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L'ancienne armée gouvernementale rwandaise s'est regroupée et s'entraîne
dans un camp de l'est du Zaïre, ont déclaré, vendredi 26 août, le
nouveau premier ministre rwandais, Faustin Twagiramumgu et un
porte-parole de l'ONU, le commandant Jean-Guy Plante. « Nous avons des
informations selon lesquelles les autorités zaïroises viendraient en
aide aux forces de l'ex-gouvernement rwandais dans un camp à 60 km
environ de la ville de Bukavu », a déclaré ce dernier, ajoutant : « Nous
ne disposons, pas de preuve mais ces informations nous inquiètent car
nous soupçonnons fortement que cela soit le cas. » Le premier ministre
rwandais a, de son côté, déclaré que son gouvernement connaissait
l'existence d'un camp d'entraînement près de Bukavu, où les troupes
seraient regroupées sous le commandement du général Kabiligi. Il a
ajouté que cette question sera soulevée lors d'une réunion ministérielle
avec le Zaïre, le 29 août.
Les soldats et miliciens de l'ex-armée gouvernementale, accusés du
massacre de la minorité tutsie après la mort du président Juvénal
Habyarimana, le 6 avril, ont fui vers le Zaïre tout comme des centaines
de milliers de réfugiés hutus après la victoire du Front patriotique
rwandais (FPR).
Selon les organisations humanitaires, 20 000 hommes, des Hutus en
majorité, sont regroupés au sud-ouest de la ville de Goma. Ils sont
armés de fusils d'assaut, de transports de troupes blindés, de quatre
hélicoptères de combat, de missiles anti-aériens et de grenades. Ils ont
reçu quatre mois de solde d'avance et beaucoup sont encore en uniforme.
Cette forte concentration de troupes laisse penser que le gouvernement
en exil se prépare à lancer une contre-offensive contre le FPR. Le mois
dernier, à l'issue d'un entretien avec le président Mobutu, le nouveau
chef d'Etat rwandais, Pasteur Bizimungu, avait déclaré que le président
zaïrois avait promis de désarmer et de neutraliser les forces de
l'ancienne armée rwandaise. (Reuter.)
