Sous titre
Ce soir, Frédéric Worms reçoit l'historien Stéphane Audoin-Rouzeau, dont l'ouvrage Une initiation - Rwanda (1994-2016), vient de paraître, aux éditions du Seuil.
Citation
Au milieu de la conversation avec Stéphane Audoin-Rouzeau, résonne un chant de deuil venu du Rwanda. Ce n’est pas un intermède. C’est le cœur du sujet. Ce sont ces chants, ces cris, qui ont fait « l’initiation » au génocide de l’historien, pourtant déjà averti, lorsqu’il est allé sur place. Un saisissement. Mais qui a relancé toutes ses autres activités : histoire, mais aussi témoignage, jusqu’au procès, et engagement, jusqu’au déchirement, et jusque sur le rôle de la France. Au chant qui lui a dit qu'à tout cela répond l’écriture. Il faut entendre l’une et l’autre. Pour cet événement, pour le passé, pour l’avenir.
« Il faut toujours dire ce que l'on voit : surtout il faut toujours, ce qui est plus difficile, voir ce que l'on voit ». Charles Péguy, Notre Jeunesse, 1910, en introduction de Une initiation.
Livre : Une initiation : Rwanda (1994-2016), de Stéphane Audoin-Rouzeau - Editions du Seuil
Mais que s’est-il passé ?
Après trois décennies d’un parcours de recherche entièrement consacré, dès l’origine, à la violence de guerre, un « objet » imprévu a coupé ma route. On aura compris qu’il s’agit du génocide perpétré contre les Tutsi rwandais entre avril et juillet 1994, au cours duquel huit cent mille victimes au moins ont été tuées, en trois mois.
Ce qui se joue ou peut se jouer chez un chercheur, dans l’instant tout d’abord, dans l’après-coup ensuite, constitue l’axe du livre qui va suivre. Car l’objet qui a croisé ma route ne s’est pas contenté de m’arrêter pour un moment : il a subverti, rétroactivement en quelque sorte, toute la gamme de mes intérêts antérieurs. - présentation de l'éditeur -
Intervenant : Stéphane Audoin-Rouzeau, historien spécialiste de la Grande guerre, professeur à l'Ecole des Hautes Etudes en Sciences Sociales.