Citation
A PROPOS DE L'EVOLUTION RECENTE DE LA
SITUATION INTERIEURE AU RWANDA.
1) Ce jeudi 22 novembre 1996, Monsieur le Prefet de la ville de Kigali,
Le Lieutenant Colonel Tharcisse RENZAHO a organisé au Stade National
“AMARORO" à Remera une réunion de sensibilisation “urgente” où le principal
objet à l'ordre du jour était d'avertir la population qu'il y aurait des
groupuscules tutsis qui s'appréteraient à massacrer les hutus !
Beaucoup de gens à cette réunion se sont demandés immédiatement si cela
n'était qu'un moyen habile et détourné mais classique et mal camouflé d'en
appeler à la hargne des extrêmistes hutus, de les inviter à "prendre les
machettes" et de massacrer les tutsis sous le pretexte d'une supposée légitime
défense. Ou tout simplement de semer le trouble et l'insécurité dans la
population. Les esprits en sont partis déboussolés, ne sachant si cela était
de la responsabilité propre et de l'initiative du Préfet RENZAHO, s'il n'y avait
pas derrière tout cela de la manipulation des masses par les extrémistes et
pourquoi enquête n'avait pas été faite auparavant pour établir la véracité
des rumeurs propagées !
2) Au même moment des informations persistantes font état de massacres des
élèves tutsis aux Groupes Scolaires de Rambura, et à Kibisabo (GISENYI).
L'horreur de la situation est renforcée d'indignation lorsqu'on sait que
Rambura est le cher village natal du Président de La République
et que la Sous Préfecture de Ngororero tristement connu également pour ses
massacres de tutsis le mois passé est dans le voisinage immédiat de ce
village natal et résidence privée du Président de la République,
pure et simple coïncidence ?
3) De plus, l'incitation à la haine ethnique est devenu comm La raison d'être
de certains Journaux comme “KANGURA" (“REVEILLE"), "UMURANGA" et "IJAMBO".
Comment devons-nous interprêter le fait que ces journaux ne soient pas
traduits en justice par le Ministère Public ni même blâmés par les autorités
compétentes. La récente résurgence de "KANGURA" du fameux NGEZE Hassan et
interprêtée par beaucoup comme une récompensé pour Être passé Maître dans
L'incitation à la haîne. NGEZE n'était selon plusieurs que l'homme de plume de
certains des plus hauts officiers de l'Armée et donc des plus proches
collaborateurs de Chef de l'Etat.
4) Quant à La Radio Nationale, Le moins qu'on puisse dire c'est que, dans sa
campagne légitimement intempestive contre les "ennemis de la nation", elle
insiste un peu trop sur l'existence présumée de complices ou de sympathisants
des rebelles et ne fait pas grand-chose pour éviter le climat de suspicion
généralisée. Et surtout elle prend bien soin d'omettre d'expliquer très
clairément à La population que parmi le rebelles il y a beaucoup de hutus
et qu'ils sont des plus virulents et intransigeants notamment BIZIMUNGU,
SHYIRAMBERE, MAJYAMBERE et le Colonel KANYARENGUE. Cela pour faire croire
que ce sont Les tutsis qui attaquent la pays.
Le résultat est qu'il règne mainteuant un climat très malsain d'insécurité et
de tension à Kigali et surtout à L'intérieur du pays, climat savamment
entretenu par la radio (par omission), les autorités et les journaux (par action
et par omission).
5) Un fait très grave est que dans ce contexte de climat de plus en plus
insécure, le Gouvernement a verrouillé Les frontières, les passeports sont
délibérément confisqués et sans raison objective et des milliers de gens sont
pris “en ôtages" en attendant un déferlement de violence qui peut éclater
du jour au lendemain. Si l'on ne peut ou ne veut pas assurer La sécurité
de milliers de gens innocents, pourquol en plus les séquestrer contre leur gré en
violation totale des droits de l'homme et de les empêcher d'aller provisoirenent
Chercher leur sécurité aîlleurs ? A-t-on réellenent droit de prendre des
millions de gens comme otages ?
En conclusion et considérant le caractère on ne peut plus alarmant de cette
situation, nous prions la Communauté Internatiouale d'insister au près du
Gouvernement Rwandais et du Chef de l'Etat pour que des actions urgentes
soient menées dans les 5 directions suivantes
1 Emissions à la radio expliquant clairement à La population et dans les deux
langues officielles la VRAIE REALITE que ce ne sont pas des tutsis qui
sont contre le Gouverneùment, que lé Front Patriotique Rwandaîs "INKOTANTI"
comprend beaucoup de hutus influents et connus et des tutsis réfugiés où
non. Que Le FPR n'est pas à confondre avec les tutsis ou avec les hutus
de telle région. Que c'est un front illégal auquel ont adhéré et peuvent
adhérer illégalement et à leurs risques et périls tous les opposants au
régime. Que tous Les tutsis ne sympathisent pas obligatoirement avec
le FPR comme de nombreux hutus sympathisent avec Lui ! obliger Les Préfets,
Les bourmestres et les directeurs d'écoles secondaîres à présenter
la vraie réalité.
2) Démentir. à la radio, les fausses informations, analyses at allégations sortant
dans la presse surtout privée (manipulée) ayant comme objectif l'incitation
à la haine et à la violence. . .
8) Procéder à des enquêtes correctes là où il y a eu des massacres (Ngororero,
Rambura, Kibisabo notamment), d'en rendre public les résultats et de
permettre à la Communauté internationale de s'assurer que tous Les coupables
sont punis selon la loi.
4) Permettre À la Communauté Interationale de visitez la prison de Butare où
Plusieurs femmes et hommes d'affaires et intellectuels de cette ville
sont morts ou en train de mourir de dysentérie bacillaire alors qu'ils sont
encore présumés innocents.
5) Rétablir la liberté de tous les innocents qui veulent quitter provisoirement
le pays de Le faire vu que l'on ne peut pas assurer la sécurité dés gens.
NB. : Le dimanche 25 novembre 1990,nous avons été ahuris et interloqués en
écoutant à La radio, de 9h00 à 10h00, le Ministre de l'intérieur expliquer,
Certainement pour rassurer les extrémistes que la mention ethnique sera
bel et bien maintenue sur tous les documents et attestations communales
d'usage exigés pour avoir accès à l'éducation, à L'emploi et à la justice
notament .
Avait-on réellement besoin de cette mascarade ?