Résumé
Simugomwa Fidèle is an Interahamwe who, according to Serge Farnel, affirms that French soldiers took part in the massacre of May 13, 1994 in Bisesero with heavy weapons. He would have said so during his trial before the Gacaca tribunal. But there is no question of that here.
Citation
Ajout à la synthèse du procès de Simugomwa Fidèle du 07/12/2006
Tribunal Gacaca : Juridiction du Secteur de Mubuga
Concernant les 19 personnes tuées par un groupe de ronde :
Fidèle dit qu’il y a participé, que le chef de la ronde était Nkuranga et que les victimes ont été
tuées avec des massues.
Fidèle dit avoir réclamé sa part de l’argent soutiré à Rurinda et qu’il a menacé de son épée
Bankundiye qui avait la somme. Rusine est intervenu aussitôt pour dire que Rurinda ne leur
avait pas donné d’argent, « mais ils ont tout de même envoyé un enfant me chercher de
l’argent chez Sekimonyo et il m’a rapporté 4 700Frw. C’est pendant que j’étais occupé à cette
chose que Nzarora a asséné une massue sur la tête de Rurinda qui est mort sur le coup. C’est
Munyankindi qui a pris la sacoche de Rurinda qui contenait des vêtements », précise Fidèle.
A la question de savoir s’il voulait tuer Rurinda, il répond que peu importait qu’il reçût ou ne
reçut pas de l’argent : « : « Il devait être tué ».
Il ajoute : « Rurinda a été abattu d’un coup de massue, mais après il a repris connaissance et
c’est Bankundiye qui l’a alors achevé, c’est d’ailleurs à ce dernier qu’il avait donné les clés de
contact de son véhicule, mais nous, nous n’étions plus là ».
Il dit ensuite qu’il n’a commis aucun autre crime.
Q : Qui a tué une nommée Marguerite ?
R : Un certain Bakanguke est venu et a cherché à la remonter de chez elle et moi, Buyuki et
Rwanteri, nous l’en avons empêché.
Par après je suis parti pour Ruhengeri suite à un appel alarmant disant que mon épouse était
en danger, et cette femme je l’ai laissée là (encore vivante).
Q : Que dis-tu de l’accusation que tu cherchais toujours à tuer Rurinda ?
R : Ce que je peux en dire, c’est que ce Gifaransa avec qui l’on prétend que je discutais, je ne
l’ai rencontré nulle part et je n’ai jamais rien partagé avec lui.
Un témoin, Euphrasie, dit : « Ils sont venus très nombreux dans une attaque à Murangara,
parmi eux il y avait Nkorananayo Evariste, Musesarugamba Jérôme… Peu après Fidèle est
retourné à Ryaruhanga transporté à moto par Gifaransa et ils sont revenus avec un jerrican
d’essence et c’est avec ça qu’ils ont brûlé notre maison ».
Mugemana Eliézer dit : « A propos de ce jerrican, moi je me trouvais sur les lieux car j’avais
été blessé la veille, Fidèle était là et en plus du jerrican (d’essence), il avait aussi un fusil.
J’aimerais que les juges demandent pour moi à Fidèle si dans ses aveux et plaidoyer de
culpabilité il inclut le fait qu’il était un interahamwe qui a reçu un entrainement dans ce but.
Fidèle et Nkuranga avaient des fusils et des grenades : est-ce qu’il aurait rendu ses armes ? »
Fidèle :
« Après mes études de CERAI, je suis allé demander un emploi à l’Université à Ruhengeri où
j’ai obtenu un poste d’agent de sécurité. Lors de notre attaque qui a tué Rurinda, Niyonsaba
était armé d’une grenade. C’est cette grenade que je lui ai prise et en ai menacé Bankundiye
pour lui réclamer de l’argent et après je la lui ai remise ».
Eliezer affirme que « Fidèle a reçu un entrainement d’interahamwe à Ruhengeri et est
ensuite venu le pratiquer ici »
Il demande aussi que Fidèle parle du fusil qu’il avait en commun avec Nkuranga.
Fidèle répond qu’il n’a jamais possédé de fusil, que tout ce que Nkuranga a fait, ils n’étaient
pas ensemble, sauf une seule fois où ils se sont retrouvés dans une ronde. « Je suis revenu ici
au mois de juillet, les militaires étaient en train de fuir, et un militaire de Nyange qui fuyait
m’a donné son fusil et au moment de prendre la fuite moi-même, je l’ai laissé à Nyarugati
Uziel. Qu’on s’informe bien pour voir si je l’ai jamais utilisé pour quoi que ce soit ».
Q : Comment vous connaissiez-vous avec ce militaire ?
R : On vivait ensemble à Ruhengeri.
Nemeyimana Faustin dit qu’il connait Fidèle depuis qu’il fréquentait le CERAI, que par après
ils se sont rencontrés à Gisenyi où il faisait de la propagande pour le MRND. C’était en mars
1994. Il portait alors l’uniforme des interahamwe lors du meeting au stade. Il est ensuite
retourné travailler à Ruhengeri. Une autre fois il a vu Fidèle en compagnie de militaires, il
était alors habillé de l’uniforme d’interahamwe et portait des chaussures d’interahamwe…
Balthazar Bakanguke : A celui-ci il est demandé s’il a des aveux à faire et il répond ; « C’est
concernant une jeune fille que j’ai prise chez Kaje et qu’ensuite j’ai cédée à Senyamuhinda
qui nous a donné de la bière en échange ».
Q : Comment cette fille était-elle arrivée chez Kaje ?
R : Kaje l’a retirée du groupe de personnes qui venaient du stade Gatwaro à Kibuye.
Quand on lui demande pourquoi ils ont emmené la fille et une femme, il a dit : « Qu’on leur
pose la question à eux (aux autres prévenus) ».
Interrogé sur la raison qui l’a poussé à prendre cette file chez lui, il a répondu : « Je l’avais
trouvée séduisante et je voulais faire d’elle ma femme plus tard, à la fin de la guerre ».
Q : Qui était ceux qui l’ont accompagné, il a répondu : C’est Naheza, Kaje, Rubereti (Albert),
Silver qui est mort ». Il ajoute que Kaje lui a donné 400Frw, puis a rajouté 500Frw mais qu’il a
refusé (de lui céder la fille ?).
Est qu’est devenue la fille ?
Il a répondu : « Senyamuhinda a dit que ses proches (de la fille ? de Senyamuhinda ?) « l’ont
emmenée et l’ont placée à l’école ».
Bakanguke dit que ce qu’il sait sur Fidèle, ce sont 19 personnes qu’ils ont tuées ensemble sur
la fosse de chez Pascal.
…
Concernant ce qu’est devenue la fille (évoquée-ci-haut)… : Senyamuhinda, qui dit avoir payé
10 000Frw pour la sauver, affirme que c’est Fidèle et Kaje qui la lui ont prise de force, Fidèle
le menaçant de le brûler vif (avec une grenade). Il y avait aussi avec eux Marenjye. Il était
7h30. Il dit ignorer où ils l’ont emmenée.
Bankudiye dit que Onesphore faisait partie de l’attaque qui a tué Rurinda, la preuve étant
que c’est lui Onesphore qui l’a ramené (lui Bankundiye) à la maison après le coup d’épée lui
donné par Fidèle. Il affirme par ailleurs que c’est Fidèle quia pris la sacoche de Rurinda.
Gahunde dit qu’il a vu Fidèle à Murangara avec un jerrican d’essence et qu’ils (Fidèle et…)
ont introduit du bois dans la maison et y ont mis le feu avec cette essence.
Bakanguke dit qu’il n’était pas avec le groupe qui a massacré des gens chez Pascal, qu’il était
retourné chez lui à Rusenyi, chassé par Fidèle, Rwanteri et Buyuki, ce que confirme Fidèle.
Mukagasore Catherine, qui faisait de la couture, raconte comment Fidèle l’a agressée verbalement et
puis frappée en lui reprochant d’avoir fait des enfants avec des tutsi. Elle s’est défendue en lui
balançant ses ciseaux. C’état en juin 1992.