Citation
Taverny, le 16 juin 1994
COMMANDEMENT DES
OPERATIONS SPECIALES
Base aérienne 021
95155 TAVERNY CEDEX
Lii j fié par cosision
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N 600574 du 09FEV 2071
N° 326. ./DEF/COS/0PS/CD
F I C H E
à l'attention
du général de division
Sous-chef ‘Opérations' de l'EMA
OBJET : Action du COS à KIGALI,
1.- Dans l'état actuel des choses, l'accord du FPR à
l'intervention de troupes françaises à KIGALI n'est pas
envisageable, même pour un motif humanitaire.
De ce fait, l'étude de l'engagement du COS dans cette
capitale doit exclure d'emblée la prise de l'aérodrome
qui présenterait le risque majeur d'un engluement tout à
fait contraire à l'effet recherché,
2.- Compte tenu de la capacité d'agression des parties en
présence et de l'extrême confusion de la situation,
l'opération projetée, dont le but est la protection des
populations menacées d'extermination, doit être fondée
sur la surprise et la qualité initiale du renseignement,
Ces deux facteurs sont seuls de nature à contrebalancer
temporairement les risques importants de cette
entreprise et à faciliter le contrôle des objectifs
assignés dans des délais acceptables,
3.- La mise en place doit donc se faire de nuit par
héliportage, En raison de la disponibilité des matériels
COPIES à ÉCOS » CEM - CHEF DIV “OPS* = ARCHIVES
CONFIDENTIEL DÉFENSE LÀ
Clés 116
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i 104574 dy 03 FEV 2071
et des personnes de l'EOS de PAU, ne peuvent être
engagés que cinq HM et six équipages de cette unité
spécialisée, encore conviendrait-il dès à présent
d'annuler sa participation à l'exercice “DAMOCLES" pour
préserver le potentiel machine et permettre la
préparation de l'opération.
4.- Compte tenu de cette capacité immédiate d'héliportage,
i1 faut donc compter sur une cinquantaine d'hommes par
rotation, étant entendu que la multiplication des
rotations se ferait au détriment de la surprise et de la
sécurité.
On peut néanmoins tenter trois rotations qui
correspondraient donc à trois objectifs au maximum. Un
tel scénario implique la mise en place du dispositif COS
sur une BOA la plus proche possible de KIGALI. La plate-
forme de GOMA (ZAIRE) répond à cet impératif, sous
réserve de vérifier ses capacités en carburant. Dans ces
conditions, on pourrait, en une nuit, héliporter 150
hommes sur trois points différents en vue de protéger
trois îlots menacés.
5.- Pour compenser les risques considérables de ces
incursions répétées en milieu hostile, i1 est nécessaire
de prévoir des passages dissuasifs de la chasse au moins
pour les deuxième et troisième rotations (Zone aéroport
- camp de Kanombé).
Par ailleurs, dés le lendemain matin, si le FPR réagit
offensivement, il faut envisager un appui aérien pour
éviter les conséquences militaires d'une grave
disproportion du rapport de forces,
Enfin, pour éviter l'enlisement, il est impératif que
cette opération débouche à brève échéance sur
l'ouverture de l'aérodrome de KIGALI. Ceci peut se faire
de façon pacifique par la MINUAR. Mais l'hypothèse de
vive force doit être étudiée comme seconde phase de
l'action conduite par le COS.
6.- partant do ces données générales, le COS aurait donc
besoin pour préparer cette opération :
- de renseignements précis quant à la situation
militaire dans la ville, à la localisation et à la
nature des objectifs à contrôler, à l'inventaire des
zones de poser possibles ;
- de consignes particulières quant aux conditions
d'acheminement de ses moyens sur la BOA, d'où
découleront 1es délais avant le déclenchement de
l'action.
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