Date
Dimanche 29 mai 1994
Sur titre
Journal de 20 heures [2:32]
Titre
Les dirigeants du FPR ont fait savoir qu'ils étaient d'accord pour l'envoi de nouveaux Casques bleus au Rwanda. Mais ils s'opposent formellement à toute participation de militaires français
Sous titre
Paris est accusé d'avoir soutenu le régime du Président Habyarimana.
Résumé
- Rwanda more than ever torn apart by civil war. Part of the government fled before the advance of the rebel troops of the Patriotic Front. And the latest fighting around the capital Kigali has caused the exodus of hundreds of thousands of destitute Rwandans.
- General insecurity has forced the few blue helmets on the spot to suspend the evacuation of civilians who are currently blocked behind the combat lines.
- The rebel leaders made it known a few days ago that they agreed to send new blue helmets to Rwanda. But the leaders of the RPF formally oppose any participation of French soldiers.
- Kigali, three days after the death of the Presidents of Rwanda and Burundi: 191 French paratroopers land with the sole purpose of evacuating foreign nationals.
- But this is not the first time that the French army has set foot on Rwandan soil. In October 90, 150 soldiers had already come to evacuate foreigners during the Patriotic Front offensive. But these men remained in Rwanda at the request of President Habyarimana. They will even be 700 and will not leave until 93.
- The Rwandan President and France have always denied the participation of French soldiers in the fighting against the Patriotic Front. They were there, says General Habyarimana, only to protect their nationals.
- Today, however, Paris is accused of having supported the regime of President Habyarimana. Those who point the finger at France recall that the Rwandan soldiers were trained until last April by more than 70 French military instructors. Our country has been caught in the trap of past agreements.
- Philippe Bohn, "Expert Africa": "We did not realize the nature of this regime. And that the logical and normal cooperation agreements that we had with this country found themselves in a context that did not was not the one that France would have liked".
- Similarly, France had offered the Rwandan President the Falcon 50 where he died on April 6 with his three crew members, also French, at Kigali airport.
- Paris also paid for the trip of the presidential family who found refuge in France after having evacuated Rwanda under French protection.
- This is why the opposition to the Rwandan regime is entering Kigali today. The Patriotic Front does not want French blue helmets. Supported by Uganda and the Anglophone camp in Africa, these men are now taking their revenge. France will no doubt be kept out of a political settlement.
Commentaire
The 20 o'clock news of France 2 of May 29, 1994 is visible in its entirety here: https://www.youtube.com/watch?v=HbgfNxDkHh0
Citation
[Bruno Masure :] Le Rwanda plus que jamais déchiré par la guerre civile. Une partie du gouvernement fuit devant l'avancée des troupes rebelles du Front patriotique. Et les derniers combats autour de la capitale Kigali ont provoqué l'exode de plusieurs centaines de milliers de Rwandais démunis de tout.
L'insécurité générale a contraint les rares Casques bleus sur place à suspendre l'évacuation des civils qui sont actuellement bloqués derrière les lignes de combat [on voit un convoi de camions de l'ONU remplis de réfugiés ; ils sont escortés par des Casques bleus et des soldats des FAR].
D'autre part, les dirigeants rebelles ont fait savoir il y a quelques jours qu'ils étaient d'accord pour l'envoi de nouveaux Casques bleus au Rwanda. Mais les dirigeants du FPR s'opposent formellement à toute participation de militaires français. Philippe Rochot nous explique les raisons de cet ostracisme.
[Philippe Rochot :] Kigali, trois jours après la mort des Présidents du Rwanda et du Burundi [une incrustation "Kigali, 9 avril 1994" s'affiche à l'écran] : 191 parachutistes français débarquent dans le but unique d'évacuer les ressortissants étrangers [diffusion d'images d'archives montrant des scènes de massacres et des militaires français en train d'évacuer des Occidentaux].
Mais ça n'est pas la première fois que l'armée française met le pied sur le sol du Rwanda. En octobre 90, 150 soldats sont déjà venus pour évacuer les étrangers pendant l'offensive du Front patriotique. Mais ces hommes sont restés au Rwanda à la demande du Président Habyarimana. Ils seront même 700 et ne partiront qu'en 93 [on voit des militaires français sur l'aéroport de Kanombe].
Le Président rwandais [diffusion d'un extrait d'une interview de Juvénal Habyarimana en train de dire : "[…] la France d'envoyer ses troupes"] et la France ont toujours démenti la participation des soldats français aux combats contre le Front patriotique. Ils n'étaient là, dit le général Habyarimana, que pour protéger leurs ressortissants.
Aujourd'hui pourtant, Paris est accusé d'avoir soutenu le régime du Président Habyarimana [diffusion de la Une du journal Libération : "Rwanda: les amitiés coupables de la France" et de l'article publié dans le même journal sous le titre "La France prise au piège de ses accords"]. Ceux qui montrent la France du doigt rappellent que ces soldats rwandais [on voit des militaires des FAR au béret rouge] ont été formés jusqu'au mois d'avril dernier par plus de 70 instructeurs militaires français. Notre pays s'est trouvé pris au piège des accords passés [diffusion d'images d'archives montrant une altercation entre des civils et un militaire des FAR].
[Philippe Bohn, "Expert Afrique" : "On ne s'est pas rendu compte de la nature de ce régime. Et que… la…, la coopération et les accords de coopération logiques et normaux que l'on avait avec ce pays se sont retrouvés dans un contexte qui n'était pas celui que la France aurait souhaité"].
De même la France avait offert au Président rwandais le Falcon 50 où il a trouvé la mort le 6 avril dernier avec ses trois membres d'équipage, également Français, sur l'aéroport de Kigali [diffusion de photographies de l'épave de l'avion].
Paris a également pris en charge le voyage de la famille présidentielle qui a trouvé refuge en France après avoir évacué le Rwanda sous protection française [on voit Agathe Habyarimana, des membres de sa famille et son avocate dans un appartement parisien].
Voilà pourquoi l'opposition au régime rwandais pénètre aujourd'hui dans Kigali. Le Front patriotique ne veut pas des Casques bleus français.
Soutenu par l'Ouganda et le camp anglophone en Afrique, ces hommes prennent aujourd'hui leur revanche. La France sera sans doute tenue à l'écart d'un règlement politique [diffusion d'images de soldats du FPR en train de danser et chanter].
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