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Le Rwanda a accusé mercredi le gouvernement de la République démocratique du Congo (RDC) d’avoir « fabriqué » un massacre qui, selon une enquête des Nations unies, a été commis par les rebelles du M23 et coûté la vie à 131 civils. Kinshasa accuse son petit voisin rwandais de soutenir le M23 (Mouvement du 23 mars). Des accusations niées par Kigali, mais confirmées par les Etats-Unis, la France, la Belgique et des experts des Nations unies.
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La rébellion a pris le contrôle ces derniers mois de territoires dans l’est de la RDC, région troublée riche en ressources minérales, aggravant les tensions avec le Rwanda.
Des pourparlers entre la RDC et le Rwanda en Angola semblaient avoir ouvert la voie à une trêve, mais Kinshasa a ensuite accusé le M23 d’avoir massacré des civils dans le village de Kishishe. Selon une enquête de l’ONU, 131 personnes y ont été tuées le 29 novembre.
« L’exagéré "massacre de Kishishe", une fabrication du gouvernement de RDC qui l’a attribuée au M23, s’est rapidement répandu sans aucune enquête sur les faits par une quelconque entité crédible », a déclaré mercredi le gouvernement rwandais dans un communiqué reçu à Bruxelles.
« L’incident était en réalité une confrontation armée entre le M23 et des groupes armés illégaux alliés aux FARDC » (armée congolaise), a ajouté Kigali.
« Accuser le Rwanda de soutenir le groupe armée congolais M23 est injuste et empêche d’aborder les causes réelles de la perpétuation du conflit dans l’est de la RDC, ainsi que son impact sur la sécurité des Etats voisins, dont le Rwanda », a poursuivi le gouvernement rwandais.
Le M23 a nié avoir commis le massacre, évoquant des « balles perdues » qui ont tué seulement huit civils.
Le Rwanda a accusé à maintes reprises la RDC d’être de connivence avec les FDLR (Forces démocratiques de libération du Rwanda), un mouvement de rebelles hutu rwandais dont certains impliqués dans le génocide des Tutsi en 1994 au Rwanda.
Groupe rebelle à majorité tutsi, le M23 s’était d’abord fait connaître lorsqu’il avait pris la ville de Goma (est de la RDC) en 2012, avant d’en être chassé et d’entrer en sommeil.
Mais il a repris les armes fin 2021, accusant la RDC de ne pas avoir tenu sa promesse d’intégrer ses combattants dans l’armée gouvernementale.