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« Si les conditions ne s'améliorent pas au Rwanda, on risque de se
trouver d'ici à six mois face à une situation de pénurie alimentaire
qui éclipsera par sa dimension tout ce qu'on a connu en Ethiopie ou en
Somalie » a déclaré lundi le porte parole de Caritas international,
après avoir révélé que les organisations humanitaires avaient le plus
grand mal à trouver sur place les produits de bases nécessaires à
l'alimentation des populations déplacées. Alors qu'aucun des deux
cessez-le-feu signés la semaine dernière n'a été respecté et que des
combats très violents se poursuivent notamment à Kigali, l'exode des
réfugiés vers les pays voisins du Rwanda, notamment la Tanzanie, prend
des proportions apocalyptiques. Les spécialistes évaluent cette semaine
à un demi million le nombre de Rwandais qui ont fui les affrontements
entre l'armée gouvernementale et la guérilla du Front patriotique
rwandais (FPR). Selon le Haut Commissariat aux réfugiés des Nations
unies (HCR), la Tanzanie avait reçue, à elle seule, en quelques jours,
la semaine dernière, près de 250 000 réfugiés, alors que près de 50 000
étaient rassemblées au nord du Burundi. Dans la capitale rwandaise où
les rues restent jonchées de cadavres, la tête et les membres coupés,
les experts de la Croix-Rouge, qui manquent de produits chimiques pour
épurer l'eau, redoutent maintenant la propagation des épidémies de
choléra et de dysenterie amibienne dont les victimes viendraient
s'ajouter aux 100 000 personnes assassinées depuis la mort, le 6 avril,
du président rwandais Juvénal Habyarimana.
R. B.
Le Nouvel Observateur
