Fiche du document numéro 29774

Num
29774
Date
Vendredi 17 juin 1994
Amj
Hms
20:00:00
Taille
22935
Sur titre
Journal de 20 heures
Titre
Des miliciens hutu ont attaqué un hôtel de Kigali où sont réfugiés près de 500 Tutsi qui vivent terrés pour échapper aux massacres
Sous titre
La France étudie toujours la possibilité d'une intervention militaire.
Nom cité
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MSF
Résumé
- The massacres continue in Rwanda despite the peace talks between the government army and the rebels.

- During the day, Hutu militiamen attacked a hotel in Kigali where nearly 500 Tutsi are refugees who live in hiding to escape the massacres. The Hutu militiamen managed to enter it, armed with handguns. An operation whose results are still unknown.

- France is still studying the possibility of military intervention. Bernard Kouchner arrived this morning in the Rwandan capital.

- The climate of terror encourages the populations to take the routes of exodus. In their hundreds of thousands they are fleeing to the camps that the Hutu forces sometimes use as a rear base. This is the case in Benaco in Tanzania, where the staff of Doctors Without Borders work. This organization is now asking the international community for armed intervention to put an end to the massacres.

- Same concern in Brussels, where France was trying to convince its partners to set up a humanitarian operation. But for now, only France and Italy within the Western European Union say they are ready to send troops.

- In Paris, humanitarian associations are mobilizing for Rwanda: SOS Racisme and Médecins du Monde are launching an "Emergency in Rwanda" campaign with several other organizations. They asked Basile Boli, the footballer, to mobilize public opinion in his own way.

- It is probably the Rwandan drama which was at the center of an (unplanned) 30-minute interview between Edouard Balladur and François Mitterrand.
Source
TF1
Fonds d'archives
INA
Type
Transcription d'une émission de télévision
Langue
FR
Citation
[Claire Chazal :] À l'étranger les massacres se poursuivent au Rwanda malgré les pourparlers de paix entrepris entre l'armée gouvernementale et les rebelles. Pourparlers suspendus d'ailleurs aujourd'hui après la mort d'un Casque bleu. Des miliciens hutu ont attaqué par ailleurs le…, dans la journée également, un hôtel de Kigali où sont réfugiés plusieurs centaines de Tutsi.

La France, vous le savez, étudie toujours la possibilité d'une intervention militaire. Bernard Kouchner est arrivé ce matin dans la capitale rwandaise. Arnaud Lapeyre.

[Arnaud Lapeyre :] C'est l'un des principaux lieux de refuge de la capitale [diffusion d'images, filmées en "juin 1994", de l'hôtel Mille Collines]. Dans cet hôtel, près de 500 Tutsi vivent terrés pour échapper aux massacres. Les miliciens hutu ont réussi à y pénétrer armes au poing [on voit à l'image des soldats des FAR portant un béret rouge] . Une opération dont on ignore encore le bilan. Mais la menace de nouvelles attaques contre les Tutsi qui résident encore à Kigali continue d'inquiéter les Casques bleus en place.

[Par téléphone, de Kigali, Renaud Girard, "Reporter 'Le Figaro'" : "On a très peur que les miliciens -- qui sont mauvais soldats, qui…, qui ne se battent pas mais qui sont…, euh, des massacreurs très efficaces [on voit plusieurs images de miliciens circuler dans la ville à bord de véhicules civils] --, on a très peur que les miliciens s'en prennent aux rares Tutsi qui ont survécu aux massacres des 10 dernières semaines [on voit des miliciens armés d'une machette ou d'armes à feu contrôler les papiers de véhicules]".]

Les attaques et représailles se succèdent. Le climat de terreur incite les populations à prendre les routes de l'exode. Par centaines de milliers ils fuient vers les camps que les forces hutu utilisent parfois comme base arrière. C'est le cas ici à Benaco en Tanzanie où travaillent les personnels de Médecins sans frontières. Cette organisation demande aujourd'hui à la communauté internationale une intervention armée pour faire cesser les massacres [diffusion d'images d'enfants en train de se faire soigner].

Même préoccupation à Bruxelles, où la France essayait de convaincre ses partenaires de mettre sur pied une opération humanitaire. Mais pour l'instant, seules la France et l'Italie au sein de l'Union de l'Europe occidentale se disent prêt[e]s à envoyer des troupes.

[Claire Chazal :] À Paris les associations humanitaires se mobilisent pour le Rwanda : SOS Racisme et Médecins du monde lancent une campagne "Urgence au Rwanda" avec plusieurs autres organisations. Ils ont demandé à…, à Basile Boli, le footballeur, de mobiliser à sa façon l'opinion. Boli est allé dans un collège de Montreuil ce matin. Vous allez le voir, il a rencontré un public déjà sensibilisé au drame rwandais. Reportage d'Isabelle Marque, Manuel Joachim.

[Isabelle Marque :] Ces élèves d'un collège de Montreuil attendait une surprise, ils ne sont pas déçus. C'est l'une de leurs vedettes préférées qui leur fait sécher les cours. Basile Boli n'est pas venu parler football mais lancer avec Fodé Sylla de SOS Racisme et Véronique Desempt de Médecins du monde une campagne de mobilisation sur le Rwanda.

[Basile Boli : "Moi je fais…, je fais cette action, euh, pas par, euh…, par pression politique. Je crois que ça concerne plus la politique, ça concerne les être humains. Alors ce qui m'a poussé à…, à réagir, c'est…, c'est que d'abord, je suis Africain d'origine et que c'est…, je vois…, je vois partir les gens de ma race, euh, je suis concerné".]

["C'est seulement la France qui…" [une élève pose une question mais la fin de son propos est coupé par le commentaire de la journalise].] Concernés ces élèves le sont aussi et ils l'ont prouvé à Basile Boli entre un petit cours d'histoire et une demi-heure de questions-réponses.

[Une élève, qui s'exprime dans la cour du collège Colonel Fabien : - "Je vais essayer d'envoyer de l'argent et puis…, eh bien, je vais demander aussi à mes parents". Isabelle Marque, s'adressant à une autre élève : - "Et toi ?". Réponse de l'autre élève : - "Eh bien, je pense la même chose qu'Houda et puis… c'est dramatique, quoi, ce qui se passe. Même y'a pas qu'au Rwanda, il y a en Yougoslavie, partout, quoi".]

Mais lorsque la séance se termine, les futurs citoyens conscients de leur responsabilité redeviennent les fans exigeants de Basile Boli. Et c'est une foule de gamins en délire qui l'assaillent jusqu'à sa voiture pour un départ de star.

[Claire Chazal :] Et c'est vraisemblablement le drame rwandais qui est [inaudible] au centre des entretiens entre Edouard Balladur et François Mitterrand. Entretien de 30 minutes qui n'était pas prévu aux agendas des deux hommes.

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fgtquery v.1.9, 9 février 2024