Fiche du document numéro 1671

Num
1671
Date
Lundi 25 juillet 1994
Amj
Taille
104646
Sur titre
Alors que Washington va accroître son aide alimentaire
Titre
Les ex-Forces armées se prépareraient à reprendre le combat au Rwanda
Page
1, 4
Source
Type
Article de journal
Langue
FR
Citation
Des indices concordants donnent à croire que les ex-Forces armées
rwandaises (FAR), battues par le Front patriotique rwandais (FPR),
sont partiellement en voie de reconstitution au Zaïre et que leurs
cadres, qui ont souvent fui avec leur famille avant leurs subordonnés
et en les abandonnant à leur sort, ont dans l'esprit de vouloir
reprendre la lutte, au risque d'empêcher toute réconciliation
nationale. C'est aujourd'hui l'analyse des services français, d'après
les renseignements recueillis sur le terrain.

Il y aurait actuellement six mille combattants des ex-FAR rassemblés,
pratiquement en unités constituées, au nord de Goma au Zaïre. Ces
éléments restés hostiles au FPR ont été placés « sous le contrôle
de l'armée zaïroise
 », selon l'expression d'un responsable au
ministère français de la défense, sans que l'on puisse apprécier avec
précision la liberté de manoeuvre laissée à ces hommes par les forces
du maréchal Mobutu.

Le président zaïrois avait, avant l'écroulement du régime du président
Habyarimana, toujours soutenu les FAR, en particulier en les
ravitaillant en armes, en carburant et en munitions à partir de la
base de Goma. Ces éléments des ex-FAR ont été détectés franchissant la
frontière entre le Rwanda et le Zaïre, en ayant conservé une partie de
leurs matériels, comme leurs canons montés sur des véhicules à roues,
des automitrailleuses légères Panhard et jusqu'à quelques hélicoptères
du temps où la France livrait des armes à Kigali en vertu des accords
d'assistance mlitaire. Là où ils stationnent, ces éléments n'ont pas
été désarmés par les Zaïrois.

Selon les analyses des services français, les combattants des FAR qui
ont trouvé refuge au Zaïre et qui y reconstituent leurs forces sont
« fatigués », mais ils ne sont pas « moralement
abattus
 ». Leur sentiment, autant que l'on puisse en juger, est que,
majoritaires, ils peuvent espérer « refaire ce que les Tutsis
[majoritaires au sein du FPR] viennent de leur faire », à en
croire les responsables du ministère français de la défense.

Cette analyse est partiellement partagée au ministère des affaires
étrangères, où l'on explique que ce qui vient de se passer pourrait
n'être que « la première manche » au Rwanda, avec la menace
d'une reprise prochaine des hostilités si le FPR ne savait pas
partager le pouvoir.

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fgtquery v.1.9, 9 février 2024