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25 ans après le génocide qui avait laissé le pays exsangue, le Rwanda s’affiche aujourd’hui comme l’un des pays les plus modernes et développés de la région. Une transformation spectaculaire portée par le Front patriotique rwandais et son président Paul Kagame. Mais à quel prix ? Avec Benjamin Chemouni (politologue, spécialiste du Rwanda, chercheur à l’Université de Cambridge), Damien Caillaud (primatologue, professeur à l’université de Californie à Davis) et Jean-Paul Kimonyo (politologue rwandais, chercheur indépendant, conseiller de Paul Kagame).
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Pour beaucoup de pays du continent, le Rwanda est devenu une sorte de « modèle ». Le niveau de corruption y est relativement faible, les catégories ethniques ont disparu, le Parlement comporte un nombre de femmes record, la jeunesse est dynamique et connectée et le pays s’affiche comme un pionnier de l’écotourisme.
Les limites du modèle Kagame
Si les réussites du Rwanda sont incontestables, le gouvernement – dirigé par Paul Kagame depuis 2000 - est critiqué pour ses penchants autoritaires, son absence d’opposition et le manque de libertés. Le référendum constitutionnel de 2015, qui a permis à Paul Kagame de briguer un troisième mandat présidentiel en août 2017, a renforcé l’image d’un régime despotique.
Le régime de Kigali ne cherche pas à fonder sa légitimité sur les urnes mais plutôt sur sa capacité à fournir sécurité et développement aux Rwandais. Benjamin Chemouni
La gouvernance du Front patriotique rwandais, qui semble contenir les clés de la réussite du régime, pourrait-elle également constituer ses limites ? 25 ans après, quel est le bilan des politiques de reconstruction menées par le gouvernement ? Le Front patriotique rwandais a-t-il troqué la démocratie au profit du développement ? Enfin, le modèle rwandais saura-t-il perdurer au-delà de son président Paul Kagame ?
Une émission préparée par Mélanie Chalandon.
Extraits sonores :
- Justine Imananimwe, présidente de la Ligue des Femmes de Kigali, soutenait ouvertement Paul Kagame et vantait ses mérites lors de l’un de ses meetings de campagne peu avant l’élection présidentielle d’août 2017 (TV5 Monde, 03 août 2017).
- Diane Rwigara, opposante rwandaise qui a été empêchée de se présenter à la présidentielle de 2017, emprisonnée puis en remise en liberté surveillée, dénonce le manque de liberté d’expression (France 24 en 19 septembre 2017).
- Paul Kagame : « En Afrique quand un président est populaire, on le traite de dictateur » (France 24, juillet 2012).
Extraits musicaux :
- Africa 138 de Sherwood & Pinch (label: On U Sound).