Fiche du document numéro 13753

13753

Dimanche 5 juin 1994

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12:17:00

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Clinton - "nous sommes moins isolationnistes"

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Reuters

Boudiguet

Dépêche d'agence

FR

PARIS, 5 juin, Reuter - Nous sommes moins isolationnistes aujourd'hui
en temps de paix que nous ne l'avons jamais été, a déclaré Bill
Clinton à la chaîne de télévision française TF1.

Nous avons l'obligation de donner l'impulsion, d'aider à organiser les
choses mais on ne peut pas attendre des Etats-Unis qu'ils envoient leur
armée partout, dit le président américain dans cette interview
réalisée à Washington, avant sa venue en Europe pour les cérémonies du
cinquantenaire du Débarquement allié en Normandie. Elle doit être
diffusée dans l'émission 7/7.

Nous ne l'avons jamais fait dans notre histoire et nous sommes plus
engagés aujourd'hui que nous ne l'avons jamais été en temps de paix
dans toute notre histoire, souligne-t-il.

Pour Bill Clinton, les Etats-Unis sont bien sûr une grande puissance.

Nous avons encore des troupes en Europe, nous avons encore des troupes
en Corée, nous avons des troupes dans l'ancienne république yougoslave
de Macédoine pour garantir que le conflit en Bosnie ne s'étende pas,
nous avons des troupes au Moyen-Orient qui préservent l'accord de Camp
David et nous sommes engagés dans toute une série d'actions, répond-il
aux critiques sur l'impuissance internationale au Rwanda ou à Haïti.

Nous avons lancé et patronné au sein de l'Otan le nouveau partenariat
pour la paix, 18 pays ont maintenant signé pour essayer de garantir
pour la première fois que l'Europe ne sera pas divisée mais au
contraire pourra s'unir autour de principes et de perspectives
communes, rappelle-t-il.

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La Russie grande puissance
---

Cela veut-il dire que les Etats-Unis peuvent résoudre tous les
problèmes ? Non, souvenez-vous que, avant le Débarquement, avant la
Deuxième guerre mondiale, les Etats-Unis, sous l'administration
Roosevelt, avaient de fait refoulé un bateau de réfugiés juifs.
Aujourd'hui nous acceptons les réfugiés haïtiens, explique Bill
Clinton.

Le président américain reaffirme par ailleurs son hostilité à la levée
de l'embargo sur les livraisons d'armes en Bosnie, jugeant qu'elle ne
deviendra possible que si la mission des Nations unies s'effondre
complètement parce que les parties ne veulent pas se mettre d'accord
sur la paix.

Il indique d'autre part son intention de rétablir la Russie dans son
statut de grande puissance à l'occasion de la prochaine réunion du
G7, dans un mois à Naples.

Le deuxième jour de nos discussions, ils seront là à part entière pour
la partie politique. Je ne crois pas qu'ils doivent avoir un droit de
veto sur qui peut participer au partenariat pour la paix ou qui doit ou
ne doit pas adhérer à l'Otan. Je crois par contre que nous devons
travailler avec eux, dit-il.

Il ne s'agit donc pas de rétablir un empire, c'est cela le test, une
grande puissance, oui un empire non, ajoute-t-il.

Estimant enfin que les Etats-Unis ont tout à gagner d'une Europe plus
forte, Bill Clinton ajoute : Je suis pour l'intégration et le
renforcement de l'Europe, je suis pour son renouveau économique, je
suis pour le maintien d'un partenariat de sécurité avec un rôle accru
pour l'Europe, je suis pour son renouveau économique, son intégration
et des relations plus fortes entre les Etats-Unis et l'Europe. /HF/GT

(c) Reuters Limited 1994