aux ONG françaises entre la frontière ougandaise et Byumba.

3 - Burundi

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fgtquery v.1.9, 9 février 2024