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Par l'intermédiaire du secrétaire général des Nations unies, la France a
« informé », lundi 4 juillet, les membres du Conseil de sécurité de sa
décision de créer une « zone de sécurité » au sud-ouest du Rwanda. Une
lettre soutenant la décision française devrait être distribuée, mardi,
par les services de Boutros Boutros-Ghali. Mais, d'ores et déjà,
l'opération française est perçue par certains, à New-York, comme une
intervention militaire visant à sauver les Hutus, « y compris,
remarquait un diplomate, les responsables des crimes contre les Tutsis
».
Dans une lettre à M. Boutros-Ghali, l'ambassadeur de France à l'ONU
explique qu'à défaut de pouvoir organiser une zone humanitaire sûre avec
le soutien de la communauté internationale, « la France n'aurait d'autre
choix que celui de se retirer très rapidement du territoire rwandais ».
Il indique que, dans le cadre du mandat qui est le leur, les forces
françaises veilleront à ce que « ne s'exerce dans cette zone ou à partir
de cette zone aucune activité de nature à porter atteinte à la sécurité
des populations ».
La partie française souligne qu'étant donné l'afflux de dizaines de
milliers de personnes déplacées et la continuation des combats, la
situation sera « à très brève échéance totalement incontrôlable ». Et de
citer notamment la situation « extrêmement fragile » au Burundi qui «
pourrait exploser à tout moment » avec l'arrivée des réfugiés rwandais.
Paris estime aussi que la résolution 929 autorisant l'utilisation de «
tous les moyens nécesaires » pour assurer la protection des populations
civiles, lui permet de ne pas consulter le Conseil de sécurité.