Fiche du document numéro 151

Num
151
Date
Mercredi 13 avril 1994
Amj
Taille
115335
Titre
Conseil restreint
Sous titre
Situation en Bosnie Herzégovine - Situation au Rwanda
Nom cité
Nom cité
Nom cité
Nom cité
Source
Type
Procès-verbal de réunion
Langue
FR
Citation
CONSEIL RESTREINT

Mercredi 13 avril 1994

Participaient à ce conseil restreint, présidé par le Président de la
République :

M. LEOTARD Ministre d'Etat, ministre de la défense
M. JUPPE Ministre des affaires étrangères
M. ROUSSIN Ministre de la coopération

PRESIDENCE DE LA REPUBLIQUE

M. VEDRINE Secrétaire général
M.le général QUESNOT Chef d'état-major particulier
M. PIN Chargé de mission

CABINET DU PREMIER MINISTRE

M. BAZIRE Directeur du cabinet

M.L'Amiral LECOINTRE Chef du cabinet militaire

M. Achille LERCHE Secrétaire général de la défense nationale

MINISTERE DE LA DEFENSE

M. l'Amiral LANXADE Chef d'état-major des armées

M. le général RANNOU Chef du cabinet militaire

MINISTERE DES AFFAIRES ETRANGERES

M. DUFOURCQ Secrétaire général

SECRETARIAT GENERAL DU GOUVERNEMENT

M.DENOIX de SAINT MARC Secrétaire général


SITUATION EN BOSNIE HERZEGOVINE

M. LEOTARD fait le point de la situation sur le plan militaire. Les
frappes aériennes à Gorazde ont un effet direct sur le comportement des
troupes serbes sur place et un effet indirect sur leur comportement à Sarajevo.

Il pose la question de savoir s’il est opportun que l'élément de la
Forpronu à déployer à Gorazde comprenne des troupes françaises. Il n'y est
pas favorable car, d'une part, cela ne correspond pas à notre objectif de
regroupement de nos forces à Sarajevo et, d'autre part, il faut "marquer le
coup" à l'égard de l'ONU qui ne prend pas en compte nos préoccupations. Il
est attentif à l'évolution d'une situation qui peut se dégrader et pourrait mettre
nos troupes en difficulté.

M. JUPPE considère que, sur le plan diplomatique, l'action menée par
les Etats-Unis montre ses limites. Les Etats-Unis n'ont toujours pas obtenu de
réponse des Serbes sur la définition de leurs demandes irréductibles dans la
négociation.

Il considère que deux initiatives peuvent être prises :

- sur Gorazde : préparer un projet de résolution du Conseil de sécurité
qui condamnerait l'action des Serbes, adresserait une mise
en garde aux Bosniaques, demanderait le cessez-le-feu et
prévoierait l'installation d'un détachement de la Forpronu sur
place ; mais il faudrait éviter le piège que la France soit
amenée à fournir une partie de ce contingent :

- sur un plan général : ramener les Serbes dans la négociation, en
présence des grandes puissances, en élargissant à quatre la
co-présidence de la conférence de Londres. Ce projet a reçu
un accueil plutôt favorable de la part des Etats-Unis. Il doit
maintenant être exposé à la Russie.

Le Président de la République considère que nous devons associer la
Russie à toutes les initiatives. Il ne croit pas que nous assistions à un
raidissement des Serbes, car ils ont atteint leurs objectifs. Il s'agit seulement
d'une riposte au comportement des Musulmans qui devient dangereux.

S'agissant du déploiement de nos troupes, il faut bien définir ce que
nous voulons faire : être présents à Sarajevo ; assurer une certaine présence
en d'autres points ; mais éviter d'envoyer des troupes à Gorazde.

SECRET

L'amiral LANXADE fait le point de la situation sur le plan militaire . Le
FPR occupe Kigali. Mais on ne sait pas comment les choses vont évoluer. Nos
ressortissants ont été évacués. Nos forces ont également évacué nombre de
ressortissants étrangers. Elles quittent le Rwanda ; le 14 avril, le dernier
élément sera parti.

Les massacres inter-ethniques vont continuer. L'élément belge de la
force des Nations-Unies se retire et on n'a pas d'indication sur le
comportement des autres contingents.

M. ROUSSIN fait part de ce qu'il a reçu un signal du FPR tendant à
assurer la France de son désir de maintenir ses relations avec notre pays.

M. JUPPE pose la question de savoir si on peut accueillir en France
un dizaine de personnes, membres de la famille du président Rwandais,
actuellement réfugiées en R.C.A.

La réponse du Président de la République est affirmative.
S'agissant de l'avenir de la force des Nations-Unies, trois solutions
se présentent : soit le maintien, qui est très improbable, soit le retrait total,
soit la suspension de toute action, qui a la faveur de la Belgique.

M. ROUSSIN signale qu'il a eu beaucoup de difficultés avec Radio
France-International pendant tous ces derniers jours. De fausses nouvelles ont,
en particulier, été diffusées sur la situation au Burundi.

Le Président de la République souligne que cela est très regrettable
et demande au ministre des affaires étrangères d'intervenir vigoureusement
auprès de cette société nationale.

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