Citation
MINISTERE DE LA DEFENSE
DIRECTION DU RENSEIGNEMENT C/RWANDA/F-240993
MILITAIRE Paris,le 30 septembre 1993
D NÉ6S/DEF/DRM/SDE/AF MO/CD
Officier traitant : Lel
FICHE _
| ÉClASSIfié par décision
du ministre de la Défense
Objet : Création de la MIANUR
N° 060574 dy 09 FEV 202 1
P.Jointes : 2 annexes
La Mission de reconnaissance des Nations-unies au Rwanda a rendu
son rapport le 22 septembre au secrétaire général des Nation-unies. Le projet de
résolution concernant la création de la Mission d'interposition et d'assistance
des Nations-unies au Rwanda (MIANUR) devrait survenir dans les prochains
jours.
1. LES PROPOSITIONS CONCERNANT LE MANDAT DE LA FORCE SONT
CONFORMES AUX ARTICLES DE L'ACCORD D'ARUSHA
Des additifs ont été ajoutés créant 5 zones d'action :
- une zone de sécurité autour de Kigali d'un rayon de 10 kilomètres.
Un bataillon de 800 hommes (1 compagnie logistique, 4 compagnies d'infanterie
dont une sur blindés à roues) et un détachement d'observateurs seront chargés
d'assurer la sécurité des membres du Gouvernement de transition à base élargie
(GTBE), de l'aéroport, des cantonnements du bataillon FPR et des bâtiments
gouvernementaux ;
- la zone démilitarisée (DMZ) ex-zone tampon élargie sera placée sous
le contrôle dans un premier temps du Groupement des observateurs militaires
neutres (GOMN) puis sous la protection d'un autre bataillon d'infanterie à 800
hommes qui devra surveiller 26 points sensibles (points de rassemblement, de
cantonnement et centres d'instruction intégrés) ;
- les éléments nouveaux sont la création d'une "Zone
gouvernementale” et d'une "Zone FPR" placée chacune sous le contrôle d'une
équipe d'observateurs et l'inclusion de la zone frontière rwando-ougandaise
(sous la surveillance de la Mission d'observation des Nations-unies Ouganda-
DESTINATAIRES : ELYSEE/EMP - MATIGNON/CABMIL - CEMA - CAMO - MINDEF/CAB/DAS -
MINDEF/BUREAU RESERVE - MINDEF/CABMIL/CM21- MINDEF/CABMIL/Gal RANNOU - MGEMA (dont 1 ex
pour COS) - SCEM/OPS - SCEM/RI - EMA/RI - EMA/RE - COIA - CHEF EMPLOI - DGSE - SGDN -
MINCOOP/MISMIL - Chef DRM - DRM/BEP/CREIL - Chef SDE - CdB AFMO - Adjoint CdB - Rédacteur - Chef SITU -
Archives - Chrono - COGE re,
GAS )
- la MIANUR contrôlera la démobilisation des 35 000 soldats retraités
ou déflatés ; la réinsertion de ces derniers sera à la charge du Ministère
rwandais de la Réhabilitation et de la Réinsertion sociale, assisté de personnels du PNUD et des ONG. Elle Supervisera la constitution des Forces rwandaises de défense (FRD) de la Gendarmerie et de la Police.
Par ailleurs elle sera chargée de l'escorte de la protection des convois
humanitaires jusqu'à la relève par les futures FRD et un élément génie assurera
le démiminage ;
Décilascifié nar décision
du trimsire de la céiense
N° 0(0574 du 09 FEV 2021
2. LA FORCE D'INTERPOSITION
Placée sous le commandement du général canadien Dallaire, elle
comprendrait 2 548 militaires, 60 policiers et 127 civils chargés des opérations
humanitaires (composition en annexe).
Elle prendra sous son contrôle la MONUOR et le GOMN élargi et
disposera de moyens aériens (4 hélicoptères et 1 avion léger).
Le commandant des forces de police sera subordonné au commandant
de la force. Le responsable des opérations d'assistance humanitaire sera chargé
de préparer puis d'organiser, le retour des 300 000 personnes déplacées, en
liaison avec le commandant de l'opération.
3. LE MANDAT DE LA FORCE EST FIXE A 22 MOIS
La MIANUR se déploiera progressivement (cf annexe).
L'opération a été planifiée en 4 phases :
Phase 1 de la signature de la résolution des Nations-unies à la mise en
place du Gouvernement de transition à Kigali, jour J (durée estimée à 3 mois).
La MIANUR se mettra en place à Kigali et engerbera le GOMN et la
MONUOR, un PC tactique sera déployé dès la signature de la résolution (25
militaires, 3 policiers, 18 civils).
Le départ des troupes étrangères s'effectuera dès la mise en place de
la Forces d'interposition à Kigali ; il sera suivi par l'arrivée du bataillon FPR. En fin de phase 1, elle comprendra 1 428 militaires (dont 211 observateurs
militaires)
Phase 2 : de J à J + 90 jours, date du début du processus de
démobilisation et d'intégration des forces.
L'effort sera mis sur la préparation des infrastructures et l'implantation
du 2ème bataillon en zone démilitarisée. En fin de phase 2, la force aura son
effectif maximum soit 2 548 hommes :
Phase 3 de J + 91 à J + 360 jours, date de fin du processus de
démobilisation,
L'effort sera mis sur le contrôle du bon déroulement du processus de
démobilisatio d'intégration et de la formation de la future armée. En fin de
phase 3 l'effectif serait ramené à 1 240 hommes ;
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N° (00574 du 09 FEV 2071
Phase 4 de J + 361 à J + 660.
_ La cessation de la surveillance de la frontière et de la zone
démilitarisée et la diminution des effectifs marqueront cette phase, l'effectif
nécessaire serait de 930 hommes.
Commentaires :
1. Les Etats-Unis et la Russie considèrent les chiffres proposés par le rapport
Dallaire comme disproportionnés. Ils évaluaient le volume de la MIANUR à 1 000
hommes. La discussion de la résolution au Conseil de sécurité se présente
comme difficile.
2. Le délai supplémentaire (2 à 3 mois) nécessaire à la mise en place de la
MIANUR à Kigali risque de provoquer des conséquences désastreuses pour le
Rwanda.
21. Le FPR ne reconnaît pas, au gouvernement actuel, le droit de
négocier avec le FMI, seul le futur Gouvernement de transition à base
élargie (GTBE) aura cette prérogative.
Plus le GTBE tardera à se mettre en place plus la négociation avec le
FMI permettant le décaissement de 35 millions de dollars sera
reportée. Cette somme constitue la seule rentrée prévisible à court
terme et le pays n'a que deux semaines de réserves de devises.
22. L'agacement et l'acrimonie affichés par le FPR à l'encontre du
gouvernement actuel risquent de s'amplifier pouvant conduire à des
débordements dus aux extrémistes des deux partis.
3. La question de la réinsertion des 35 000 démobilisés est laissée à la charge
du Ministère rwandais de la Réhabilitation et de la Réinsertion sociale.
Ce ministère n'existe pas. Il sera formé après la Constitution du Gouvernement
de transition et aura 3 mois pour trouver une politique cohérente. On peut
estimer qu'il ne saura faire face au problème.
4. La Belgique, le Maroc et l'Equateur se déclarent prêts à fournir des troupes
pour la MIANUR.