Fiche du document numéro 27223

Num
27223
Date
1995
Amj
Taille
132217
Sur titre
Ethnies et Église catholique
Titre
Le remodelage de la société par l'école missionnaire (1900-1931)
Nom cité
Nom cité
Nom cité
Nom cité
Cote
n° 1
Résumé
As soon as they arrived in Rwanda in 1900, the White Fathers opened schools in their missions. In 1903, the school in Save had 135 students. The first baptized were mainly Hutu but also some poor Tutsi. From 1907, the missionaries, led by Mgr Classe, created schools for Tutsi in order to train the future leaders of the country thus satisfying the recommendations of Mgr Lavigerie - to convert chiefs as a priority - and the requirements of the German government. Thus was created a school for noble children in Nyanza which was rather shunned. In 1914, schools "for the sons of chiefs" were opened in Kabgayi, Rwaza, Kigali. With the military occupation by the Belgians, such schools opened in Rwamagana, in Save. From 1922, Mgr Classe imposed Hutu-Tutsi discrimination in schools which had a few Hutus. While communicating to the Belgian Resident Mortehan his mistrust of Mwami Musinga, Bishop Classe saw in the "mututsi youth" an "incomparable element of progress". “If, in 1959, the Tutsi enjoyed political and administrative monopoly, cultural and economic predominance, it is partly because of the role played by the Church, especially with the Astrida school group, but also, and above all by the political will of the Government.
Extrait de
Cahiers Lumière et société no 1 : Les ethnies au Rwanda, pp. 35-46
Type
Article de revue
Langue
FR
Citation
06. Ntacyabukura
36. Kanyamakwe
07. Karibushi
Nturo
08. Bikumbura
Rwabineza
09. Nyiramugore
39. Semukama
10. Kanyana
Mutoni

16. Ntundabusheke

26. Gashi

17. Semutungo

27. Ntacyabukura

37.

18. Ntama

28. Rwangiyehe

38.

19. Gatuka
20. Gasirabo

29. Kanyamuhango
30. Ruhigira

40.

- Après cette liste, Kagame commente: Voilà une liste de Batwa
incontestablement sous-chefs. Nous n’avons pas indiqué les noms de leurs
pères ainsi que des localités sur lesquelles s’exerçaient leurs commandements
pour ne pas allonger cette note qui est déjà passablement longue. Ces Souschefs avaient sous leurs ordres, bien sûr, des Hutu et des Tutsi. La réforme
coloniale n’a pas nui, comme on le voit, aux Hutu et aux petits Tutsi seulement,
en réservant aux Grands Chefs la haute main sur le pays. Les plus touchés
dans cette réforme catastrophique furent les Twa. Les régimes républicains
post-coloniaux n’ont rien fait pour leur faire justice. Espérons que l’avenir leur
réserve un meilleur sort.
5. Je ne suis pas venu abolir, mais accomplir, par Bernardin MUZUNGU, o.p.
Editions Centre Saint-Dominique, Kigali, 1995.

ETHNIES ET EGLISE CATHOLIQUE
Le remodelage de la société par l’école missionnaire (1900-1931)
Gamaliel MBONIMANA
0. INTRODUCTION
L’Eglise dont il sera question, c’est l’Eglise Officielle, celle des responsables
qui ont pris des décisions ayant contribué à la transformation de la société
rwandaise. Il s’agit surtout de Mgr Classe ainsi que ses collaborateurs. Nous
insisterons sue l’école, car l’instruction est, à n’en pas douter, le phénomène
de différenciation le plus fondamental dans notre pays. Aussi nous aborderons
les points suivants : l’internat de Save et l’origine sociale des premiers
chrétiens ; les premières écoles catholiques pour les Tutsi ; la
ségrégation « raciale » imposée dans les écoles primaires par Mgr
Classe. L’année 1900 correspond à l’arrivée des premiers missionnaires
chrétiens qui étaient catholiques, tandis que celle de 1931 évoque la
destitution du roi Yuhi Musinga et la nomination du Mutara Rudahigwa par le
par le Gouvernement avec la connivence de Mgr Classe.

1. L’INTERNAT
CHRETIENS

DE

SAVE

ET

L’ORIGINE

SOCIALE

DES

PREMIERS

Dès leur arrivée au Rwanda en 1900, les Missionnaires d’Afrique (Pères
Blancs), fondateurs de l’Eglise catholique dans ce pays, ouvrirent des écoles
dans toutes leurs stations. C’est qu’en effet, l’école constituait, à leurs yeux,
un moyen incomparable d’évangélisation. Ils se situaient dans le sillage de la
Sacrée Congrégation de la propagande (fondée en 1922 par le Pape Grégoire
XV) qui recommandait aux missionnaires l’érection d’écoles à la fois pour
l’enseignement religieux et comme moyen de propagande. L’école était perçue
non seulement comme une institution où l’on enseigne la religion, mais aussi
comme un lieu de protection temporaire des néophytes contre les influences
néfastes du milieu païen. En outre, pour Mgr Hirth, responsable de ma mission
catholique au Rwanda, l’école avait un but précis : préparer de bonnes recrues
pour le séminaire, des catéchistes ainsi que des chrétiens d’élite connaissant
bien la religion nouvelle et la pratiquant de manière à entraîner les autres par
exemple, et « empêcher les jeunes gens de s’éloigner trop tôt de la mission et
de l’Eglise » (1).
Recrutées à la station même ou à domicile, certaines personnes furent
intégrées dans l’école missionnaire et même, pour une partie d’entre elles,
admises à l’internat. Examinons, sous un certain angle, le visage de l’internat
de Save ainsi que l’origine sociale des premiers chrétiens dans l’ensemble de
l’Eglise catholique du Rwanda durant la période allemande.
I.1. L’INTERNAT DE SAVE : FRATERNITE ET EGALITE
En 1905, toutes les stations étaient dotées d’une ébauche d’écoles de
catéchistes dont les effectifs élèves variaient entre 10 et 50 selon les endroits.
Les stations en question étaient au nombre de cinq : Save, Zaza, Nyundo,
Rwaza et Mibirizi. Ces écoles étaient loin d’avoir l’importance du grand
ensemble scolaire de Save qui regroupait de nombreux enfants, catéchumènes
et néophyte. Au 31 mai 1903, on n’y dénombrait 135 internes, garçons et filles.
Il importe de noter que l’internat et l’externat des filles étaient placés sous la
responsabilité directe d’une jeune fille appelée Marie Nyirankima qui, originaire
du Kinyaga au Sud-ouest du pays, avait suivi les Pères Blancs lors de leur
premier passage dans cette région en 1900.
Le nombre élevé des enfants, garçons et filles s’explique aisément si l’on
tient compte de la conjoncture économique de l’époque : une terrible famine
appelée « Ruyaga » (vent impétieux) ravageait tout le pays de 1899 à 1903.
Les filles par conséquent, auraient été exposées à « être vendues comme
esclaves » (2).
Au point de vue de l’enseignement, les pères de Save se conformèrent aux
directives de Mgr Hirth : s’il envisageait, à long terme, des conversions de
masses, il insista, dès 1900, sur l’importance d’une formation religieuse
individuelle et solide, destinée à avoir une élite de jeunes qui entraînerait la
masse. Aussi, les pères s’efforcèrent d’attirer des foules, mais surtout de bien

former les premiers qui se présentèrent ou qui était recrutée sur las collines
soit moyennant des cadeaux, soit même par la force. Il faut remarquer que dès
le début de la christianisation, l’on s’orienta vers la qualité des adeptes sans
pour autant négliger la quantité : l’école devait remplir ce rôle, c’est-à-dire
dispenser une éducation religieuse en profondeur.
Dans cette perspective, le père Brard, responsable de la mission et de
l’internat de Save formait les néophytes en mettant l’accent sur les points
suivants : réception fréquente des sacrements, assistance au service dominical,
prosélytisme, contacts fréquents avec les missionnaires, confession
hebdomadaire, propreté et pratique de l’amour chrétien. Concernant ce dernier
point, la charité, la fraternité et l’égalité étaient vécues de façon concrète :
Hutu et Tutsi, hommes et femmes, garçons et filles, tous réunis à la station,
mangeaient ensemble (en se servant seulement de leurs mains) de la
nourriture déposée dans les corbeilles. Pour les jeunes mariées, abandon de la
claustration nuptiale coutumière de un à trois moins environ : les femmes
chrétiennes de Save, le lendemain de leur mariage, devaient travailler
publiquement et partager le repas avec des membres de la famille ou avec des
connaissances (3).
Dans l’établissement de Save devaient régner l’ordre, la discipline et la
bonne entente. Lorsque des bagarres éclataient parmi les adeptes, le père
Brard imposait à tout le monde la corvée qui consistait à cultiver jusqu’à la
tombée de la nuit. Grâce à cette mesure, querelles et divisions entre les
convertis disparurent peu à peu. Un certain nombre de ceux-ci formèrent plutôt
une fraternité nouvelle ; une amitié durable se noua entre des personnes
baptisées le même jour, et ce sans distinction de catégories sociales. Ce
phénomène de l’amitié entre des gens baptisés à la même époque se retrouvés
se retrouvait également dans les autres stations.
L’éducation dispensée à l’établissement de Save revêtait cependant un
caractère empirique : l’improvisation était indéniable. L’encadrement de tant
de jeunes par des punitions et des cadeaux ne pouvait mener loin. La bonne
volonté et le dévouement des missionnaires ne suffisaient pas pour apaiser les
craintes fondées de Mgr Hirth qui voulait construire l’Eglise au Rwanda avec
toute ma prudence nécessaire et en ménageant autant que possible les
moindres susceptibilités des parents, des chefs et du roi. En juillet 1903,
l’internat de Save fut supprimé par Mgr Hirth à cause d’une éducation qu’il
jugeait déficiente et surtout parce qu’il estimait que la plupart des enfants
internes étaient venus séjourner à la mission peut-être « contre le gré de leurs
parents et pour fuir les travaux de la maison ou les corvées du roi » (4).
En ce moment, le pouvoir « indigène » ou plutôt l’autorité effective était
entre les mains de la reine mère Kanjogera et de son frère Kabare. D’où la
réflexion du père Brard : « Si nous pouvions convertir ces deux personnages,
notre saint Religion serait implantée au Rwanda » (5). En fait les deux mourront
sans être convertis au christianisme. En retournant définitivement en Europe
en 1906, le père Brard pouvait cependant se réjouir des résultats obtenus si
modestes soient-ils. Ses efforts et ceux de ses confrères avaient été couronnés
par la conversion de quelques gens du menu peuple qui devaient formes, dans
la suite, un noyau vivant de chrétiens fort attachés à la mission et à la religion
catholique.

I.2. ORIGINE SOCIALE DES PREMIERS CHRETIENS CATHOLIQUES
Si l’on veut savoir à quel milieu social appartenaient les premiers chrétiens, il
ne faut pas du tout se contenter des affirmations générales et gratuites,
éparpillées dans tel ou tel ouvrage ou un article. Il est vrai qu’on ne dispose
pas de données quantitatives suivies sur la question. C’est qu’en effet celle-ci
n’intéressait pas directement les missionnaires. Cependant, à partir
d’observations informelles relatives au recrutement des adeptes et aux
baptêmes solennels conférés dans chaque station, on peut se faire une idée
approximative de l’origine sociale des premiers chrétiens.
Si l’on considère l’origine sociale, on remarque qu’enfants et adultes de la
première phase de la christianisation (1900-1907) étaient issus de milieux
pauvres, des gens de basse extraction, à l’exception de l’un ou l’autre cas
comme celui de tel ou de tel membre de la lignée royale du Gisaka qui, entre
autres, recherchait la protection du missionnaire contre une éventuelle
exécution capitale ordonné par le roi Musinga et ou par son entourage.
L’analyse critique des sources relatives aux premiers convertis révèle la
présence de Hutu aussi bien que celle de Tutsi et, exceptionnellement, de Twa.
Concernant les stations se Nyundo et de Rwaza … (dans les actuelles
Préfectures de Gisenyi et de Ruhengeli) on peut affirmer que les premiers
baptisés étaient tous très probablement des Hutu étant donné que ces deux
stations étaient situées dans les régions p populations presque exclusivement
hutu.
A Save, les Pères ont fourni des indications précises concernant le premier
baptême solennel : les prémices de l’Eglise catholique au Rwanda furent des
« plus humbles, 9 Batutsi des plus pauvres et 17 Bahutu, la plupart orphelins »
(6). C’est dire que, toutes proportions gardées, il y eut plus de Tutsi, 9 sur 26,
que de Hutu parmi ces baptisé de la première heure dont les filles n’étaient
que 4. Il est possible que ces proportions se soient modifiées dans la suite ; il
n’est pas en tous cas possibles d’en suivre l’évolution.
Dans le cas de Save, en tout cas, lors des baptêmes ultérieurs, il y eut des
Hutu, mais aussi des Tutsi parmi les néophytes. Si l’on en croit le témoignage
de l’Abbé Isidore Semigabo, les Tutsi n’étaient baptisés dans cette station qu’ils
acceptaient de vivre quelques temps à la mission après leur baptême afin
qu’ils soient davantage raffermis dans la foi et qu’ils soient soustraits à la
corruption morale que leur milieu familial était spécialement censé véhiculer
(7). Cette mesure particulière reposait sur le préjugé défavorable selon
lequel la famille tutsi était peu propice à l’éclosion de la vie
chrétienne. Cette méfiance persistera chez certains Pères Blancs jusqu’à la fin
des années 1920.
A Zaza, la majorité des adeptes étaient des Hutu ; cependant on y observe,
dès le début de la mission, la présence de plusieurs Tutsi fréquentant très
régulièrement le catéchuménat. D’après le père Pouget, supérieur de cette
station de 1902 à 1906, les Tutsi et les chefs originaires du Gisaka se sont
convertis au christianisme par intérêt, le motif de leur conversion étaient

notamment le souci d’avoir la protection des missionnaires contre les vexations
des chefs mandatés par la Cour (8).
Quant à la station de Mibirizi, le père Zumbiehl, après avoir signalé les
catégories sociales (Hutu, Tutsi et Twa) et les divers « types » (Rwandais,
Burundais et Shi) constituant la masse des sujets par rapport aux chefs (tutsi et
hutu) de la région où il travaille, écrit : « Nos catéchumènes se recrutent
surtout parmi les Batutsi et les Bahutu ; cependant il y a aussi quelques
Batwa » (9).
Toutes ces constatations relatives à l’origine sociale des premiers convertis
invitent, à tout le moins, de nuancer l’affirmation courante selon laquelle les
Rwandais convertis au catholicisme durant la période allemande étaient
uniquement des Hutu, tan disque les Tutsi auraient continué de bouder la
nouvelle-constante dans les écrits des missionnaires catholiques de l’époquedes Tutsi avec les chefs, deux termes qui ne sont pas synonymes. En réalité,
mis à part l’un ou l’autre cas comme celui du Gisaka, les catholiques de la
période allemande étaient, outre quelques rares Twa, des Hutu et des Tutsi de
basse et infirme condition. Jusqu’en 1906, les Pères Blancs se cherchaient
encore : aucune institution dans le sens d’un groupe social quelconque. Mais à
partir de cette date, ils se mirent à créer des écoles spéciales pour les Tutsi.
II. LES PREMIERES ECOLES CATHOLIQUES POUR TUTSI
De 1906 à 1914, une des principales questions qui retinrent l’attention des
Pères Blancs fut l’apostolat auprès des Tutsi. A cette époque, certains pères
adressèrent à leurs confrères des appels répétés afin que tous, regroupés
autour de Mgr Hirth, ils appliquent fidèlement la recommandation du fondateur
de leur société : il fallait »gagner d’abord l’esprit des chefs » avant d’entamer
la conversion du peuple d’un pays ou d’une région.
Sur cette question, il n’eut pas unanimité. Pour les protagonistes de l’urgence
de l’apostolat auprès des Tutsi, à savoir les pères Malet, Classe, Lecoindre et
Schumacher, le terme « chef » était, en quelque sorte, synonyme de « Tutsi ».
L’identification était erronée, étant donné qu’il y avait en ce moment plusieurs
chefs hutu en plus des chefs tutsi (10).
Dans le cadre d’une mise en application de la recommandation du fondateur
de la société, le Cardinal Lavigerie (du temps qu’il était encore Mgr), dans le
cadre aussi d’adaptation à la politique « indigène » du Gouvernement allemand
et de concurrence protestante attendue avec inquiétude, les autorités
missionnaires catholiques conçurent et réalisèrent la mise sur pied d’écoles
destinées aux Tutsi. Différentes des écoles ordinaires des missions telles que
les envisageait Mgr Hirth dans l’ensemble de son Vicariat, les écoles
dénommées « écoles spéciales » et créées à l’intention des Tutsi, devaient
contribuer à la formation morale et intellectuelle des futurs dirigeants du pays,
ceux-ci devaient entraîner leurs sujets vers l’Eglise catholique. Et le père
Classe, nommé vicaire délégué de Mgr Hirth en 1907, s’y employa de son
mieux.
La nécessité d’avoir des écoles destinées aux Tutsi fut développée
notamment dans une lettre qu’il adressa au Supérieur général des Pères

Blancs, le 28 avril 1911 ainsi que dans sa longue étude (69 pages manuscrites)
consacré, selon son expression du Rwanda » (11). Rédigé vers 1912, cette
étude constitue, en fait, un véritable plaidoyer en faveur de l’apostolat auprès
des Tutsi. Elle s’attache à démontrer le bien-fondé d’une telle entreprise et à
réfuter systématiquement les nombreuses objections de certains pères Blancs
qui, jugeant inutile de s’occuper spécialement des Tutsi, ne partageaient guère
ses vues. Plus précisément le père Classe avait avancé l’idée de créer à Nyanza
une école dirigée par des Blancs et même un poste définitif dont il
ambitionnait, avant sa promotion Comme Vicaire délégué, d’être le supérieur.
Voyons brièvement ce qu’il en fut de l’école de la Cour et d’autres réservées
aux Tutsi avant la période belge qui débuta en 1916.
II.1 L’ECOLE POUR TUTSI A NYANZA ( A LA COUR)
Ce fut surtout le père Classe qui, en 1906, alors qu’il était supérieur de
Rwaza, s’intéressa vivement au développement de l’école de la Cour royale.
Cette école existait tout au début de la présence des missionnaires
catholiques. Abondant dans le sens du père Brard et Mgr Hirth, il se demandait
pourquoi les pères Blancs n’avaient point d’école valable à Nyanza, car il
demeurait convaincu que celle s’y trouvait n’en valait pas la peine : elle était
« insuffisante, déclarait-il, avec son jeune maître hutu » : il y fallait des Blancs;
on jetterai ainsi les bases d’une mission et, ayant l’oreille du roi, on le
gagnerait. Sion la place serait occupée par les protestants qui, dès lors,
accapareraient les Tutsi, « la classe dirigeante », « les serfs » (selon son
langage). Ce qu’à Dieu ne plaise ! (12).
Dès le mois de juillet 1907, la construction d’une école en matériaux durables
fut entamée par les pères Classe (qui s’est placé à Kabgayi) et Dufays.
Concernant les élèves qui pouvaient être admis dans cette école, les sources
sont explicites : il s’agit d’une école « école pour enfants nobles » (13). Dans
l’idée des pères, l’école était destinée aux Tutsi, dont les fils des chefs. « Afin
d’atteindre Rwanda plus sûrement les Batousi (= Tutsi), on a ouvert à la
capitale du Rwanda un école spéciale pour eux » (14). Comme on le voit, il ne
s’agissait pas d’une école qui eût regroupé des fils de chefs en provenance des
diverses régions du pays qu’ils soient hutu ou tutsi.
A partir de novembre 1907, l’école, qui était placée sous la responsabilité des
Pères de Save, fut rattachée à la station de Kabgayi. Vers la fin de cette année,
le père Schumacher, de nationalité allemande, à peine arrivé au Rwanda, fut
nommé directeur de l’école. En 1908, l’école ne comptait que 18 élèves et sur
ce nombre, il y avait chaque jour des absents. De 1909 à 1912, les élèves
inscrits étaient en tout 45 : c’était des jeunes cadets (intore) et courtisans du
roi, mais parmi eux, aucun fils de grand chef. En 1910, le même père
Schumacher avait adressé au Supérieur général un rapport dans lequel il
démontrait la nécessité d’une mission mututsi au Rwanda », selon ses propres
termes, afin de contrecarrer les projets des protestants, désireux de prendre
pied à la Cour.
Malgré les efforts déployés, les résultats de l’école ne furent pas satisfaisants
ni en qualité, ni en quantité : en 1913, les élèves n’étaient qu’au nombre de
43. Quoi qu’il en soit, il importe de souligner que les élèves ne répondaient pas

au critère souhaité par les fondateurs de l’école : pour le père Schumacher, ils
n’étaient pas de vrais Tutsi. Voici ce qu’il écrit à ce sujet, après avoir évoqué la
création éventuelle d’une école officielle à la Cour : « Nous profiterons de ces
circonstances pour créer une école pour les Batutsi à Kabgayi même. Là nous
aurons réellement les enfants de chefs que nous connaissons ; tandis que, à la
capitale, c’est plus ou moins un ramassis d’origine douteuse, et en grande
partie » (15). Poursuite chimérique et inutile que cette recherche de la pureté
de sang tutsi ! L’auteur de la citation précédente ignorait sans doute que
même le fils du roi Musinga, Rudahigwa qui venait de naître en 1911, avait
pour grand-mère maternelle une femme du commun du nom de Nyiranteko.
Celle-ci était d’origine « hutu ».
En 1912, alors qu’il était supérieur de Kabgayi, il créa une institution qui
devait se révéler fructueuse dans la suite, à savoir les inama, c’est à dire
conseils des collines composés de chrétiens fervents et animés par l’un d’entre
eux. Quant à l’école missionnaire de Nyanza, lorsqu’éclata la Première guerre
mondiale, elle avait fait log feu comme les autres fondées après elle dans la
même perspective. Il convient de le s signaler.
II. D’AUTRES ECOLES POUR TUTSI (A KABGAYI, RWAZA ET KIGALI)
En 1913, les Pères de Kabgayi déclarent, dans le rapport annuel, qu’ils ont
ouvert « une école pour fils de chefs ». Ils signalent en même temps que les
élèves, qui sont des Tutsi, viennent d’une manière plus ou moins régulière,
s’absentant pour s’adonner aux soins de leurs troupeaux de vaches ou pour
faire la cour à leurs patrons à Nyanza (16). Il semble que cette école n’a pas
résisté au choc de la guerre 14-18. En tout cas on n’en parle plus dans les
années 1920.
De même les Pères Blancs de Rwaza ouvrirent, en 1913, une école pour les
Tutsi chez Nyirimbirima, neveu du roi Musinga et chef du Murera (dans
l’actuelle Préfecture de Ruhengeli). Dans cette école une vingtaine de jeunes
gens apprenaient, comme ailleurs, la lecture, l’écriture et le swahili, le cours de
religion étant exclu ; toutefois la lecture se disait dans des livres religieux, tels
le catéchisme et l’histoire Sainte. L’école semble avoir subi le même sort que la
précédente. Le 17 Avril 1914, les Pères de Kigali venaient d’ouvrir « une école
de Batutsi » avec 17 élèves. Il semble que ce groupe n’a pas persévéré,
puisque les pères qui desservaient la station assurent que le 24 janvier 1916,
ils ont installé « une école de Batutsi » comptant trois élèves seulement. En
mars de la même année le nombre des élèves s’élevait à sept ou huit » (17).
Cette école se développera petit à petit durant époque de l’occupation militaire
et dans les débuts du mandat belge, c'est-à-dire de 1917 à 1932 environ. Elle a
formé des enseignants et des sous-chefs. En 1929, cette école furent engagés
en qualité de secrétaires indigènes du Gouvernement et la mission tint à
remercier publiquement l’administration pour la confiance ainsi témoignée à la
valeur de son enseignement. Dans les écoles de lecture les défections furent
plus grandes encore, beaucoup de bahutu ayant à s’occuper soit aux cultures,
soit à la recherche de vivres au loin » (18).
Aux trois écoles pour Tutsi fondées durant l’époque allemande, s’ajoutèrent
d’autres, celle de Save et celle de Rwamagana qui remontent à l’occupation
militaire belge. A Save, une « école des jeunes gens Batutsi » fut ouverte en

1917. Vantant l’assiduité des écoliers-une soixantaine-le père Ecomard,
supérieur de la station, parle de l’instruction dispensée à « cette jeunesse
intelligente et avide de s’instruire » (19). Cette école fournira au Gouvernement
des enseignants, des secrétaires et des sous-chefs à l’instar de celle de Kigali
présentée précédemment. Quant à l’école de Rwamagana, elle fut fondée
aussitôt après l’inauguration de la station du même nom en 1919 ; elle fut
créée su l’autorisation de M. le Résident et avec l’appui du roi Musinga. Elle
s’appelait « école des fils des chefs ». Elle débuta avec quatre présences ; un
catéchiste venu avec les pères en avait la surveillance. Tout comme les autres
écoles catholiques pour Tutsi, elle avait officiellement un caractère non
confessionnel ;
néanmoins
les
missionnaires
entendaient
amener
progressivement les enfants à la conversion (20).
Les écoles catholiques pour Tutsi ouvertes durant l’époque allemande (19001916) et au début de l’occupation militaire belge (1916-1925) ont intéressé les
missionnaires et les administrations qui sont succédées. Leur création reposait
sur une double réalité : d’abord « la politique indigène » allemande qui
préconisait l’administration indirecte des colonies. Au Rwanda, celle-ci fut
appliquée avec beaucoup de conviction par le Résident Richard Kandt qui
affirmait qu’il était dans l’intérêt de la colonisation de soutenir les
rois autochtones ainsi que les Tutsi ; en plus il tenait en haute estime
l’action culturelle. En deuxième lieu, devant la perspective d’une concentration
accrue du pouvoir aux mains du roi et des chefs tutsi, les autorités
missionnaires, notamment Mgr Hirth, les pères Classe et Malet, ne cessèrent
d’engager leurs confrères dans la ligne du gouvernement. Cependant la
politique de l’administration indirecte était de l’avenant de la stratégie de ces
mêmes missionnaires, qui consistait à christianiser lamasse par des chefs tutsi.
Un autre type d’écoles de mission va surgir dans les années 1920.
III. SEGREGATION RACIALES DANS LES ECOLES CATHOLIQUES (21)
Mgr Classe, à la tête du Vicariat apostolique du Rwanda depuis 1922,
imposera une discrimination incompréhensible dans les écoles catholiques ; il
déconseilla au Résident du Rwanda de nommer des chefs et des souschefs hutus. C’est, sans doute après cette suggestion que la réforme
administrative de 1926 retira la direction des chefferies aux hutu et des souschefferies aux Twa pour réserver exclusivement aux Tutsi.
En ce qui concerne les écoles, il ordonna à ses prêtres, missionnaires et
rwandais, d’avoir des classes séparées ou parallèles pour chaque année : les
Tutsi devaient être séparés des Hutu. A ce sujet, l’on dispose d’une source
importante, à savoir le Rapport sur les Ecoles du Vicariat du Rwanda, établi par
le père Laurent Déprimoz, missionnaire-inspecteur des écoles, pour l’année
scolaire 1927-1928 (22).
Si nous utilisons le terme « racial », ce n’est pas que nous croyons que les
principales composantes de la société rwandaise étaient des races, mais c’est
que les missionnaires, notamment Mgr Classe, ont appliqué ce vocable à une
réalité plutôt complexe. Les missions où la discrimination dans les écoles fut
prononcée sont les suivantes : Save, Kansi, Rwamagana, Zaza, et Mibirizi…
Dans le cas de Kigali, le rapporteur souligne qu’on a « surtout affaire aux
écoliers Batutsi à l’exclusion presque complète de l’élément « muhutu » : 15

hutu sur 205 élèves inscrits. Quant à la station de Kabgayi, la discrimination
n’est pas signalée, mais dans les écoles avoisinantes dépendant de cette
même mission, on observe l’existence de groupe d’enfants tutsi appelés
parfois ntore (cadets) et qui suivent l’instruction dans un local situé près de la
résidence d’un chef. Ces écoles étaient appelées « chapelles-écoles » ou
« Ecoles rurales ».
Ce n’est pas ici le lieu de s’attarder sur l’analyse d’un document de 83 pages
dactylographiées in-folio avec des annexes. Notre-Dame d’Afrique (Sœurs
Blanches) n’ont pas fait l’objet de notre analyse ici. Il faut signaler néanmoins
que les enseignants, quant à eux, étaient aussi bien tutsi que hutu. Un hutu
pouvait donner l’instruction à des écoliers tutsi ; il ne nous a pas été possible
de vérifier ce qu’il en était du cas contraire. Soulignons que si la politique
gouvernementale peut expliquer l’existence d’écoles catholiques pour Tutsi,
rien ne justifie, à notre entendement, cette discrimination : le message
évangélique l’interdit, le contexte colonial ne le suggère pas et la tradition
rwandaise l’ignore.
Certes, on pourrait replacer les décisions de Mgr Classe dans le cadre de
l’idéologie hamitique qui était très répandue parmi les agents de
l’administration et les missionnaires européens. Selon cette idéologie, qui
permettait de lier des caractéristiques physiques et mentales, les Tutsi
viendraient d’Asie ou même feraient partie de la race caucasienne. Dans les
années 1920, certains européens, notamment des missionnaires exaltèrent les
qualités intellectuelles des Tutsi, tandis que les Hutu étaient considérés comme
peu intelligents.
Cependant, il semble que, au regard des faits, Mgr Classe ne croyait pas à ce
genre d’assertions gratuites. En effet, il confia la fondation de mission à l’un ou
l’autre prêtre hutu ; il nomma l’Abbé Gallican Bushishi, hutu du clan des
Ababanda, professeur au grand séminaire régional de Kabgayi dans les années
1920, chose inimaginable à l’époque. Faudrait-il alors chercher l’explication du
coté psychologique, c'est-à-dire examiner la psychologie de celui que certains
de se confrères du Burundi ont surnommé, dans les années 1910, « le
marquis » de Kabgayi en raison de ses manières, de ses allures quelque peu
aristocratiques ? La prudence dans le jugement nous impose la réserve.
Quoi qu’il en soi, ses interventions dans l’organisation de l’administration ont
profondément marqué l’histoire socio-politique du Rwanda. En fait, il apparaît
comme un religieux conservateur et défenseur de l’ordre établi : le
changement troublait sa quiétude. Son langage et son attitude ne manquent
pas détonner. Ainsi dans une fameuse lettre qu’il adressa, le 12 septembre
1927, au Résident Mortehan du Rwanda, on peut lire sa défiance vis-à-vis de
Musinga : « Que Musinga se soit joué souvent des européens, de Kandt surtout,
nul ne le nie, tout comme personne ne peut affirmer qu’il ne sera jamais
trompé. Mentir est chez le noir intelligence, surtout quand il lutte pour
sauver ce qu’il appelle ses droits héréditaires (…). Actuellement, si nous
voulons prendre le point de vue pratique et l’intérêt vrai du pays, avec la
jeunesse mututsi nous avons un élément incomparable de progrès que tous
ceux qui connaissent le Rwanda reconnaissent, je crois (…). Mieux que le
muhutu, le mututsi aura toujours plus d’influence sur des compatriotes batutsi
et bahutu ; plus que tout autre, son autorité sera vite et bien acceptée de tous

les batutsi et bahutu. Demandez aux Bahutu s’ils préfèrent être conduits par
les bahutu ou par les batutsi : la réponse n’est pas incertaine, leur préférence
va droit aux Batutsi et pour cause !
Chefs nés, ils ont le tact, le savoir faire, le sens de commandement ;
leur autorité s’impose sans grand bruits ni grands coups (…). Quant à
nous-mêmes au point de vue religieux puisque c’est le notre, nous croyons,
expérience faite, que l’élément mututsi est pour nous le meilleur, le plus actif,
le plus convaincu, le plus capable de faire dans la masse le rôle de ferment et
celui qui exerce le plus heureuse influence directrice sur la masse ». Mgr Classe
termine sa lettre en ajoutant directement que son avis est partagé par tous les
supérieurs des missions du Rwanda et de la grande majorité des missionnaires,
tels que les pères Ecomard, Lecoindre, Delmas, Hurel, Schumacher, Pagès,
Knoll, etc. (23).
Ce texte fut repris, en partie, en 1930. Mais la nuance qu’il ajoute n’est guère
signalée lorsqu’on évoque son intervention en faveur des Tutsi. Il écrit :
« De là, cependant, je ne tirerai pas la conclusion que tous les chefs doivent
être pris uniquement parmi les Batutsi, à l’exclusion totale des Bahutu. Ce
serait un non-sens et une injustice ; d’ailleurs il est toujours de bonne politique
de prendre son bien là où on le trouve. Je ne comprends pas qu’il soit possible
de se laisser entraîner, si l’on veut réfléchir, à une telle exclusivité. Les anciens
Bami (pluriel e Mwami) ne sont pas laissés leurrer par un principe aussi faux
que maladroit, malgré leur susceptibilité de caste. C’est qu’ils étaient de vrais
Batutsi actuellement, descendent en ligne droite et il ne faut pas remonter loin
pour trouver dans leurs ascendants, les uns Bahutu, les autres Batwa, ce qu’il
y a de plus méprisé ! Ne voyons ni moins intelligents, ni moins politiques. Ce
serait de bonne politique, quant on trouve un jeune homme muhutu bien
instruit, intelligent, doué de tact, et il peut s’en trouver, de l’essayer, au lieu de
rester dans un parti de caste » (24).
Cette mise en garde ou ce sage conseil donné par le prélat au Gouvernement
a été souvent gommé dans la littérature. Si, en 1959, les Tutsi jouissaient
du monopole politique et administratif, de la prédominance culturelle
et économique c’est en partie à cause du rôle joué par l’Eglise,
notamment avec le Groupe Scolaire d’Atsrida, mais aussi, et surtout
par la volonté politique du Gouvernement. Il faut se rappeler qu’en 1929,
les cinq écoles gouvernementales primaires (Nyanza, Ruhengeli, Rukira,
Cyangugu, et Gatsibo) totalisaient 969 écoliers tutsi destinés à être des
auxiliaires du Gouvernement en tant qu’instituteurs, secrétaires, interprètes,
chefs et sous-chefs.
0. CONCLUSION : JUSTICE ET AMOUR
Plusieurs points concernant le rôle de l’Eglise dans la problématique des
catégories sociales n’ont pas été abordés dans cet article. Signalons quelquesuns : le rôle du Groupe Scolaire d’Astrida, une école officielle congréganiste
confiée par le Gouvernement aux Frères de la Charité et dont les élèves furent
en majorité Tutsi ; la situation dans les petits et grands séminaires ; la
proportion des composantes sociales dans le clergé ; les religieux et
religieuses. On affirme, par exemple, que les premiers prêtres (peut-être

jusqu’aux années 1930) étaient tous hutu. Or, cela n’est pas vrai, si l’on arrête
à 1929, il se révèle que sur les onze premiers prêtres rwandais, quatre étaient
tutsi, à savoir Joseph Bugondo, Isidore Semigabo, Albert Ndagijimana et Aloys
Bigirumwami.
En outre, il nous a paru inutile d’insister sur le succès « remarquable » de
l’Eglise catholique, d’autant qu’une étude vient être consacrée à ce sujet (25).
Les réflexions que nous avons émises au sujet des écoles pour Tutsi
soulignent l’importance du remodelage de la société rwandaise par l’Eglise.
Elles peuvent simplement constituer une invitation à l’Ut unum sint (Qu’ils
soient un) pour que le monde croit que Jésus est l’envoyé du Père (Jn17, 21). Il
est souhaitable que tous les rwandais sachent vivre ensemble en s’acceptant
différents et complémentaires dans la justice et l’amour. Il n’est pas moins
souhaitable que les missionnaires sachent que l’heure des remodelages de nos
sociétés est terminée. Ils ne nous connaissent pas et ne nous aiment pas plus
que nous-mêmes.
----------------------Notes bibliographiques
1. Circulaire de Mgr Hirth, Marienberg, 12 mai 1907 : Archives des Pères Blancs
à Rome (APBR).
2. Hirth à sa tente, Marienberg, 2 janvier 1901 : APBR, 96/2
3. I. Semigabo, mes mémoires (inédit) : copie chez l’auteur.
4. Hirth à Livinhac, 20 juillet 1903 : APBR, 95/82-83.
5. A.Brard, Isavi, dans Chroniques Trimestrielles, n°114, mars 1905, p.143.
6. Diaire de Save, 12 avril 1903
7. I.Semigabo, Ibid.p.23
8. Diaire de Zaza, Kissaka, dans Chroniques Trimestrielles, n°95, juillet 1902,
p.286 ; n°100, novembre 1902, p.186.
9. P.Zumbiehl, Mibirizi, juin 1906, dans Rapport annuel de la Société des
Missionnaires d’Afrique, n°1, 1905-1906, p.189.
10. Sur ce sujet, voir, par exemple, A.Kagame, Un Abrégé de l’Histoire du
Rwanda, t.II, PP.184-186.
11. L.Classe, Relations avec les Batutsi du Rwanda : APBR, 11//8.
12. Diaire de Rwaza, 3 octobre 1906.
13. Diaire de Kabgayi, 24 juillet 1907.

14. Anonyme, Vicariat Apostolique de Nyanza Méridional, Rouanda, (Rapport
annuel de 1907-1908), dans Missions des Pères Blancs, 1909, p.51.
15. P. Schumacher, Kivu : Kabgayé, dans Missions des Pères Blancs, n°3, 1913,
P.95.
16. Rapport annuaire de la société, 1912-1913, pp.443-444.
17. Diaire de Kigali, 17 avril 1914 ; mars 1916.
18. J.M. Derscheid, Rapport établi en réponse au questionnaire… par M.
Sandrart, Administrateur du Territoire de Kigali : Microfilm, Archives Africaines
(Bruxelles).
19. H.Ecomard, Issavi (Sacré-Cœur de Jésus)-Rapport, dans rapport annuel de
la société, 1917-1918, p.274.
20. V.Mutaganzwa, Monographie historique de la Mission de Rwamagana (19191931), Monogr. de fin de Bac. Option Histoire, U N R, Ruhengeri, 1986, p.28.
21 ID., Instauration d’un royaume chrétien au Rwanda (1900-1931), thèse
doctorat Université catholique de Louvain, 1981.
22. L. Déprimoz, Rapport sur les écoles du Vicariat du Rwanda. Année scolaire
1927-1928 : Archives du Ministère des affaires Etrangères… (Bruxelles), M
(650). Statistiques 1928 (Pères Blancs).
23. Classe à Mortehan, Kabgayi, 12.9.1927 : Archives au Ministère des Affaires
Etrangères… (Bruxelles) : AE/II n° 1884 (3839).
- L. de Lacger, Rwanda, Kabgayi, 1961, pp.522-524, a légèrement modifié le
texte original dans les citations qu’il a faites. Il a utilisé le texte repris par
L.Classe dans l’Essor Colonial et maritime.
24. L.Classe, Pour moderniser le Rwanda. Le problème des Batutsi, dans l’essor
Coloniale et maritime, n°489, 4 décembre 1930, p.2.
25. Voir J.Karibwami, Le catholicisme et la société rwandaise 1900-1962, Paris,
Présence Africaine, 1991.

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