Citation
DIRECTION DU RENSEIGNEMENT
MILITAIRE
Paris, le 7 septembre 93.
N° 2465/DEF/DRM/SDE/AFMO/CD
Officier traitant : Lol
Decinscifié nar DÉCISION
Qu Mmurisire de ta CL ‘anse
N ((6574 du 09 FEV 2021
FICHE
Obiet : Mise en place de la Force d'interposition au Rwanda.
P- jointes : Une carte.
Le délai de 37 jours fixé par les accords de paix d'Arusha pour mettre en place le Gouvernement de transition à base élargie (GTBE) et la Force internationale neutre (FIN) arrive à expiration le 11 septembre. Les deux parties semblent disposées à respecter les clauses mais l'ONU ne pourra pas mettre en place la force d'interposition dans la période prévue. Elle devra vraisemblablement faire appel au Groupe des observateurs militaires neutres (GOMN) créé par l'OUA.
1. ACCORDS DE PAIX D'ARUSHA
Le 4 août, la signature des accords de paix d'Arusha clôturait les négociations (Arusha I à V, Dar es Salam, Kinihira) et ouvrait la voie à la création du gouvernement de transition. La mise en place des institutions de transition reste toutefois dépendante des mesures militaires d'accompagnement définies dans l'accord :
- déploiement d'une Force intemationale neutre (FIN) ;
- retrait des forces étrangères ;
- constitution de la première cohorte à Kigali ( un bataillon FPR, un bataillon
FAR).
Les accords fixaient la date butoir du 10 septembre 1993.
2. SITUATION MILITAIRE
La situation est figée depuis le 9 mars et les forces en présence campent sur
leurs positions (voir carte en annexe). Depuis la signature des accords, la situation est calme dans la zone tampon.
L'Armée populaire rwandaise (APR) organise défensivement le terrain et
poursuit l'instruction de ses unités. Elle a regroupé à Mulindi le bataillon de 600 hommes pour le préparer à la mission de sécurité de Kigali. Elle est confrontée à des problèmes
DESTINATAIRES :
CEMA - MGEMA - MINDEF/CAB/MIL/CM21 - ELYSEE/EMP - MINCOOP/MISMIL - Chef DRM -
DRM/BEP/CREIL -Cdb AFMO - Adjoint Cdb - Rédacteur - Chef SITU - frievté - Chrono -Cogé. | ee
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CONFINFNTIFI NFFENSE
de pénurie de carburant et à la croissance des actes d'indiscipline de ses soldats.
Les Forces armées rwandaises (FAR) observent avec vigilance le dispositif de
l'APR. Lasignature des accords a démotivé la troupe qui a tendance à considérer que la paix est arrivée. Le banditisme armé perpétré par les soldats des FAR est devenu chose courante.
Déclassifié nar décision
du munictie de la Léiense
N° 40654 du'8SFE 2021
3, SITUATION INTERIEURE
La signature des accords de paix a été accueillie avec soulagement par la
population et par la quasi totalité de la classe politique, exception faite de la Coalition pour la défense de la République (CDR) parti extrémiste exclu de la future assemblée nationale de transition.
Le FPR a agréé la candidature de M. Twagiramungu au poste de Premier
ministre du futur gouvernement. Les partis politiques (FPR compris) ont procédé à des élections locales pour préparer la désignation des députés de la future assemblée.
La sécurité intérieure est troublée du fait de l'augmentation des agressions et
des attaques à main armée dont se rendent coupables les militaires des FAR.
L'opposition ethnique entre Tutsi et Hutu ne s'est pas manifestée au cours de cette période, hormis à Rutsiro, les 24 et 25 août où de brefs affrontements ont été calmés par la venue du Premier ministre.
4. FORCE INTERNATIONALE NEUTRE
L'Onu a envoyé, du 19 août au 7 septembre, une mission de reconnaissance
dirigée par le général canadien Dallaire, au Rwanda, auprès du médiateur de l'OUA, M. Mwiyi et au siège de l'OUA à Addis Abeba. Son mandat était d'étudier la composition et les modalités de déploiement de la FIN.
Les avis sont partagés quant au volume de la FIN : 4 150 hommes pour les
gouvemementaux, 1 000 hommes pour les Etats-Unis. Le FPR ne s'est pas prononcé
sur le volume total mais il propose 500 à 1 000 hommes dans un premier temps.
La mission a proposé une mise en place à Kigali tout d'abord puis
ultérieurement dans le reste du pays, compte tenu des problèmes inhérents à la mise sur pied d'une telle force.
5. ENVIRONNEMENT
La mission d'observation des Nations unies, Ouganda-Rwanda (MONUOR)
commandée par le général Dallaire comprendra 81 observateurs militaires et 24
fonctionnaires. Elle se déploiera sur la frontière. À l'heure actuelle, 21 observateurs sont arrivés mais ne se sont pas encore déployés.
Le GOMN, créé par l'OUA, est commandé par le général nigérian Opalaye. Il
est composé de 60 observateurs et s'efforce de contrôler la neutralité de la zone tampon.
6. PERSPECTIVES
L'ONU ne pourra pas, avant le 11 septembre, mettre en place la FIN ; la
mission de reconnaissance n'a pas encore présenté son rapport, le conseil de sécurité n'a pas pris de résolution.
Le FPR et plusieurs personnalités rwandaises dont le futur Premier ministre
souhaitent la présence, au plus tôt, d'une unité d'interposition, préalable à la mise en place des institutions de transition. Ils acceptaient que ce rôle soit confié au GOMN élargi
(130 observateurs), renforcés par 70 hommes du FPR et 70 hommes des FAR. Cette solution semble avoir été agréée : la Tunisie a envoyé 40 observateurs le 6 septembre, l'Egupte a annoncé qu'elle enverrait 40 officiers cette semaine.
La question qui reste an suspend est de savoir quelle va être la décision
du Conseil de sécurité. Il peut :
- soit confier au GOMN la mission d'assurer l'intérim jusqu'à l'arrivée de la FIN ;
- soit transformer le GOMN en FIN et ne pas méttre en place d'autres forces
(option préconisée par les Etats-Unis et la Russie).
Déc'ascifié par décision
du ministre de ia Gceranse
N° (60574 du 09 FEV 2021