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C’est le commandant de l’opération Sokola 2 au Sud-Kivu, le général Dieudonné Muhima, qui a supervisé ce rapatriement. Le porte-parole de l’armée au Sud-Kivu, le major Louis-Claude Tshimwang affirme qu’il ne s’agit pas d’un rapatriement forcé : « Ce ne sont pas des réfugiés, ce sont des combattants. Est-ce qu’on a forcé ici ? Vous les avez vus n’est-ce pas ? Nous les avons habillés, avant qu’ils ne partent. Moi personnellement je leur ai parlé en leur disant: la situation que vous vivez dans la brousse comparée à l’autre côté, qu’est-ce que vous préférez ?
Ils ont dit : Nous préférons rentrer parce que là c’était trop dur
. Et en plus de ça, de l’autre côté [au Rwanda], les gens qui sont plus ou moins poursuivis sont ceux qui ont participé au génocide de 1994. Or la majorité comme vous l’avez vu ici, ils avaient moins de 15 ans à l’époque. Alors, en ce moment-là ils n’ont rien à craindre chez eux. »
Depuis tôt le matin, douze bus de l’armée rwandaise RDF ont traversé la frontière pour venir transporter ces combattants. Parmi eux, une quarantaine de responsables, ainsi que onze enfants dont les parents n’ont pas été retrouvés lorsqu’ils étaient encore à Nyamunyunyi.
« Cette opération renforce la paix »
Pour le commandant de la zone militaire Ouest de l'armée rwandaise le général major Alex Kagame, c’est une satisfaction. Il assure que ses compatriotes seront bien accueillis et lance un appel aux autres combattants qui résident encore dans les forêts congolaises : « Ca c’est une bonne opération qui renforce la paix dans nos deux pays. J’en appelle aux autres de revenir au pays. Il y a d’autres qui sont déjà rentrés au Rwanda, ils se sont intégrés sans problème. Qu’ils reviennent dans leur pays et cessent de vivre dans la brousse. »
Sur place, aucune présence officielle du HCR ni de la Monusco. Pas de discours officiel non plus, à part une brève concertation entre les deux officiers congolais et rwandais.
L’armée indique que plus de 1 700 ex-combattants des CNRD restent campés à Nyamunyunyi et que depuis le 6 décembre, elle a confié leur responsabilité au gouvernement provincial du Sud-Kivu et à la Monusco, qui pourront décider de leur sort.