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KIGALI, 14 juin, Reuter - Conforté par la prise, lundi, de la ville de
Gitarama, le Front patriotique du Rwanda estime être bientôt en mesure
de dicter ses conditions de paix à ses adversaires gouvernementaux.
Le général Paul Kagamé, chef militaire du FPR, dit vouloir encore
gagner du terrain mais il a le sentiment de se rapprocher d'une
stratégie politique
en vue de mettre fin à la guerre civile.
Notre stratégie militaire vient en premier mais nous sommes désormais
plus proches d'une stratégie politique
, a-t-il déclaré à des
journalistes.
Le gouvernement provisoire, qui s'était installé à Gitarama, a fui vers
Gisenyi, dans le nord-ouest du pays, et semble disposer de peu de
moyens de communication avec les dirigeants de son armée à Kigali.
Les massacres qui ont suivi l'assassinat, le 6 avril, du président
Juvénal Habyarimana ont fait des millions de sans abri et un nombre de
morts estimé à 500.000, pour la plupart membres de la minorité tutsie,
majoritaire au sein du FPR.
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Heurts au Burundi
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Gitarama se trouve sur la route de Kigali, située à 40 km au nord-est
et sa prise contraint les forces gouvernementales et les milices hutues
à emprunter des pistes dans les collines s'ils veulent quitter la
capitale.
A l'origine un village tutsi, Gitarama contrôle aussi la route vers les
territoires du sud aux mains du gouvernement.
Le FPR exige avant tout cessez-le-feu que l'armée gouvernementale mette
fin aux massacres de Tutsis et que les milices hutues soient
démantelées.
Le colonel Frank Mugambage, négociateur du FPR, et le énéral Marcel
Gatsinzi, représentant du gouvernement, ont évoqué ces questions lundi.
Le général Henry Anyidoho, commandant en second de la Mission des
Nations unies d'assistance au Rwanda (Minuar), a déclaré qu'il restait
beaucoup à faire sur ces points délicats.
Au Burundi voisin, également en proie à des tensions ethniques, des
centaines de personnes fuient des heurts entre soldats et rebelles
armés dans les collines près de Bujumbura.
Les réfugiés affluent dans la capitale, a rapporté la radio burundaise
captée par la BBC.
Le Premier ministre burundais Anatole Kanyenkiko a tenu une réunion
d'urgence pour discuter de la détérioration de la situation dans la
région, a ajouté la radio. /NCD
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