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Les militaires et diplomates français qui ont mis en oeuvre la politique d'aide au gouvernement rwandais de Habyarimana de 1990 à 1994 espéraient en avoir fini avec cet encombrant passé. Raté. Le Figaro démontre, dans une enquête fouillée, que l'assistance militaire de Paris au régime hutu s'est poursuivie jusqu'en mai 1994, soit deux mois après le début du génocide. Un avion transportant des armes se serait posé à Goma, du côté zaïrois de la frontière, le 18 juillet 1994. Or, on est alors en pleine opération Turquoise: menée par la France sous mandat onusien, cette opération visait officiellement à protéger les populations et... à faire respecter l'embargo sur les armes décrété par le Conseil de sécurité. Le Quai d'Orsay a immédiatement démenti ces allégations. Mais il est clair que l'obsession anglophobe de certains responsables français les a conduits au pire: terrifiés à l'idée de voir la rébellion tutsie l'emporter au Rwanda - ce qui s'est finalement produit -, ils ont soutenu sans états d'âme un régime sanglant.