Date
Mercredi 11 mai 1994
Sur titre
Journal de 23 heures
Titre
C'est bien à un génocide que la communauté internationale se résigne malgré les images d'horreur qui depuis plus d'un mois nous parviennent
Sous titre
Cette guerre civile, qui oppose le Front patriotique rwandais aux forces gouvernementales, a déjà fait 200 000 morts.
Résumé
- During the speeches the massacres continue. It is indeed genocide that the international community is resigning itself to despite the horror images that have been reaching us night after night for more than a month now.
- In Kigali, the capital of Rwanda, fighting continues between Tutsi rebels and government forces. Against all odds, this evening in Paris, the Secretary General of the United Nations said he was optimistic about the forthcoming dispatch of new blue helmets. And President Mitterrand is committed to French participation if the Security Council so requests.
- Every day Rwanda counts its dead. Every day Rwanda discovers new massacres. Corpses in a church, lifeless bodies in the streets of Kigali and epidemics lurking.
- In one month this civil war, which pits the Rwandan Patriotic Front against government forces, has already caused 200,000 deaths. Two ethnic groups clash in this bloodbath: the Tutsi rebels and the Hutu. In Kigali the Hutu massacre the Tutsi and fighting rages for control of the capital.
- In the midst of this tragedy, 400 blue helmets. 400 powerless men in the face of this civil war. The UN is currently trying to mobilize 5,500 men to stop this genocide.
- Then the only safety of the civilians is flight. Since the beginning of the war, 300,000 Rwandans have taken refuge in neighboring countries. After hours of walking, they settled in makeshift tents on the Tanzanian border.
- And then two and a half million men and women had to move inside Rwanda to escape the massacres. In total, almost half of the population of this country of seven million inhabitants is currently a victim of the war.
Type
Transcription d'une émission de télévision
Citation
[Christine Ockrent :] Bonsoir. Pendant les discours les massacres continuent. C'est bien à un génocide que la communauté internationale se résigne malgré les images d'horreur qui soir après soir depuis plus d'un mois maintenant nous parviennent.
À Kigali, la capitale du Rwanda, les combats continuent entre les rebelles tutsi et les forces gouvernementales. Contre toute attente, ce soir à Paris, le secrétaire général des Nations unies s'est dit optimiste quant à la… envoi [sic] prochain de nouveaux Casques bleus. Et le Président Mitterrand s'est engagé à une participation française si le Conseil de sécurité le demande. Éric Thibault.
[Éric Thibault :] Chaque jour le Rwanda compte ses morts [un bandeau "aujourd'hui Rwanda" s'affiche en haut de l'écran pendant toute la durée du reportage]. Chaque jour le Rwanda découvre de nouveaux massacres. Des cadavres dans une église, des corps sans vie dans les rues de Kigali et des épidémies qui guettent [diffusion de scènes de massacres].
En un mois cette guerre civile, qui oppose le Front patriotique rwandais aux forces gouvernementales, a déjà fait 200 000 morts [on voit des civils massacrés]. Deux ethnies s'affrontent dans ce bain de sang : les rebelles tutsi et les Hutu. À Kigali les Hutu massacrent les Tutsi et les combats font rage pour le contrôle de la capitale.
Au milieu de cette tragédie, 400 Casques bleus. 400 hommes impuissants face à cette guerre civile [on voit un soldat de la paix en train de distribuer des vivres à des enfants qui crient]. L'ONU tente actuellement de mobiliser 5 500 hommes pour arrêter ce génocide.
Alors le seul salut des civils c'est la fuite. Depuis le début de la guerre, 300 000 Rwandais se sont réfugiés dans les pays voisins [on voit un soldat des FAR discuter avec des réfugiés]. Après des heures de marche, ils s'installent sous des tentes de fortune à la frontière tanzanienne.
Et puis deux millions et demi d'hommes et de femmes ont dû se déplacer à l'intérieur du Rwanda pour échapper aux massacres [gros plans sur des visages d'enfants ; on en entend qui pleurent]. Au total, c'est presque la moitié de la population de ce pays de sept millions d'habitants qui est à ce jour victime de la guerre [diffusion d'images d'un camp de réfugiés].
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fgtquery v.1.9, 9 février 2024