Date
Lundi 18 juillet 1994
Sur titre
Journal de 13 heures
Titre
Hier [17 juillet] trois obus ont explosé à la frontière entre le Zaïre et le Rwanda, il y a eu plus d'une centaine de morts
Sous titre
Au loin, la bataille est finie et plus personne ne passe la frontière. Gisenyi est tombée.
Résumé
- A French soldier was seriously injured in the chest yesterday afternoon [July 17] near Goma.
- Goma where tens of thousands of Rwandan refugees continue to flow. Yesterday [July 17], three shells exploded on the border between Zaire and Rwanda. There were over a hundred deaths.
- At the border this morning, the spectacle is unbearable. At least 60 dead litter the ground. Some wounded that no one comes to help. Many women, many children, all civilians, all refugees who were trying to escape the fighting in Gisenyi.
- The crowd was very dense at the end of the afternoon when shells fell on the Zairian side. Firing error or deliberate action, the toll could only be very heavy: because of the splinters but also the panic that followed.
- In the distance, some shots resound but the battle is over and no one crosses the border. Gisenyi fell.
Type
Transcription d'une émission de télévision
Citation
[Thomas Hugues :] […] En attendant donc, euh, l'actualité à l'étranger. C'est toujours le Rwanda qui domine l'actualité : un soldat français a été blessé, assez grièvement, au thorax. Ça s'est passé hier après-midi [17 juillet] près de Goma à la frontière zaïroise.
Goma où des dizaines de milliers de réfugiés rwandais continuent d'affluer [inaudible]. Hier [17 juillet], trois obus ont explosé à la frontière entre le Zaïre et le Rwanda. Il y a eu plus d'une centaine de morts. Les images envoyées par Isabelle Marque et Gérard Ramirez sont terribles.
[Isabelle Marque :] À la frontière ce matin, le spectacle est insoutenable [on voit une foule de civils qui entoure un tapis de cadavres]. Des morts par dizaines -- au moins 60 -- qui jonchent le sol [gros plans sur ces cadavres, adultes ou enfants]. Quelques blessés que personne ne vient secourir. Beaucoup de femmes, beaucoup d'enfants, tous des civils, tous des réfugiés qui tentaient d'échapper aux combats de Gisenyi.
La foule était très dense en fin d'après-midi lorsque des obus sont tombés côté zaïrois. Erreur de tirs ou action délibérée, le bilan ne pouvait qu'être très lourd : à cause des éclats mais aussi de la panique qui a suivi.
Cet homme affolé par la mort de six de ses enfants ne cesse de répéter son récit [l'homme parle en kinyarwanda] : lorsque les tirs ont commencé, il a pris sa machette pour protéger les siens des mouvements de panique mais que le [inaudible] les a tués. Ce matin les survivants sont revenus à la recherche des leurs ou pour récupérer ce qu'ils peuvent. Ces enfants cherchent du maïs ou des haricots perdus dans la fuite.
Au loin, quelques tirs résonnent mais la bataille est finie et plus personne ne passe la frontière. Gisenyi est tombée. On l'a compris cette nuit lorsque le dépôt de minutions de la ville a sauté [on voit un feu d'artifice dans la nuit].
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