Citation
GENDARMERIE
PRO
Judiciaire
Détacllement
Auditorat Militaire
Palais de Justice
1000 BRUXELLES
02/508.60.11
n° 686
PV
En cause
Ce jourd'hui
:
x • . •
milneufcent
seiz~ mai
•à
nonante-quat re
Nous soussigné(s)
Artig'l'sGuy ~ adjudant
1100
heures:
- OPJ
Du chef de :
degendarmerie
- assassinats
en résidence
àBruxelles
.-
r~~xteXlXl1ln:::::ma.if.~~
- Aud.MIl.
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en tenuecivile,
(l)
audition
Collet Jacques
ra~portons
----
avoir entendu aux date et heur~s du présentT
à l'IPC, Bd Charl~magnp. à Bruxelles
Suite au dossier nO 02 02545
N94 CS de Monsieur l'Audit~u
Militaire à Bruxelles
Collet Jacques
né à Rwankuba ( Rwanda)
le 22.05.47
Belge.
dlié en France à Bergerac, Route de Sigoules
qui nous déclare :
" Je désire m'exprimer en langue française.
Je suis journaliste indépendant.
En date du 07.04.94 vers 1100 hrs je me trouvais
à l'Ambassade du Rwanda à Bruxelles
pour obtenir un visa.
A ce moment j'ai surpris une conversation d'un groupe de
personnes qui sortaient d'un bureau. L'une des personnes
a dit en français : "C'est confirmé". Il a poursuivi
en Kenyarwanda, langue que je pratique , et a dit :
"Ce sont des militaires Belges qui ont abattu l'avion, cinq ont été abattus sur place et 5 autres le seraient par après".
La personne précisait que ces militaires avaient été dénoncés
par des casques bleus du Bengladesh. Ils avaient l'air surexités.
J'ai alors posé la question à savoir ce que les Belges avaient à gagner à exécuter le Président Rwandais. Mon interlocuteur m'a dit en riant
"Tu sais pertinemment bien pour qui ils l'ont fait!"
Il faisait allusion au FPR. Toute la bande s'est amusée
de cette répartie.
Je connaissais cette personne de vue...
comme "étudiant" en Belgique et comme activiste du CDR travaillant
en cheville avec un certain Papias de Gembloux.
Une personne m'a demandé qui j'étais.
J'ai à mon tour demandé qui ils étaient et ils m'ont répondu qu'ils étaient étudiants à l'ERM.
Je précise encore qu'avant que j'interpelle une personne du groupe
j'ai entendu dire en Kenyarwanda que c'était avec un Mistral que l'avion
avait été abattu.
Je me suis étonné que si peu de temps après l'attentat ces gens avaient tant d'informations. Cela se passe je le rappelle le 07.04.94 vers 11 hrs du matin! Ces gens savaient déjà qu'une "dizaine" de militaires Belges avaient été ou seraient tués alors que selon toute vraissemblance les militaires Belges sur place ne l'ont appris que bien plus tard.
Mr Cam Tran un coopérant Belge au Rwanda m'a fait part d'un détail
faisant penser que le matin même du 06.04.94 l'armée Rwandaise s'attendait
à un événement de taille. Des militaires je pense lui ont dit :
"Aujourd'hui c'est un grand jour, I1 va se passer quelque chose
d'important". Ceci le matin avant l'attentat.
Je précise encore que lors de mon séjour au Rwanda j'ai discuté avec
des militaires du 2 Bn Cdo . Là j'ai appris par des témoins visuels que
les missiles utilisés pour l'attentat étaient
sans doute des " Mistral" Français.
Mr Cam Tran m'a dit aussi qu'il avait appris de l'épouse du commandant
de bord de l'avion Presidentiel, que ce dernier ne voulait plus poursuivre ce travail, que cela devenait trop dangereux et comme il était
inquiet, il a doté son épouse d'un récepteur règlé sur la fréquence
de l'avion. Mr Cam Tran m'a dit que la Tour de Contrôle a demandé
5 fois si le président Burundais était à bord.
Il semblerait que 1a présence du Président Burundais n'était pas prévue à bord de l'avion Présidentiel Rwandais.
(après lecture, persiste et signe dans notre carnet de renseignements)
Dont acte,
