Date
Dimanche 5 juin 1994
Sur titre
Journal de 13 heures
Titre
31 enfants blessés au Rwanda sont arrivés ce matin à Orly. C'est l'association Médecins du monde qui a aidé à leur rapatriement
Sous titre
Le ministre de la Santé, Philippe Douste-Blazy, et Bernard Kouchner étaient présents à l'aéroport.
Résumé
- 31 injured children in Rwanda arrived this morning in Orly. It was the Médecins du Monde association which helped their repatriation. The Minister of Health, Philippe Douste-Blazy, and Bernard Kouchner were present at the airport.
- All these children come from two localities located 30 kilometers from Kigali: all are bruised in their flesh, some have broken limbs or partially amputated with machetes. Children weakened by the trauma of war because they have experienced the horror of massacres.
- Bernard Granjon, president of Médecins du monde: "How can you not be traumatized when you have seen your father and mother massacred in front of you? When you have been found in a pit, among the corpses? When you have been discovered under her mother's body, like this premature baby of three weeks, who weighs a kilo 700? How can you not be traumatized in such conditions?".
- Philippe Douste-Blazy, Minister for Health: "I hope that, of course, we will be able to get children and children out of this hell because France is the country of human rights ! We have to do that".
Type
Transcription d'une émission de télévision
Citation
[Claire Chazal :] […] Venons-en en rapidement au reste de l'actualité avec tout d'abord l'arrivée ce matin à Orly de 31 enfants blessés au Rwanda. C'est l'association Médecins du monde qui a aidé à leur rapatriement. Le ministre de la Santé, Philippe Douste-Blazy, et Bernard Kouchner étaient présents à l'aéroport. Arnaud Lapeyre.
[Arnaud Lapeyre :] L'Illyusine va s'immobiliser sur le tarmac d'Orly [on aperçoit à l'image Bernard Kouchner, Lucette Michaux-Chevry et Philippe Douste-Blazy]. Pendant que le médecin-chef de l'aéroport de Paris et les officiels montent à bord, la passerelle arrière s'ouvre pour permettre aux enfants d'être évacués. Juliette, un bébé âgé de six mois, sort la première, emmitouflée dans des couvertures. Un nourrisson retrouvé sous sa mère, morte à la suite des massacres [gros plan sur le nourrisson en train de boire son biberon].
Tous ces enfants viennent de deux localités situées à 30 kilomètres de Kigali : tous sont meurtris dans leur chair, certains ont des membres brisés ou partiellement amputés à coups de machettes. Ils seront pris en charge dans les hôpitaux français jusqu'à ce que leur état de santé permette leur retour au Rwanda. Des enfants fragilisés par le traumatisme de la guerre parce qu'ils ont vécu l'horreur des massacres [on voit à l'image plusieurs enfants et adolescents blessés, notamment à la tête].
[Bernard Granjon, "Pdt de Médecins du Monde" : "Comment ne pas être traumatisé quand on a vu massacrés devant soi son père, sa mère ? Lorsqu'on a été trouvé dans une fosse, au milieu des cadavres ? Lorsqu'on a été découvert sous le corps de sa mère, comme cette petite prématurée de trois semaines, qui pèse un kilo 700 ? Comment est-ce qu'on peut pas être traumatisé dans de telles conditions ?".]
Cette opération sanitaire, incertaine jusqu'au dernier moment en raison des combats au Rwanda, a permis d'évacuer 31 enfants. Certains sont Hutu, d'autres Tutsi. Une première évacuation dictée par l'urgence humanitaire [on voit des enfants assis sur des brancards dans le hall de l'aéroport].
[Philippe Douste-Blazy, "Ministre Délégué à la Santé" : "J'espère que, bien sûr, on pourra sortir des enfants et des enfants de cet enfer parce que c'est…, la France est le pays des droits de l'Homme ! On se doit de faire ça".]
Des enfants dont certains ont reçu avant leur départ des soins de première urgence prodigués par les équipes de Médecins du monde. Mais il reste dans les camps de réfugiés au Rwanda des milliers d'autres enfants victimes de la guerre [on voit les équipes de Médecins du monde en train de donner à manger aux enfants dans le hall de l'aéroport].
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