Résumé
- The massacres of tens of thousands of people continue in Rwanda. Hundreds of corpses litter the streets and all the inhabitants are completely terrified.
- 43 people, out of the 525 French people already evacuated, arrived in Paris last night. Mainly women and children who are still shocked by what they saw there.
- According to an evacuated national, "There was a radio communication network organized by the French Embassy".
- The French forces present on site since Saturday [April, 9] will remain until the departure of the last nationals. There would be around 70 left.
- The soldiers of the 3rd RPIMa escort French nationals to the airport, which they control.
- The road to the airport is regularly cut off by trucks responsible for removing the corpses of the last fighting. In the streets of residential neighborhoods in Kigali, it is not uncommon to meet lifeless bodies, most often mutilated with knives.
- The population dares not imagine what will happen the day the French and Belgian troops have completed the repatriation operation.
Citation
[Jean-Pierre Pernaut :] L'autre grand titre ce matin encore, eh bien, les massacres de dizaines de milliers de personnes qui continuent au Rwanda. Le rapatriement, cette nuit, des premiers Français évacués : 43 personnes, sur les 525 Français déjà évacués, sont arrivées cette nuit à Paris. Certains ont tout abandonné là-bas. Leurs témoignages à leur arrivée, ils ont été recueillis par Denis Brunetti et Christine Chapel.
[Christine Chapel :] Fatigués, à bout de nerfs, mais soulagés [une incrustation "Aéroport de Roissy-Charles de Gaulle, cette nuit" s'affiche à l'écran ; on voit une femme blanche qui porte un enfant noir sortir du terminal d'arrivée pour se réfugier dans les bras de son mari]. Les 43 Français rapatriés du Rwanda sont arrivés cette nuit à l'aéroport de Roissy à bord d'un vol régulier d'Air Afrique. Principalement des femmes et des enfants qui avaient été évacués de Kigali avec l'aide de l'armée française [on voit une jeune fille sortir du terminal d'arrivée et rejoindre des adultes]. Tous semblent en bonne santé. Mais même s'ils n'ont pas été menacés directement, tous sont encore choqués par ce qu'ils ont vu là-bas [on voit deux femmes noires en pleurs].
[Un enfant : "Il y a eu la guerre, il y a eu des bombes, il y a des…, des grenades. Et il y a eu… aussi… des coups de fusil".
Une femme [avec un léger accent allemand] : "Tout le monde a été très solidaire, euh…, ceux qui avaient accès au téléphone se téléphonaient pour se tenir au courant de ce qui se passait dans le quartier. Il y avait un réseau de…, euh, communication, par radio, organisé par l'ambassade de France depuis les…, les évènements de 90".]
Pris en charge par la Croix-Rouge qui distribuait verres d'eau, cafés et couvertures, les réfugiés accueillis par leurs familles vont maintenant devoir réorganiser leur vie. Certains vivaient au Rwanda depuis plusieurs années.
[La même femme que ci-dessus répond aux journalistes : "Question d'une journaliste : - "Vous avez tout laissé sur place ?". Réponse : - "Oui, oui. Oui parce qu'on partait du principe que moins on avait de bagages, plus on pouvait emporter de personnes".]
Les forces françaises présentes sur place depuis samedi [9 avril] resteront jusqu'au départ des derniers ressortissants. Il en resterait environ 70 d'après le ministre de la Coopération Michel Roussin. Leur retour en France serait imminent.
[Jean-Pierre Pernaut :] En tout cas tous les témoins racontent des scènes épouvantables sur les massacres qui se sont déroulés, euh, dans la capitale du Rwanda. Des centaines de cadavres jonchent les rues et tous les habitants sont complètement terrorisés. Ce matin, par exemple, un obus est tombé sur un hôpital privé. Il a tué 27 personnes et une centaine d'autres ont été blessées.
Les militaires français contrôlent l'aéroport, ce qui permet la poursuite des évacuations. Pour les Français elles devraient être terminées ce soir. Sur place, une correspondance de notre envoyé spécial Gauthier Rybinski.
[Par téléphone, Gauthier Rybinski :] Ce matin, l'ambassade de France à Kigali continuait de regrouper la centaine de Français encore présents au Rwanda. Les militaires français du 3ème RPIMa les escortent jusqu'à l'aéroport et les opérations se passent sans encombre [on voit des militaires français au béret rouge embarquer dans des avions]. En revanche, la route qui mène à l'aéroport est régulièrement coupée par des camions chargés d'enlever les cadavres des derniers combats [diffusion d'images d'archives de personnes massacrées].
Des combats qui se poursuivent de manière sporadique dans le centre-ville [diffusion d'images d'archives montrant des soldats du FPR au combat]. Et dans les rues des quartiers résidentiels de Kigali [diffusion d'un plan de Kigali situant l'ambassade de France au sud-ouest, la garde présidentielle au centre-est et l'hôtel Méridien au nord-est], il n'est pas rare de rencontrer des corps sans vie le plus souvent mutilés à l'arme blanche.
Les militaires français ont pour unique mission de faciliter l'évacuation des étrangers résidant au Rwanda [on voit des militaires français dans l'aéroport de Kanombe en train de contrôler les bagages de civils blancs]. Mais la population n'ose imaginer ce qui se passera le jour où les troupes françaises et belges auront achevé l'opération de rapatriement.