Date
Dimanche 26 juin 1994
Sur titre
Journal de 19 heures 45 [2:37]
Titre
L'aide humanitaire n'est toujours pas arrivée à l'aéroport de Goma
Sous titre
À Nyundo, l'école a été dévolue à 400 réfugiés hutu fuyant les massacres autour de Kigali.
Résumé
- The rest of Operation Turquoise in Rwanda is still proceeding without incident. French patrols are stepping up their incursions into the country, notably through the South-West. The French general staff is now installed in Goma in the North-West. Our special envoys are on site. They went today to Nyundo, in the north, to a refugee camp.
- Here in Nyundo, the school was devolved to 400 Hutu refugees fleeing the massacres around Kigali.
- First contacts, first estimates of food aid to be provided in the first emergency. For the time being, only NGOs such as the Red Cross provide assistance to refugees.
- Tomorrow [June 27] too, the French soldiers will continue to penetrate even further into Rwandan territory. A mission: to find refugees to rescue. An imperative: avoid at all costs the slightest incident with the various forces present.
- Humanitarian aid has still not arrived here at Goma airport, on the Rwandan border. But 40 tonnes of food and medicine are expected on Monday [June 27] or Tuesday [June 28]. They should then be distributed as needs for Rwandan refugees are assessed.
- Several refugee camps are placed under the protection of French soldiers. In the south-west of the country, paratroopers dismantle Hutu barricades and explain to the population the true meaning of their mission. As for example in the camp of Nyarushishi.
- In Nyarushishi camp, vital food aid comes from the sky, brought by the French army. Here 8,000 Tutsi are trying to survive. Many women and children. It's a race to eat.
- These refugees are the survivors of a large-scale massacre that took place in recent weeks in southwestern Rwanda. Of the 55,000 Tutsi in the Cyangugu region, 20 to 25,000 were reportedly killed by Hutu extremists. The others fled to Zaire.
- Those who survive today in Nyarushishi camp face malnutrition, malaria and dysentery.
- This morning, a mass was said by a Tutsi priest.
Citation
[Gilles Leclerc :] La suite de l'opération Turquoise au Rwanda se déroule toujours sans incident. Les patrouilles françaises multiplient leurs incursions dans le pays en passant notamment par le Sud-Ouest. L'état-major français est maintenant installé à Goma dans le Nord-Ouest. Pierre Babey et Joseph Tual, nos envoyés spéciaux, sont sur place. Ils se sont rendus aujourd'hui à Nyundo, au nord, dans un camp de réfugiés.
[Pierre Babey :] […] les militaires français au Rwanda [le début du reportage semble tronqué]. Ici à Nyundo, l'école a été dévolue à 400 réfugiés hutu fuyant les massacres autour de Kigali [une incrustation "Camp de Nyundo (Rwanda), aujourd'hui" s'affiche à l'écran ; on voit des réfugiés en train de faire leur toilette et de préparer leur repas dans l'enceinte de l'école].
[Un réfugié : "[inaudible] ici donc, nous avons ici…, parce que ici c'est là où la sécurité, ça [sic]. Dans…, dans de les…, les…, des cartouches [sic]".]
Premiers contacts, premières estimations des secours alimentaires à apporter en première urgence [deux soldats français au béret noir déambulent parmi les réfugiés].
[Un soldat français demande au réfugié cité ci-avant : - "Regarde, là, les…, les…, c'est quoi ? c'est des pommes de terre là-bas, c'est quoi ? Le réfugié : - "C'est des patates douces".]
Pour l'instant seules les ONG comme la Croix-Rouge apportent une assistance aux réfugiés [gros plan sur des hommes vêtus d'un dossard de la Croix-Rouge].
Demain [27 juin] aussi, les militaires français vont continuer à pénétrer encore plus à l'intérieur du territoire rwandais. Une mission : trouver des réfugiés à secourir. Un impératif : éviter à tout prix le moindre incident avec les différentes forces en présence [on voit des militaires français au béret noir dans leur jeep en train de sillonner une route du Rwanda].
[Pierre Babey, "envoyé spécial Rwanda", devant des automitrailleuses légères françaises : "L'aide humanitaire n'est toujours pas arrivée ici à l'aéroport de Goma, à la frontière rwandaise. Mais 40 tonnes de vivres et de médicaments sont attendus lundi [27 juin] ou mardi [28 juin]. Ils devraient ensuite être distribués au fur et à mesure de l'estimation des besoins en faveur des réfugiés rwandais".]
[Gilles Leclerc :] Alors on vient de le voir, d'ores et déjà en effet plusieurs camps de réfugiés sont placés sous la protection des soldats français. Dans le Sud-Ouest du pays les parachutistes procèdent au démantèlement des barricades hutu et expliquent à la population le véritable sens de leur mission. Comme par exemple dans le camp de Nyarushishi. Hervé Ghesquière.
[Hervé Ghesquière :] Au camp de Nyarushishi l'aide alimentaire -- vitale -- vient du ciel acheminée par l'armée française [on voit un hélicoptère Puma en train de se poser sur le camp de Nyarushishi ; une incrustation "Camp de Nyarushishi, Sud Ouest Rwanda, hier [25 juin]" s'affiche à l'écran]. Ici 8 000 Tutsi tentent de survivre. Beaucoup de femmes et d'enfants. C'est la course pour manger [on voit des réfugiés, dont un enfant amputé d'une jambe et marchant avec une béquille, se précipiter vers l'hélicoptère].
Ces réfugiés sont les rescapés d'un massacre à grande échelle qui a eu lieu ces dernières semaines au sud-ouest du Rwanda. Sur les 55 000 Tutsi de la région de Cyangugu, 20 à 25 000 auraient été tués par les extrémistes hutu. Les autres ont fui vers le Zaïre [on voit un militaire français au béret rouge diriger les réfugiés].
Ceux qui survivent aujourd'hui dans le camp de Nyarushishi sont confrontés à la malnutrition, au paludisme et à la dysenterie [gros plan sur un enfant amaigri].
Ce matin, une messe a été dite par un prêtre tutsi.
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fgtquery v.1.9, 9 février 2024
