Fiche du document numéro 27721

Num
27721
Date
Vendredi 2 juin 1995
Amj
Taille
213282
Titre
Démenti des fausses accusations du FPR - Kigali
Nom cité
Lieu cité
Fonds d'archives
VdM
Type
Communiqué
Langue
FR
Citation
BUKAVU, Le 02 JUIN 1995

DÉMENTI DES FAUSSES ACCUSATIONS
DU FPR-KIGALI

1. À partir du 31 Mai 1995 des médias internationaux ont
diffusé des informations sur le mandat d'arrêt
international lancé par la BELGIQUE contre le Colonel
BAGOSORA Théoneste des FAR dont le nom
n'était pas mentionné et Monsieur Sylvain MUTABARUKA,
ancien bourgmestre de la Commune SAKE.
La BELGIQUE prétend que ces trois personnes ont joué un
rôle important, chacun pour ce qui le concerne, dans les
massacres interethniques qualifiés (à tort) de génocide au
RWANDA l'an dernier, dans l'assassinat du Président Juvénal
HABYARIMANA, de l'ancien Premier Ministre Agathe
UWILINGIYIMANA et des dix para-commandos Belges qui
assuraient la sécurité dudit Premier Ministre.

2. En relayant ces médias internationaux la Radio KIGALI a
ajouté que La BELGIQUE n'a pas cité le nom de l'autre
officier parce qu'elle suppose qu'il se trouverait au
RWANDA.

3. Le 01 Juin 1995 la Radio KIGALI a laissé entendre que cet
officier est le Lieutenant-Colonel NTIWIRAGABA Jean qui
commandait le Camp KIGALI.
Cette façon d‘inventer les noms en cherchant des boucs-
émissaires témoigne encore davantage de la perfidie du FPR
gui a toujours utilisé le mensonge médiatique pour
intoxiquer l'opinion depuis le début de la guerre.

Tout d'abord il n'y a jamais eu dans les FORCES ARMEES
RWANDAISES un officier qui porte ces noms. Ensuite celui
qui commandait le Camp KIGALI ne s'y trouvait pas au moment
où les dix Para-commandos belges ont été conduits à leur
demande au poste de la MINUAR qui se trouvait au Camp
KIGALI par un véhicule qui passait près de la Résidence du
Premier Ministre Agathe UWILINGIYIMANA. Il se trouvait à sa
residence à REMERA.

Ni le Colonel BAGOSORA Théoneste, ni le Commandant du Camp
KIGALI, tous Les deux absents au Camp KIGALI au moment de
l’incident, ne pouvait donner l'ordre de tuer les dix Para-
commandos belges.

Ces deux officiers n'étaient pas en liaison avec le
véhicule gui a conduit les dix Para-commandos au Camp
KIGALI, et ne savaient pas que les intéressés pouvaient
être ramassés quelque part. C'est par hasard et malheur que
le Lieutenant qui commandait le détachement belge a indiqué
à l'équipage dudit véhicule le poste de la MINUAR au Camp
KIGALI, lorsque le responsable du véhicule a demandé où ce
Détachement voulait qu'on le conduise.

Si par exemple le Commandant du Détachement avait indiqué
le poste de la MINUAR qui se trouvait an Groupe Scolaire
Notre Dame de Citeaux ou à l'Hôtel des Mille Collines, le
drame du Camp KIGALI ne se serait, pas produit.

4. La BELGIQUE est plutôt de connivence avec le FPR pour parer
au plus pressé et chercher à se disculper par diversion en
pointant du doigt des boucs-émissaires, parce que la MINUAR
Belge, le FPR et le Général ROMEO DALLAIRE, sont les
premiers suspects dans l'assassinat du Président Juvénal
HABYARIMANA oui a déclenché les massacres interethniques.

En tuant le Président HABYARIMANA le FER et La MINUAR
voulaient bien déclencher une guerre civile pour trouver le
prétexte de reprendre la guerre et faire avorter les
Accords d'ARUSHA dont Le FPR avait depuis longtemps entravé
la mise en application. sans mesurer l'ampleur des dégâts
qui allaient survenir.

C'est en cherchant les boucs-émissaires que le FPR et ses
alliés parviendront à évincer et à anéantir toute l'élite
HUTU qui peut dire la vérité sur les origines et les
responsables du DRAME RWANDAIS.

5. Concernant le pseudo Lieutenant-Colonel NTIWIRAGABA Jean
supposé être l'ancien Commandant du Camp KIGALI, il semble
que le FPR, dans ses visées diaboliques d'anéantir l'élite
HUTU veut culpabiliser le Colonel BEMSG NTIWIRAGABO Aloys
qui était du Service de Renseignements Militaires.
Conscient du fait que cet officier détient au moins une
partie de la vérité et peut éclairer le Tribunal
International, le FPR veut le neutraliser pour qu'il
n'apparaisse pas comme témoin à sa charge.

Cet officier n'était donc pas le Commandant du Camp KIGALI.
En outre il n'était pas au RWANDA le 07 Avril 1994. Il
avait quitté le pays le 03 Avril 1994 pour une mission à
YAOUNDE (CAMEROUN) où il participait à la Conférence du
Comite Interministériel sur la sécurité en Afrique Centrale
du 04 au 08 Avril 1994. Il n'est rentré au RWANDA que le 09
Avril 1994 en compagnie de l'ancien Ministre de la Défense,
Monsieur Augustin BIZIMANA gui l'avait rejoint à YAOUNDE le
O6 Avrii 1994 au soir.

6. Cet officier a quitté KIGALI sans savoir que le Président
HABYARIMANA allait se rendre en TANZANIE. Il ne pouvait
donc pas participer à son assassinat le 06 Avril 1984, ni à
celui du Premier Ministre le 07 Avril 1994.
Il ne pouvait non plus commander l'assassinat des Para-
commandos belges.

7. En conclusion, les Para-commandos belges sont arrivés au
Camp KIGALI par hasard et sur leur demande. Personne ne
savait qu'ils pouvaient être ramassés sur la voie publique
par un véhicule de passage. À leur arrivée au Camp, le
Commandant Camp n'y était pas.

Lorsqu'il est arrivé la situation était déja irréversible
et indomptable. Les para-commandos belges ont été tués par
la population du Camp KIGALI en colère qui, d'une façon ou
autre, venait d'apprendre la présence des militaires
belges contre lesquels la majorité des Rwandais avaient
manifesté le refus par le fait que la BELGIQUE
abritait le siège du FPR et avait défendu sa cause dès le
début de la guerre.

D'autre part les renseignements selon lesquels le FPR
allait tuer le Président de la République en complicité
avec la MINUAR belge avaient certainement filtré.

En pointant du doigt certains officiers, le FPR et ses
alliés cherchent les Boucs-émissaires pour les neutraliser
et se disculper par des manoeuvres de diversion.

NTIWIRAGABO Aloys
Colonel BEMSG

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