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Les troupes françaises engagées dans l'opération Turquoise doivent
avoir quitté le Rwanda fin juillet, comme l'a promis le gouvernement
français, a affirmé jeudi à Bruxelles le Premier ministre Faustin
Twagiramungu en exprimant son inquiétude face au dispositif mis en
place par les troupes françaises dans la « zone de sécurité » du
sud-ouest du Rwanda. La France doit lever la suspicion créée par son
intervention, a-t-il ajouté. Elle doit, comme la Belgique et les
autres puissances tout faire pour que la nouvelle Mission d'assistance
des Nations unies (Minuar II) puisse être à pied d'oeuvre le plus
rapidement possible, a-t-il déclaré en s'opposant toutefois à la
participation de la France dans la Minuar II.
Le ministre des Affaires étrangères belge Willy Claes a annoncé que le
gouvernement examinera une nouvelle fois aujourd'hui l'envoi d'une
antenne médicale de 48 militaires belges en répétant qu'il voulait des
garanties absolues de sécurité - une garde française assurée 24 heures
sur 24 - avant que la mission ne puisse débuter.
A Kigali, l'aéroport a été réouvert et 50 soldats ghanéens sont déjà
arrivés hier, précédant 150 autres venant par l'Ouganda, ce qui
portera à 700 le nombre d'hommes de la Minuar. Dans les montagnes
autour de la ville, 200.000 à 300.000 personnes auraient fui les
combats de la capitale. Ils sont épuisés, ils ont faim, ils ont peur,
a témoigné François Karera, maire de Kigali, qui a appelé les forces
françaises à l'aide.
Mais les soldats français, s'ils ont des armes pour protéger les
civils, manquent cruellement de vivres et de médicaments pour aider
les 450.000 réfugiés répartis dans 34 camps, a explique le ministre de
la Défense français François Léotard. Le gouvernement français,
critiqué de toutes parts, attend maintenant deux choses, selon son
ministre de la Défense: l'arrivée des organisations humanitaires et
des nouvelles troupes des Nations unies pour remplacer les soldats
français. (AFP, AP.)