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BUJUMBURA, 12 juin, Reuter - Des villageois armés ont attaqué des
soldats à proximité de la capitale du Burundi et quatre personnes ont
été tuées par une grenade lancée dans un café de Bujumbura, ont
rapporté dimanche des témoins.
Armes automatiques au poing, des inconnus ont attaqué vendredi, sans
motifs apparents, un poste de l'armée à Nyambuye, à 20 km de la
capitale. On ignore le bilan de cet incident, que les autorités n'ont
pas voulu commenter.
Le même jour, une grenade lancée dans un café bondé de Bujumbura, a
fait quatre morts et plusieurs blessés.
Cette agression n'a pas été revendiquée, mais selon les habitants du
quartier des hommes politiques clients de l'établissement auraient été
visés.
Sur le campus de l'université de Bujumbura un homme a été tué samedi
soir lors d'affrontements entre partisans de groupes politiques rivaux.
Dimanche plus de 2.000 partisans de l'opposition ont manifesté à
Bujumbura et accusé le parti au pouvoir, le Front démocratique du
Burundi (Frodebu, pro-hutu) d'avoir organisé le massacre de la minorité
tutsie après l'assassinat en octobre dernier du président hutu Melchior
Ndadaye.
Selon les observateurs, ces divers incidents témoignent de la
dégradation de la situation et de la montée de la tension au Burundi
dont la composition ethnique est similaire à celle du Rwanda: une
majorité hutue et une minorité tutsie.
Le Burundi et le Rwanda ont été gouvernés pendant des siècles par une
monarchie tutsie. La domination tusie a pris fin au Rwanda avec le
renversement de la monarchie en 1959, mais a persisté au Burundi
jusqu'à l'an dernier, le Frodebu ayant remporté les premières élections
démocratiques du pays. /AP
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