Fiche du document numéro 26971

Num
26971
Date
Samedi 4 avril 1998
Amj
Taille
94740
Sur titre
 
Titre
Au Québec, la rancœur s’exprime
Sous titre
 
Tres
 
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Résumé
Quebec today welcomes a large number of Rwandan and Burundian political refugees, without questioning too much about their past, about the writings or acts with which they are accused.
Source
Extrait de
 
Commentaire
 
Type
Article de journal
Langue
FR
Citation
Si la France et la Belgique demeurent les destinations les plus évidentes pour les Rwandais et les Burundais qui ne se sentent plus en sécurité au Congo-Kinshasa et au Kenya, le Québec est de plus en plus couru. Durant longtemps en effet, la Belle Province entretint des relations privilégiées avec le Rwanda de Kayibanda puis de Habyarimana. C’est ainsi que les missionnaires québécois vinrent nombreux au Rwanda et que de nombreux intellectuels rwandais se retrouvèrent à Québec, en particulier à l’Université Laval.
Rien d’étonnant à ce que ce pays accueille un grand nombre de réfugiés politiques rwandais et burundais, sans trop s’interroger sur leur passé, sur les écrits ou les actes qui leur sont reprochés.
C’est ainsi que Léon Mugesera, qui rédigea les « Dix commandements du Muhutu », un des textes de référence des extrémistes rwandais, se trouve toujours au Canada, accueilli comme un enfant du pays, puisqu’il fit ses études à l’Université Laval.
Actuellement, ce ne sont pas seulement des intellectuels, hutus ou tutsis, qui gagnent le Canada pour y poursuivre leurs études : de nombreux jeunes gens, venus en droite ligne d’Afrique centrale, y sont demandeurs d’asile et jouissent des avantages d’un système beaucoup plus libéral que celui des pays européens. En effet, toute personne qui se présente à la frontière canadienne et demande l’asile politique bénéficie automatiquement de la même protection qu’un citoyen : il peut s’installer avec sa famille et trouver un logement, recevoir une allocation sociale...
C’est pourquoi les candidats à l’immigration ou à l’asile politique provenant d’Afrique centrale sont de plus en plus nombreux. Et leur passé, dont témoigne leur activisme politique actuel, inquiète de plus en plus les responsables de l’immigration, qui soupçonnent certains de ces nouveaux venus de présenter des passeports trafiqués : bon nombre de documents de voyage sont des faux, obtenus sans trop de peine dans le paradis de la « débrouille » qu’était le Zaïre de Mobutu.
Alors que les extrémistes hutus qui se trouvent en Belgique veillent à ne pas trop se faire remarquer, sauf dans certaines de leurs publications qui reprennent les thèmes du « double génocide », au Québec ils s’expriment à visage découvert, laissant échapper leur rancoeur et exprimant sans retenue leur idéologie. Comme s’ils étaient assurés de l’impunité.

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