Fiche du document numéro 27878

Num
27878
Date
Mercredi 4 juillet 2007
Amj
Taille
154555
Sur titre
L'édito
Titre
Rwanda : le vrai visage des « Blancs menteurs »
Mot-clé
Résumé
The Paris Armed Forces Tribunal is seized of all the archives of the Elysee Palace and very senior officials of the time, including the civilian and military advisers of the African Elysee cell, will have to answer for the decisions taken in 1994 , resulting in the most serious indictment possible: complicity in crimes against humanity, complicity
of genocide.
Source
Type
Article de journal
Langue
FR
Citation
Il aura donc fallu treize ans
pour que soit dévoilé un pan
important de la vérité française
à propos du Rwanda : à la veille
du génocide, les plus hautes
autorités du pays et surtout la
cellule africaine de l’Elysée
étaient parfaitement informées
de la dérive du régime Habyarimana
et des projets de massacres
systématiques de civils tutsis.
Ces informations n’auront
pas servi : en dépit des nombreux
avertissements et mises
en garde, l’appui aux extrémistes
hutus s’est poursuivi durant
les trois mois du génocide et notamment
durant l’Opération Turquoise.
Tous ceux qui, depuis
lors, tentaient de percer le mur
du silence et du déni ont été démentis,
injuriés, calomniés et
des bibliothèques entières ont
été consacrées à une littérature
négationniste, amplifiée encore
par l’ordonnance du juge Bruguière.
Ce dernier, après avoir
enquêté uniquement à charge,
avait inculpé neuf hauts dirigeants
rwandais, désigné le FPR
de Paul Kagame comme l’auteur
de l’attentat contre l’avion présidentiel,
l’accusant indirectement
d’avoir provoqué le massacre.
Certes, la mission d’enquête parlementaire
dirigée par Paul Quilès
avait déjà fait la lumière sur
certaines complicités françaises,
mais sans aller jusqu’au bout du
droit d’inventaire, et des citoyens
français, réunis entre autres
autour du regretté François
Xavier Verschave, de l’association
Survie, avaient tenté de faire la
lumière et de susciter une « enquête
citoyenne » sur les responsabilités
de la France au Rwanda.
Mais l’étape actuelle va plus
loin. Désormais, le Tribunal aux
armées est saisi de la totalité des
archives de l’Elysée et de très
hauts responsables de l’époque,
dont les conseillers civils et militaires
de la cellule africaine de
l’Elysée, vont devoir répondre
des décisions prises en 1994,
avec à la clé l’inculpation la plus
grave qui soit : complicité de crimes
contre l’humanité, complicité
de génocide.
Il est à l’honneur de la démocratie
française de constater que
d’aussi brûlantes archives ont
pu être consultées par les avocats
défendant les victimes et on
ne peut qu’espérer que le Tribunal
aux armées pourra poursuivre
ses investigations sans être
entravé par le secret de la défense
ou le secret d’Etat. Ce qui n’a
pas été le cas jusqu’à présent…

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